Question de M. MAUREY Hervé (Eure - UC) publiée le 22/09/2022

M. Hervé Maurey attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur la toxicité des fournitures scolaires.
L'association de consommateurs UFC Que-Choisir a mené une étude de nocivité sur 36 fournitures scolaires communément utilisées par les enfants. Ce test révèle la présence de composés nocifs - composés toxiques, cancérogènes, allergisants ou contenant des perturbateurs endocriniens - dans 40 % des fournitures scolaires analysées, notamment les stylos billes. Un test similaire mené en 2016 avait déjà permis de souligner la dangerosité d'un certain nombre de fournitures.
Ces résultats sont confirmés par une étude publiée en juillet 2022 par l'agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire (ANSES) qui identifie la présence de plusieurs familles de substances chimiques dangereuses dans les fournitures scolaires.
Ce constat est d'autant plus inquiétant que ces substances peuvent être ingérées par les jeunes enfants et que ce contact intervient à un stade précoce du développement des enfants.
Malgré leur nocivité, ces produits, pour beaucoup, respectent les réglementations en vigueur.
L'ANSES comme UFC Que-Choisir appelle à une extension de la réglementation européenne relative à la sécurité des jouets à l'ensemble des fournitures scolaires, à la suppression par les fabricants et distributeurs de certaines substances ou familles de substances parfumantes indépendamment des évolutions réglementaires et souligne l'importance de mener des actions régulières de surveillance des produits présents sur le marché.
Aussi, il lui demande les suites qu'il compte donner à ces recommandations et les mesures qu'il compte prendre dans l'immédiat pour empêcher l'exposition des enfants à ces matières nocives.

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Transmise au Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique


Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique publiée le 01/12/2022

Le marché français des fournitures scolaires recouvre une vaste gamme de catégories de produits. Certaines fournitures scolaires (les feutres "premier âge", par exemple) peuvent être considérées comme des jouets et relèvent de la directive n° 2009/48/CE relative à la sécurité des jouets. Cependant, la plupart des fournitures scolaires ne sont pas des jouets, compte tenu de leur absence de valeur ludique, et il n'est pas possible d'étendre à toutes les fournitures scolaires les dispositions réglementaires exigibles pour les jouets, sauf à méconnaître le droit européen. Pour autant, concernant les aspects relatifs à leur sécurité, ces fournitures scolaires doivent répondre à l'obligation générale de sécurité (OGS) prévue par la directive portant sur la sécurité générale des produits 2001/95/CE, transposée aux articles L. 421-3 et suivants du code de la consommation. Dans le cadre de l'OGS, ces produits doivent être sûrs pour les consommateurs dans des conditions d'emploi normales, mais aussi dans d'autres conditions, dès lors qu'elles sont raisonnablement prévisibles par le professionnel : il en est ainsi par exemple du « mâchouillage » des stylos et des gommes, pouvant exposer les consommateurs à des risques d'ingestion. En outre, les produits qui sont composés de matériaux contenant des substances chimiques susceptibles d'être nocives voire dans certains cas dangereuses, tant pour la santé des consommateurs que pour l'environnement, sont concernés par le règlement (CE) n° 1907/2006 sur l'enregistrement, l'évaluation, l'autorisation et les restrictions de substances chimiques (dit « REACH »), en particulier son annexe XVII qui prévoit des restrictions quantitatives à ces substances. Par ailleurs, le règlement (CE) n° 1272/2008 relatif à la classification, à l'étiquetage et à l'emballage des substances et des mélanges (dit « CLP ») impose aux professionnels des obligations relatives à la fois à l'emballage et à la présence de mentions obligatoires sur l'étiquetage des produits contenant des substances dangereuses. Enfin, la publication de l'avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) relatif à « l'expertise hors évaluation des risques relative à l'état des connaissances sur la présence ou l'émission de substances dangereuses dans des fournitures scolaires et de bureau et leur impact éventuel sur la santé », a retenu toute l'attention de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Elle prévoit en conséquence de renforcer le contrôle de ces produits au cours de l'année 2023. Une synthèse des résultats sera ensuite transmise à l'agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire (ANSES), afin que cette dernière dispose de données supplémentaires pour évaluer les risques sanitaires en cause.

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