Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 23/03/2023

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du ministre des armées et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de la jeunesse et du service national universel sur le projet de généraliser, à l'horizon 2024, le service national universel (SNU) à l'ensemble d'une classe d'âge.
Un récent rapport de la commission des finances du Sénat s'inquiète de cette proposition porteuse de difficultés majeures en termes d'hébergement, d'encadrement et de coût. En effet, il faudrait mettre en place une véritable stratégie de recrutement du personnel qui n'existe pas aujourd'hui et créer une filière de l'encadrement du séjour de cohésion sans parler des centres d'hébergement en nombre insuffisant sur le territoire pour accueillir l'ensemble d'une classe d'âge. Ajouté à cela, le coût estimé serait de l'ordre de 2,4 à 3,1 milliards d'euros par an, ce que les finances actuelles de l'État ne permettent pas. Ainsi, selon le rapporteur sénatorial, la logistique requise pour assurer les séjours de cohésion tout au long de l'année serait sans commune mesure avec celle qui est actuellement mise en oeuvre dans la phase expérimentale du SNU.
Rappelons que la jeunesse doit faire face à de nouveaux défis, avec les crises climatique, économique, sanitaire, politique et géopolitique, qui l'occupent déjà pleinement. Elle n'a d'ailleurs pas témoigné d'un enthousiasme flagrant lors de la phase d'expérimentation : seuls 32 000 SNU ont été réalisés pour les 50 000 places prévues.
En conséquence, il lui demande d'écouter les préconisations du Sénat en la matière et de réfléchir à un service citoyen non contraignant pour des jeunes souhaitant réellement s'engager dans cette voie plutôt que d'obliger ceux-ci.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des armées et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargé de la jeunesse et du service national universel publiée le 18/05/2023

Depuis sa mise en place en 2019, le service national universel (SNU) a déjà permis à 50 000 jeunes de bénéficier d'une expérience enrichissante de cohésion et de brassage territorial. Pour nombre d'entre eux, ils ont aussi participé à la réalisation d'une mission d'intérêt général ou ont découvert des possibilités d'engagement variées, utiles à la collectivité. Le SNU permet ainsi aux jeunes qui le souhaitent d'affirmer leurs valeurs, d'être utiles aux autres, d'agir pour une société solidaire et de construire un parcours qui leur ressemble. Les témoignages des jeunes qui ont effectué un SNU convergent pour exprimer une grande satisfaction de l'expérience vécue et des bénéfices individuels et collectifs qu'elle procure. L'intérêt de ce projet de société a d'ailleurs été souligné par le rapport de la commission des finances du Sénat auquel il est fait référence. Son rapporteur relevait en effet que « les séjours proposés aux jeunes sont de bonne qualité. Les activités proposées sont variées, et le séjour de cohésion est loin de la caricature d'un « service militaire bis » qui en est parfois faite. Les études menées par l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep) confirment par ailleurs ces retours positifs ». Près de neuf jeunes sur dix sont satisfaits ou très satisfaits de l'expérience vécue. D'important défis sont à relever pour faire face au retour de la guerre en Europe, pour adapter les armées aux nouvelles menaces, pour construire une société résiliente et renforcer la souveraineté nationale. Le SNU constitue une des réponses à ces enjeux et au besoin de cohésion nationale et d'unité. Le travail se poursuit aujourd'hui sur le déploiement du SNU, à travers notamment les consultations de parlementaires.

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