Question de Mme VOGEL Mélanie (Français établis hors de France - GEST) publiée le 22/02/2024

Mme Mélanie Vogel interpelle M. le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur les conséquences néfastes de la concentration des élevages et des « méga-fermes ».
Elle lui rappelle que la taille des élevages français ne cesse de croître. D'après le dernier recensement agricole, non seulement la taille moyenne des élevages de vaches laitières est passée de 78 hectares en 2010 à 105 hectares en 2020, mais certaines filières sont désormais dominées par de très grandes exploitations, comme c'est le cas pour l'élevage porcin.
Pendant que de petites exploitations sont obligées de fermer sous la pression de la concurrence économique, l'augmentation de la taille des élevages s'explique par la multiplication d'élevages particulièrement grands qui a pour conséquence que seulement 3 % des élevages concentrent 60 % des animaux d'élevage. Dans le Finistère, par exemple, chacun des 445 plus grands élevages compte désormais en moyenne 56 000 animaux.
Elle l'alerte sur les conséquences néfastes de cette concentration de l'élevage et le développement de très grandes exploitations, parfois désignées par les termes « méga-fermes » ou « ferme-usines ». Outre les conséquences néfastes pour l'environnement en raison de la concentration de la pollution de l'air, de l'eau et des sols et des problématiques sociales, les animaux y subissent fréquemment de mauvais traitements et les infractions au bien-être animal passent parfois inaperçues.
Ainsi sacrifié pour la seule recherche de profit, le bien-être animal est régulièrement bafoué dans ces très grandes exploitations d'où les animaux ne sortent jamais, excepté pour être transportés à l'abattoir. Les animaux élevés dans ces installations gigantesques risquent de développer des troubles du comportement puisqu'ils n'ont aucune source de distraction pendant qu'ils se retrouvent entassés sur un espace minuscule. De surcroît, les installations sont non seulement dangereuses pour les animaux, mais les animaux blessés sont rarement identifiés, voire soignés.
Alors que 59 % des Françaises et Français souhaitent interdire l'élevage intensif, elle souhaite attirer son attention sur l'opposition importante à ces très grands élevages qui s'exprime par des mobilisations régulières contre des projets d'agrandissement ou de construction de nouvelles exploitations, comme celles contre une ferme piscicole en Gironde ou une exploitation à Landunvez (Finistère) conçue pour 27 000 bovins.
Compte tenu de l'opposition du public et des conséquences néfastes de l'élevage intensif à grande échelle, elle lui suggère de suspendre immédiatement l'octroi de nouveaux permis d'exploitation de ces élevages intensifs particulièrement grands. Enfin, elle lui demande quelles mesures seront prises avant la nouvelle loi d'orientation agricole pour mettre un terme aux atteintes au bien-être animal dans ces élevages d'une taille particulièrement importante.

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En attente de réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.

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