Question de M. SAURY Hugues (Loiret - Les Républicains) publiée le 16/01/2025
M. Hugues Saury attire l'attention de Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles sur le déclin actuel de l'attractivité des professions sociales.
Une étude récente de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), réalisée auprès de 1 100 écoles formant aux professions sociales, met en évidence une baisse significative du nombre d'étudiants inscrits dans ces filières. Entre 2010 et 2023, leur effectif a chuté de 14,5 %, avec une diminution supplémentaire de 1,1 % entre 2022 et 2023. En 2023, seuls 57 300 étudiants, dont 83 % sont des femmes, se formaient à ces professions. Cette tendance est aggravée par un taux élevé d'interruptions de scolarité, évalué à 9,7 % en 2023, et par la poursuite de la désaffection pour ces métiers durant la vie active. Les professionnels du secteur, recrutés à des niveaux allant du CAP au Master, subissent une usure professionnelle rapide, liée à des conditions de travail difficiles et à la complexité croissante des problématiques rencontrées. À titre d'illustration, plus d'une aide médico-psychologique sur deux abandonne son métier après seulement neuf ans d'exercice.
Dans un contexte de vieillissement de la population et de l'augmentation des familles monoparentales, ces métiers sont essentiels au quotidien. Il lui demande donc quelles mesures le Gouvernement envisage de mettre en oeuvre pour renforcer l'attractivité de ces professions et garantir leur pérennité.
- page 102
Réponse du Ministère du travail, de la santé, des solidarités et des familles publiée le 26/06/2025
Conscient des difficultés rencontrées par les professionnels du secteur social et médico-social, le Gouvernement a pris des engagements forts pour assurer une reconnaissance de ces personnels. Pour accompagner les besoins croissants de recrutement dans le secteur, le Gouvernement s'est doté d'une stratégie globale qui vise à travailler sur l'ensemble des leviers permettant de renforcer l'attractivité du secteur : conditions de travail et rémunérations, qualité de vie au travail, accès à la formation. Il a pour cela pu s'appuyer notamment sur les recommandations produites par le livre blanc du travail social, paru en novembre 2023. Concernant en premier lieu les rémunérations, les professionnels du secteur ont bénéficié de revalorisations à hauteur de 4 milliards d'euros qui ont été pris en charge par les financeurs de la branche. Cette mesure a bénéficié à près de 700 000 salariés, dont environ 500 000 dans le cadre des dispositifs issus du Ségur de la santé et de la mission Laforcade, avec une revalorisation mensuelle nette de 183 euros. À la suite de la conférence des métiers sociaux du 18 février 2022, ces revalorisations ont été étendues à 200 000 professionnels de la filière socio-éducative. Ces mesures successives ont contribué à renforcer l'attractivité de ce secteur. L'accord du 4 juin 2024 relatif à l'extension du Ségur dans le secteur sanitaire, social et médico-social à but privé non lucratif vient poursuivre cette dynamique. Concernant la formation vers ces professions, le Gouvernement a pris des mesures qui ont notamment permis d'augmenter le nombre de places de formation pour les infirmiers, les aides-soignants et les accompagnants éducatifs et sociaux entre 2020 et 2025. Le Gouvernement est également mobilisé pour mettre à jour les référentiels de compétences afin de tenir compte des évolutions de ces métiers, de favoriser les passerelles et de promouvoir la validation des acquis de l'expérience. Sur le sujet particulier du recrutement, la mise en oeuvre opérationnelle de l'appel à projets avec la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie pour les plateformes des métiers de l'autonomie, permet de construire une offre d'intermédiation territorialisée et multi-services, afin de permettre aux employeurs de voir leurs offres d'emplois effectivement et rapidement satisfaites. Par ailleurs, afin que ces métiers soient plus sûrs et moins pénibles, des actions spécifiques au secteur de lutte contre la sinistralité sont mises en oeuvre par la branche accidents du travail - maladies professionnelles de l'assurance maladie, en s'appuyant sur le réseau des caisses d'assurance retraite et de la santé au travail. Enfin, pour améliorer l'image et la connaissance des métiers du grand âge, le Gouvernement a lancé en novembre 2024 une campagne de communication nationale pour sensibiliser aux métiers et permettre un meilleur appariement entre l'offre et la demande d'emploi dans le secteur. La plateforme web prendresoin.fr propose une offre de services intégrée (panorama des métiers, témoignages, évènements, accompagnement par des experts, conseils, offre de formation et d'emploi) venant renforcer la visibilité et l'attractivité des métiers du soins et du médico social.
- page 3717
Page mise à jour le