Question de M. LAHELLEC Gérard (Côtes-d'Armor - CRCE-K) publiée le 07/11/2024

M. Gérard Lahellec attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur les conséquences de la baisse du nombre de postes d'internes en gynécologie médicale à l'échelle nationale et en particulier dans les Côtes d'Armor.

Cette baisse a été confirmée à M. Lahellec par les services du ministère en août 2024. S'agissant de la gynécologie médicale, 74 postes (dont 1 poste en contrat d'engagement de service public) ont été ouverts dans l'arrêté propre aux « étudiants en deuxième cycle des études de médecine », soit 17 postes en moins par rapport à l'arrêté de l'an dernier. Si, d'après les estimations de l'Observatoire national de la démographie des professions de santé, 7 postes pourraient être pourvus par les étudiants qui ont passé les épreuves classantes nationales 2024, rehaussant à 81 le nombre de postes pourvus au titre de l'année universitaire 2023-2024, la baisse de 10 postes par rapport à l'an dernier serait toujours effective.

Or le nombre de gynécologues médicaux en exercice est déjà déficitaire. En 2023, 11 départements étaient dépourvus de gynécologues médicaux en exercice. Le département des Côtes d'Armor connaît quant à lui une diminution de trois quart de ses effectifs entre 2010 et 2023.

Les conséquences d'un tel choix politique sur la santé des femmes sont malheureusement connues. L'accès aux gynécologues médicaux fortement déficitaire entraîne un renoncement à un suivi gynécologique régulier, aux soins et aux dépistages primordiaux en termes de prévention de cancers. 53 % des Costarmoricaines ont recours au dépistage généralisé du cancer du sein, contre 60 % il y a dix ans.

Ces conséquences sanitaires à terme porteront leur lot de conséquences financières, engendrant de facto une augmentation de la prise en charge du fait de l'aggravation des pathologies faute de prévention.

La rentrée approchant, Monsieur Lahellec demande à Madame la Ministre d'une part le nombre définitif de postes d'internes en gynécologie médicale pourvus au titre de l'année universitaire 2023-2024. D'autre part, il attire son attention sur la nécessité de prévoir une augmentation très importante de ce nombre pour l'année prochaine afin de pallier les effets dramatiques de cette baisse, aussi inopportune du point de vue financier que dangereuse du point de vue de la santé des femmes.

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Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins


Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 04/09/2025

L'accès aux soins gynécologiques est une priorité du ministère chargé de la santé. Les postes d'internes en gynécologie médicale ouverts à l'issue des épreuves classantes nationales ont quasiment triplé depuis 2012 alors que cette évolution est de 19 % en moyenne pour toutes les spécialités médicales. Ce volume de postes a été déterminé en lien avec l'observatoire national de la démographie des professions de santé. Celui-ci a émis ses propositions relatives au nombre d'internes à former, sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins de santé des territoires et les capacités de formation disponibles. Diverses mesures favorisent également l'accès des femmes aux soins gynécologiques. De nombreux médecins généralistes sont formés à l'exercice du frottis et à l'examen gynécologique médical. Les sages-femmes sont habilitées à suivre les femmes, enceintes ou non, notamment dans le cadre d'un suivi régulier de la santé de la femme, par exemple en matière de contraception. Par ailleurs, le Gouvernement oeuvre, par la création de divers outils, à améliorer l'accessibilité aux soins et l'installation des professionnels dans les zones rurales ou en sous-densité médicale, à travers notamment du dispositif du contrat d'engagement de service public, allocation versée aux étudiants en santé en contrepartie d'une installation dans un territoire manquant de professionnels. Ce dispositif bénéficie notamment aux étudiants et internes en médecine souhaitant s'orienter vers l'exercice de la gynécologie médicale.

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