Question de M. GROSPERRIN Jacques (Doubs - Les Républicains) publiée le 03/11/2022

M. Jacques Grosperrin attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur les difficultés rencontrées par les lycées professionnels. Cette filière accueille plus de 600 000 jeunes, dont près de 500 000 en baccalauréat professionnel. Trop peu débouchent sur un emploi après 2 ans : 50 % pour les bacheliers, 40 % pour les titulaires d'un certificat d'aptitude professionnelle (CAP).
Ces lycées ne doivent pas négliger la formation générale, qui conforte les fondamentaux académiques et forme les citoyens de demain. Mais ils doivent tendre avec souplesse à un nouveau rapprochement avec le monde économique et entrepreneurial, en évoluant vers une adaptation renforcée aux métiers d'avenir.
Augmentation de la durée des stages, adéquation plus fine aux besoins des bassins d'emplois, ouverture vers de nouvelles filières, comme les métiers de la transition écologique, intervention renforcée des professionnels des entreprises : les objectifs sont évidents pour une stratégie de bon sens respectant les réalités locales et la volonté des lycéens d'obtenir un emploi.
Il faut un dialogue confiant avec les enseignants et les personnels de direction : ils doivent être formés dans le cadre d'une acceptation bien comprise du besoin d'une telle évolution. Sans négliger les problèmes sociaux ou culturels rencontrés par une partie des publics qu'ils ont en charge.
La nécessité de fermeture des formations inutiles et sans débouchés doit être abordée. Le succès de beaucoup de formations en apprentissage démontre que la voie est ouverte pour de telles perspectives aux lycées professionnels.
Il lui demande quelles dispositions, avec quel calendrier, le Gouvernement envisage de mettre en place pour lever les obstacles qui subsistent et transformer l'enseignement des lycées professionnels vers une employabilité accrue pour l'emploi et la réussite de nos jeunes.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 05/01/2023

Le travail à mener pour réformer le lycée professionnel a donné lieu à l'installation le 21 octobre 2022, par la ministre déléguée à l'enseignement et à la formation professionnels, de 4 groupes de travail portant respectivement sur la question de la lutte contre le décrochage scolaire dans la voie professionnelle, une poursuite d'études réussie pour les lycéens professionnels qui souhaitent continuer après l'obtention de leur diplôme, une meilleure insertion professionnelle des lycéens professionnels après l'obtention de leur diplôme, et réfléchir aux marges de manœuvre dont pourraient disposer les lycées professionnels pour mieux faire réussir les élèves tout en conservant le caractère national des diplômes. Chacun de ces groupes, piloté par un recteur accompagné par un inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche, est ouvert à tous les acteurs de la voie professionnelle : organisations syndicales, élèves, enseignants, personnels de direction, personnels d'inspection, parents d'élèves, représentants du monde économique, … Les mesures à engager autour de ces 4 thématiques ne sont aujourd'hui pas arrêtées : les groupes de travail se réunissent à plusieurs reprises en novembre et décembre 2022 pour rendre les conclusions de leurs travaux au premier trimestre 2023. Au-delà de ces 4 thématiques, le Président de la République a souhaité que soit étudiée la possibilité de faire bénéficier les lycéens professionnels des évolutions en termes d'image qui ont permis l'essor de l'apprentissage lors du précédent mandat. Nous ne souhaitons pas mettre en concurrence ces deux voies qui sont complémentaires. Au contraire, nous souhaitons faciliter des passerelles entre ces deux voies. Est à l'étude également une meilleure prise en compte des compétences professionnelles développées par les lycéens professionnels, notamment au travers d'une gratification qui pourrait leur être versée lors de leurs périodes de formation en milieu professionnel. Dans le prolongement des travaux engagés, des réflexions autour des cartes des formations professionnelles en région sont également en cours afin de répondre aux grands enjeux de notre nation : transitions écologique et énergétique, mobilités propres, meilleur accompagnement du bien vieillir ou du handicap, … L'objectif est de faire de la voie professionnelle une voie attractive, permettant de proposer des parcours de réussite du bac-3 à l'enseignement supérieur, et de permettre à tous les jeunes de la voie professionnelle scolaire de disposer de compétences solides qui leur permettront de progresser et d'évoluer tout au long de leur vie professionnelle. L'ensemble de ces initiatives vise donc à faciliter la mise en place de parcours de formation adaptés aux élèves et aux besoins de notre économie, tout en renforçant l'attractivité de la filière professionnelle dans son ensemble.

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