Question de Mme ROMAGNY Anne-Sophie (Marne - UC) publiée le 03/10/2024

Mme Anne-Sophie Romagny interroge Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur l'avenir des gynécologues médicaux.

Cette spécialité, supprimée en 1987 et rétablie en 2003, fondamentale dans le parcours médical et plus généralement dans la vie des femmes, souffre d'une diminution drastique de ses effectifs.

La menace qui pèse aujourd'hui sur cette spécialité impacte directement la santé des femmes.

Pour rappel, les gynécologues médicaux accompagnent les femmes dans le choix de leur contraception, la prévention des infections sexuellement transmissibles, le diagnostic et le traitement de l'endométriose, le dépistage précoce d'un cancer et le suivi post-cancer, l'accompagnement à la ménopause ou encore l'accompagnement et le suivi de l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

À l'heure actuelle, 1 000 nouveaux gynécologues médicaux sont en cours de formation. Cependant, ce nombre est nettement insuffisant au regard des demandes des patientes, en particulier celles des jeunes femmes.

Le nombre de postes d'internes créé depuis 2003 ne répond pas aux besoins et ne compense pas non plus les départs à la retraite. À titre d'exemple, en 2023, pour plus de 30 millions de femmes en âge de consulter, il n'y a plus que 816 gynécologues médicaux en France. Il est également à noter que 11 départements sur le territoire n'en ont aucun.

La profession s'inquiète énormément de la situation et sollicite de toute urgence une audience auprès du ministère de la santé afin de procéder à l'augmentation des effectifs d'internes en gynécologie médicale.

Dans ces circonstances, elle lui demande ce que compte faire le Gouvernement pour que la gynécologie médicale puisse être à nouveau pleinement accessible à chaque femme tout au long de sa vie.

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Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins


Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 04/09/2025

L'accès aux soins gynécologiques est une priorité du ministère chargé de la santé. Les postes d'internes en gynécologie médicale ouverts à l'issue des épreuves classantes nationales ont quasiment triplé depuis 2012 alors que cette évolution est de 19 % en moyenne pour toutes les spécialités médicales. Ce volume de postes a été déterminé en lien avec l'observatoire national de la démographie des professions de santé. Celui-ci a émis ses propositions relatives au nombre d'internes à former, sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins de santé des territoires et les capacités de formation disponibles. Diverses mesures favorisent également l'accès des femmes aux soins gynécologiques. De nombreux médecins généralistes sont formés à l'exercice du frottis et à l'examen gynécologique médical. Les sages-femmes sont habilitées à suivre les femmes, enceintes ou non, notamment dans le cadre d'un suivi régulier de la santé de la femme, par exemple en matière de contraception. Par ailleurs, le Gouvernement oeuvre, par la création de divers outils, à améliorer l'accessibilité aux soins et l'installation des professionnels dans les zones rurales ou en sous-densité médicale, à travers notamment du dispositif du contrat d'engagement de service public, allocation versée aux étudiants en santé en contrepartie d'une installation dans un territoire manquant de professionnels. Ce dispositif bénéficie notamment aux étudiants et internes en médecine souhaitant s'orienter vers l'exercice de la gynécologie médicale.

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