Question de Mme CARRÈRE Maryse (Hautes-Pyrénées - RDSE) publiée le 08/09/2022

Mme Maryse Carrère interroge M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur la situation des animateurs, dont la profession existe depuis 1997 et concerne le secteur périscolaire et l'animation de quartiers, qui s'ancrent pleinement dans la politique de développement démographique et de mixité sociale des collectivités territoriales.
L'animation est aujourd'hui la filière où l'on compte le taux de précarité le plus important. Les animateurs qui interviennent dans les structures d'accueil ont, très majoritairement, un statut de contractuel à temps partiel. La réforme des rythmes scolaires a de plus aggravé les conditions de travail, en raison de l'élargissement des taux d'encadrement et du manque de moyens.
Les animateurs sont pourtant voués à coordonner des projets d'activités socio-éducatives, culturelles et de loisir, à encadrer une équipe d'animation et/ou à participer à la coordination d'une ou plusieurs structures.
La situation actuelle de précarité des contrats dégrade les conditions de travail des animateurs. Il s'agirait d'initier un plan de titularisation des CDD au bout de deux ans d'activité pour ces contractuels. L'accroissement temporaire de leur durée d'activité en CDD demeure un objectif nécessaire afin de reconnaître l'utilité sociale de la fonction d'animateur et de faire évoluer leur rémunération. À temps complet, la titularisation devrait donc être grandement facilitée, afin de pallier l'instabilité professionnelle chronique des animateurs.
Aussi, elle lui demande que son ministère conduise une réflexion afin de mieux reconnaître la profession et de lui accorder des perspectives professionnelles et d'évolution adaptées à la transformation de ces métiers et aux demandes légitimes des personnels concernés.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 09/02/2023

Le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse est conscient des difficultés dans les métiers de l'animation. Il a ainsi réuni les acteurs du champ de l'animation lors des Assises de l'animation d'octobre 2021 à février 2022 ; il en a résulté un plan pour un renouveau de l'animation en accueils collectifs de mineurs. Il a notamment pour objet de revaloriser la fonction d'animateur de manière à résoudre la crise de vocation qui frappe le secteur en s'appuyant sur un comité de filière composé des représentants des acteurs du champ des accueils collectifs de mineurs (fédérations d'éducation populaire, employeurs et salariés, État et collectivités territoriales). Espace de concertation et de coopération pour la mise en œuvre du Plan de renouveau de l'animation en accueils collectifs de mineurs, le comité de filière a été installé le 20 octobre dernier. Parmi les 25 mesures du plan, une aide financière à une formation certifiante (certificat de qualification professionnelle) est notamment mise en oeuvre, au bénéfice de deux mille cinq cents animateurs non-qualifiés en exercice. En complément, les travaux du comité visent la restructuration de la formation professionnelle, la rémunération des temps de préparation des activités d'animation et un recours au contrat d'engagement éducatif circonscrit aux accueils collectifs de mineurs sans hébergement. L'enjeu de ces travaux est de parvenir à ces mesures nécessaires pour les conditions d'emploi des animateurs tout en sécurisant la soutenabilité budgétaire des accueils pour les acteurs qui les organisent. Par ailleurs, le ministère soutient fortement le secteur, en particulier depuis 2020, dans le cadre du plan de relance et des aides exceptionnelles aux organisateurs d'accueils collectifs de mineurs et aux familles pour l'inscription aux "colos apprenantes". Ainsi, via le comité de filière, chacun des acteurs du champ agit au service des mêmes objectifs dans le domaine relevant de sa compétence. Il revient aux collectivités territoriales et associations en charge de l'organisation et de la gestion des accueils collectifs de mineurs d'améliorer les conditions d'emploi et les parcours des animateurs. L'État pilote les travaux et accompagne les acteurs.

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