Question de Mme VENTALON Anne (Ardèche - Les Républicains-A) publiée le 22/09/2022

Mme Anne Ventalon attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention au sujet du dépistage du diabète.

En France, le diabète ne cesse de progresser et provoque 30 000 décès par an. Plus de 3,5 millions de diabétiques y sont traitées par médicament, soit 5,3 % de la population française. Chaque jour, 400 nouveaux cas sont déclarés.

Face à l'ampleur de cette épidémie touchant plus particulièrement les jeunes, les campagnes de dépistage et de prévention sont indispensables pour sensibiliser le public. Des associations mènent ces opérations avec des équipes composées de professionnels de santé et de bénévoles.
Or, certaines d'entre elles doivent limiter leurs actions en raison du manque de disponibilité des infirmiers bénévoles qui effectuent les dextros.

Cependant, si les agences régionales de santé (ARS) acceptaient de délivrer des dérogations, certaines associations pourraient pallier le manque d'infirmiers en continuant à pratiquer des dextros encadrés par des médecins diabétologues.

Elle demande donc au Gouvernement s'il entend aménager le droit en vigueur ou autoriser les ARS à y déroger afin de ne pas retarder le dépistage de nombreux diabétiques.

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Réponse du Ministère auprès du ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées, chargé des personnes handicapées publiée le 26/10/2022

Réponse apportée en séance publique le 25/10/2022

Mme la présidente. La parole est à Mme Anne Ventalon, auteure de la question n° 147, adressée à M. le ministre de la santé et de la prévention.

Mme Anne Ventalon. Madame la ministre, le diabète provoque 30 000 décès chaque année en France. L'épidémie progresse de plus en plus vite, si bien qu'actuellement, 3,5 millions de diabétiques sont quotidiennement traités par médicaments, soit 5,3 % de la population.

Aujourd'hui même, comme hier ou demain, 400 nouveaux cas auront été déclarés. Surtout, on estime qu'entre 500 000 et 800 000 personnes sont porteuses de la maladie et l'ignorent.

Face à l'ampleur de cette épidémie touchant plus particulièrement les jeunes, les campagnes de dépistage et de prévention sont indispensables.

De plus, le moment du dépistage est l'occasion de partager avec le public les connaissances sur le diabète et de développer la prévention de proximité.

Des associations comme Agir contre le diabète, qui intervient en Ardèche méridionale, mènent ces opérations avec des équipes composées de professionnels de santé et de bénévoles. Or seuls des professionnels de santé tels que les médecins, les infirmiers, les pharmaciens et les sages-femmes peuvent légalement réaliser des dextros, ces prélèvements capillaires effectués lors des campagnes de dépistage.

Le manque de disponibilité des infirmiers bénévoles conduit – hélas ! – ces associations à devoir limiter leurs actions, avec pour conséquence des retards dramatiques dans la prise en charge des nouveaux malades.

Si les agences régionales de santé pouvaient délivrer des dérogations, certaines associations pourraient pallier le manque d'infirmiers en continuant à pratiquer des dextros. Des bénévoles dûment formés par des médecins diabétologues pourraient ainsi dépister massivement en autonomie.

Madame la ministre, envisagez-vous d'aménager le droit en vigueur ou d'autoriser par voie réglementaire les ARS à y déroger afin de ne pas retarder le dépistage de nombreux diabétiques ?

Mme la présidente. La parole est à Mme la ministre déléguée.

Mme Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès du ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées, chargée des personnes handicapées. Madame la sénatrice Anne Ventalon, en France, la prévalence du diabète traité par un médicament était estimée à 5,3 % de la population en 2020, soit plus de 3,5 millions de personnes.

La fréquence du diabète continue aujourd'hui de progresser, ce qui constitue, comme vous l'avez indiqué, un enjeu majeur de santé publique.

La fréquence du diabète de type 2 a augmenté de 0,9 % par an pour les hommes et de 0,4 % par an pour les femmes de plus de 45 ans entre 2010 et 2017, tandis que l'incidence avait diminué sur la période 2012-2017, de –2,6 % pour les hommes et de –3,9 % pour les femmes.

Le diabète de type 2 évolue souvent en silence, car la glycémie augmente très progressivement. Un dépistage ciblé est recommandé tous les trois ans pour les plus de 45 ans ayant au moins un autre marqueur de risque du diabète – excès pondéral, hypertension artérielle, cholestérol, antécédent familial.

La mesure de la glycémie peut s'effectuer dans un laboratoire de biologie médicale par prise de sang ou chez soi avec des appareils de diagnostic rapide, la mesure au laboratoire étant plus fiable et précise.

Le maillage territorial en laboratoires permet tout de même un accès simple à ce dépistage. De plus, dans le cadre des campagnes de prévention, les pharmaciens d'officine sont autorisés depuis 2016 à réaliser des tests capillaires d'évaluation de la glycémie.

Les possibilités d'accès au dépistage sont donc nombreuses. Dans ce contexte, le Gouvernement n'entend pas mobiliser de nouveaux acteurs, mais il souhaite renforcer sa stratégie de prévention du diabète, notamment au travers des rendez-vous de prévention pris en charge à 100 % aux âges clés de la vie dès 2023.

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