Question de Mme ESPAGNAC Frédérique (Pyrénées-Atlantiques - SER) publiée le 04/08/2022

Mme Frédérique Espagnac attire l'attention de M. le secrétaire d'État auprès de la Première ministre, chargé de la mer sur le risque de prolifération de l'algue toxiques Ostreopsis sur les plages de la côte basque.
En août 2021, la présence d'algues toxiques de l'espèce Ostreopsis (siamensis ou ovata) sur les plages de Bidart, de Biarritz ou encore de Saint-Jean-de-Luz avait contraint les maires de la côte basque à fermer leurs plages. Le centre antipoison de Bordeaux avait ainsi pu dénombrer 800 cas avérés d'intoxication sur le secteur.
Provoquant notamment des difficultés respiratoires et des irritations cutanées et oculaires, la prolifération de ces algues représente d'une part, un véritable risque sanitaire pour les baigneurs mais aussi pour les riverains puisque les micro-algues sont susceptibles d'être transportées par les embruns et d'autre part, un potentiel impact économique compte tenu de la dépendance de certaines villes du littoral au tourisme balnéaire.
Face aux dangers que représenterait une nouvelle prolifération d'algues toxiques et à la nécessité d'une connaissance approfondie de cette dernière, le groupement d'intérêt scientifique (GIS) littoral basque conduit un programme, cofinancé par l'agglomération, l'agence de l'eau Adour-Garonne, Rivages pro tech, l'Ifremer et l'agence régionale de santé (ARS), visant à effectuer des prélèvements réguliers pour mesurer le taux de présence des algues et les analyser dès lors qu'elles auront fait leur réapparition.
Alors qu'il est important de permettre aux municipalités d'anticiper au maximum la diffusion des algues et de connaître les risques qui y sont associés, l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), quant à elle, ne commence que maintenant ses travaux.
Dans ce cadre, elle lui demande comment le Gouvernement entend agir pour aider les municipalités basques à faire face au risque de prolifération de l'algue toxique Ostreopsis à l'approche de l'été 2022.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès de la Première ministre, chargé de la mer publiée le 22/12/2022

En 2020 et 2021, la côte basque a été le lieu de nombreux signalements, auprès du centre antipoison, de cas d'irritations respiratoires et cutanées par des baigneurs ou des promeneurs ayant fréquenté les plages d'Hendaye à Biarritz durant l'été. D'après les premières constatations pour l'été 2022, les signalements ont été moindres. Des analyses conduites dans les zones de baignade (colonne d'eau) et sur l'estran ont révélé l'efflorescence d'une microalgue appartenant au genre Ostreopsis, connue pour engendrer des troubles O.R.L. Il n'existe pas de seuil réglementaire de toxicité d'Ostreopsis comme ce peut être le cas par exemple pour d'autres pollutions marines (Escherichia coli, entérocoques, etc.). Ces seuils seront définis par l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) d'ici l'été 2023. En parallèle, en raison du risque potentiel pour les usagers des plages face aux efflorescences de la microalgue toxique Ostreopsis, un dispositif de surveillance environnemental et sanitaire et desmesures de préventionont été mis en place sur le littoral basque dans le cadre d'un programme de recherche, piloté par le GIS Littoral basque et la Communauté Pays Basque, en partenariat avec Rivages Pro Tech, l'IFREMER, l'Agence de l'Eau Adour Garonne et l'Agence régionale de santé. Ce programme a été validé en mars 2022 et a pour objectifs : D'acquérir des mesures in situ représentatives de la présence d'Ostreopsis sur le territoire et de poursuivre la mise en œuvre du dispositif de surveillance pérenne sur la côte en utilisant notamment les méthodes de biologie moléculaire ; De constituer une base de données historiques océanographiques et climatologiques sur la période 2010-2021 et d'étudier les corrélations avec les données sur les teneurs d'Ostreopsis dans les eaux ; D'étudier la dégradation des toxines dans l'air. Ce suivi environnemental sera reconduit en 2023.

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