Question de Mme BORCHIO FONTIMP Alexandra (Alpes-Maritimes - Les Républicains) publiée le 28/07/2022

Mme Alexandra Borchio Fontimp attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur la nécessaire sensibilisation des femmes enceintes aux facteurs environnementaux pouvant avoir un impact néfaste sur leur grossesse.

Depuis 1970, une hausse significative du nombre des cancers pédiatriques est observée avec inquiétude. Augmentant de près de 1 % chaque année, on décompte environ 2 500 enfants atteints à ce jour et 500 décès. Ces chiffres, en plus d'être glaçants, sont intolérables et doivent décider les pouvoirs publics à agir. Avec seulement 5 % de cancers d'origine génétique, il devient urgent qu'une véritable politique d'alerte et de prévention soit menée. En effet, selon le dernier rapport « étude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition » (ESTEBAN), la santé environnementale jouerait un rôle majeur dans la déclaration d'un cancer chez l'enfant. Avec 100 % des enfants contaminés aux métaux et 50 % présentant des pesticides interdits dans le corps, il s'avère que l'environnement dans lequel évolue les futurs parents n'est pas suffisamment pris en considération par les autorités.

Conscientes de cet enjeu majeur de santé publique, seules trois régions en France ont accepté de modifier leur politique de santé pour l'adapter à cette nouvelle réalité scientifique. Ainsi, la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA) a voulu éveiller les consciences en mettant en œuvre un plan régional de santé 2018-2023, dont une part importante est consacrée à la sensibilisation des femmes enceintes quant aux facteurs pouvant être néfastes aussi bien pour elles que pour leur bébé à naître. À cet effet, un onglet « santé des femmes et périnatalité » apparaît clairement sur le site de l'agence régionale de santé (ARS) et une rubrique consacrée à la santé environnementale y est spécifiquement dédiée. De façon ludique et par l'intermédiaire d'une vidéo détaillant les impacts négatifs et positifs de l'environnement sur la fertilité, les projets d'enfant et la grossesse, des informations utiles et claires sont dispensées. On apprend, par exemple, que l'exposition au tabac, l'utilisation de certains cosmétiques ou encore le fait de peindre la chambre du bébé peuvent avoir des conséquences dramatiques telles qu'une fausse couche, un nouveau-né souffrant de malformation ou encore un enfant développant un cancer.

À l'image des actions menées par l'ARS PACA et par l'association santé environnement France (ASEF), elle appelle à une politique de sensibilisation massive par le développement de guide de bonnes pratiques à destination des futurs parents. Ainsi, elle aimerait connaître la position du Gouvernement ainsi que ses propositions en la matière.

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Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 03/11/2022

Les cancers pédiatriques touchent chaque année en France environ 2 500 enfants et adolescents. Ils représentent la deuxième cause de mortalité des enfants après les accidents et suscitent à ce titre, un sentiment d'injustice voire de révolte. Si des facteurs liés au mode de vie favorisant le développement du cancer ont été clairement identifiés chez l'adulte (alcool, tabac, alimentation, surpoids, virus, etc.), une cause est très rarement identifiée chez l'enfant. Les travaux de recherche se poursuivent au niveau national sur les origines et les causes des cancers pédiatriques. Les crédits d'un montant de 5 millions d'euros alloués à l'Institut national du cancer pour assurer la coordination des travaux de la « Task Force » constituée des collectifs d'associations de parents d'enfants atteints de cancer représentent  une opportunité supplémentaire de faire progresser la recherche en cancérologie pédiatrique. Cet effort budgétaire se traduit concrètement dans le programme PEDIAC, d'une durée de quatre ans. Finançant un consortium de 11 équipes de recherche fondamentale, son objectif est de comprendre les causes et les origines du développement des cancers pédiatriques. Ces études visent notamment à identifier des facteurs de risque dont la prise en compte permettrait de prévenir le développement de cancer chez les enfants et de nouveaux marqueurs de la prédisposition génétique au cancer.   Sans attendre les résultats, le Gouvernement est particulièrement mobilisé sur la prévention en santé environnementale lors des périodes pré-et péri-conceptionnelle.  Le 4ème Plan National Santé-Environnement porte notamment 2 mesures visant à renforcer cette prévention dans le cadre du parcours périnatal, lors duquel les futurs parents sont particulièrement réceptifs aux conseils voire aux changements de comportement : - d'une part, une expérimentation de consultations d'évaluation des expositions environnementales pour les projets de grossesse est en cours, dans l'objectif d'intégrer la prévention primaire en environnement dans le parcours de soins lié à la reproduction. - d'autre part, un renforcement de la prévention en santé-environnementale effectuée par la sage-femme prévue afin d'aider les parents à adopter des comportements sains, notamment pour limiter les expositions de la mère et du nouveau-né aux polluants et éviter les accidents de la vie courante les plus souvent rencontrés chez les nourrissons.

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