Question de M. DOSSUS Thomas (Rhône - GEST) publiée le 30/06/2022

M. Thomas Dossus attire l'attention de Mme la ministre de la culture sur l'interdiction des rassemblements festifs musicaux en Loire-Atlantique.

Le 14 juin 2022, le préfet de Loire-Atlantique a signé un décret interdisant la tenue de tout « rassemblement festif à caractère musical » sur le territoire du département du 14 au 27 juin 2022.

Parmi les motifs invoqués, il est notamment expliqué que le département est fréquemment « confronté » à des « rave-parties non déclarées », que ces événements « comportent des risques sérieux de désordres » et que les forces de l'ordre ont également à gérer « la menace terroriste », le « Hellfest » ou encore les « élections législatives ».

Cette décision, et les arguments qui la sous-tendent, enferme une fois de plus la scène des musiques dans un ghetto pour des motivations purement sécuritaires. Une fois de plus, cet arrêté acte une distinction de fait entre les genres musicaux, entre ceux qui sont acceptés et reconnus et les autres, voués aux gémonies.

La précédente ministre de la culture a confirmé cette position du Gouvernement à plusieurs reprises devant le Sénat, considérant par exemple que « les discothèques ne relèvent pas du ministère de la culture » (débat du 2 juin 2021) ou que « du point de vue des aides à apporter, les discothèques relèvent du ministère de l'économie » (audition devant la commission de la culture du 11 mai 2021). S'il est question dans ces propos du cas des discothèques, il est clair que c'est en fait un genre musical entier qui est visé et qui n'est pas jugé digne du patronage du ministère.

Pourtant, les artistes, les techniciens, les spectateurs des musiques électroniques attendent autre chose de la part de l'État. Ils attendent une reconnaissance de cette scène musicale à part entière par les pouvoirs publics, chemin qu'a emprunté l'Allemagne en 2020. Ils demandent la fin d'une logique uniquement répressive, qui a notamment entraîné la mort d'un jeune lors de la fête de la musique de 2019 et à qui l'édition de 2022 est dédiée. Ils espèrent la fin d'un deux poids-deux mesures entre une culture « officielle », bénéficiant de financement, de protection, de reconnaissance et une culture dite « dangereuse » appréciée seulement via le spectre sécuritaire.

Il souhaite ainsi savoir quand le ministère de la culture reconnaîtra pleinement les musiques électroniques comme faisant partie de son périmètre d'action, afin de nouer enfin un dialogue, un partenariat et une véritable politique publique de soutien plutôt que de répression.

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La question est caduque

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