Question de M. GOLD Éric (Puy-de-Dôme - RDSE) publiée le 28/07/2022

M. Éric Gold attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du ministre des armées et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de la jeunesse et du service national universel, sur la pénurie d'animateurs pour encadrer les enfants dans les centres de loisirs. Certaines collectivités se voient contraintes de revoir à la baisse la capacité d'accueil et d'annuler des séjours en centres de vacances, faute de personnel qualifié. La baisse des vocations dans les métiers de l'animation, amorcée il y a plusieurs années, a été encore renforcée par la pandémie. En effet, en 2020, seuls 31 000 brevets d'aptitude aux fonctions d'animateur (BAFA) ont été délivrés, soit 12 000 de moins qu'en 2019. Le Gouvernement a bien présenté en février 2022 un plan « pour le renouveau de l'animation en accueils collectifs de mineurs », mais force est de constater que les résultats se font attendre. Les raisons de cette désaffection sont plus profondes et font écho à d'autres pénuries dans d'autres secteurs. En cause notamment, les faibles rémunérations, les contrats précaires, les horaires décalés et morcelés. Pourtant, selon France stratégie, avec la croissance de la population scolarisée et la progression de la demande de loisirs, le besoin en animateurs périscolaires devrait continuer de croître. Et, bien qu'assurant une mission de service public, le secteur de l'animation manque de reconnaissance, de valorisation et de ressources. Il souhaite donc savoir ce que le Gouvernement compte mettre en place pour répondre à cette pénurie d'animateurs qui pénalise aujourd'hui les familles et les collectivités.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des armées et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargé de la jeunesse et du service national universel publiée le 10/11/2022

Le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse (MENJ) est conscient des enjeux d'attractivité des métiers de l'animation. Dans ce contexte, le secrétariat d'État chargé de la jeunesse et du service national universel a souhaité réunir les acteurs du champ lors des Assises de l'animation qui se sont déroulées d'octobre 2021 à février 2022 dans l'objectif d'élaborer un train de mesures visant à revaloriser et à sécuriser la fonction d'animateur. Cette concertation a permis de formaliser un plan d'action qui a l'ambition d'apporter des réponses rapides à mettre en œuvre et de nature à redynamiser le secteur. Ce plan gouvernemental présenté le 22 février dernier et intitulé « Pour un renouveau de l'animation en accueils collectifs de mineurs » définit 25 mesures qui participent toutes à un seul et même objectif : améliorer les conditions d'exercice de l'animation pour ceux qui en bénéficient – les enfants et les familles – et ceux qui en font leur métier ou s'y engagent ponctuellement – les animateurs. Il prévoit également la création d'un comité de filière animation. Celui-ci aura la responsabilité de la feuille de route du plan et conduira, pour cela, les concertations entre les acteurs du secteur. Afin de répondre à l'urgence de la situation, le MENJ a lancé en janvier 2022 une campagne nationale de soutien aux parcours de formation BAFA, en proposant une aide exceptionnelle de 200 euros à destination de 20 000 stagiaires en cours de formation qui s'inscriraient à une session d'approfondissement ou de qualification, entre le 1er janvier et le 31 décembre 2022. Afin d'assurer le financement de cette mesure, 4 M€ ont été délégués aux délégations régionales académiques à la jeunesse, à l'engagement et aux sports (DRAJES). Ces crédits ont permis, sous forme de subvention aux organismes de formation, de décompter un montant de 200 € du coût de chaque formation. Désormais, comme la secrétaire d'Etat chargée de la jeunesse et du service national universel s'y était engagée, les jeunes âgés de 16 ans ont la possibilité d'entrer en formation BAFA. Cette nouvelle disposition va permettre d'élargir le vivier de jeunes susceptibles de travailler au sein des accueils collectifs de mineurs. Par ailleurs, aux côtés de la caisse nationale des allocations familiales (CNAF), principal financeur public des accueils collectifs de mineurs, le MENJ soutient fortement le secteur, en particulier depuis 2020, au titre du Plan mercredi, des projets éducatifs territoriaux (PEdT), du Plan de relance et des aides exceptionnelles aux organisateurs d'accueils collectifs de mineurs et aux familles pour l'inscription aux « Colos apprenantes ». Ces actions convergent pour, aux côtés des acteurs du secteur, réduire les difficultés de recrutement et reconnaître le métier d'animateur.

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