Question de M. HOCHART Joshua (Nord - NI) publiée le 30/01/2025
M. Joshua Hochart attire l'attention de Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles sur la problématique de baisse de la natalité, en effet, c'est le socle du dynamisme démographique et moteur du renouvellement des générations, aujourd'hui en forte baisse en France. En 2023, le taux de natalité a atteint un niveau historiquement bas, avec environ 723 000 naissances, soit une baisse de 7,2 % par rapport à 2022. Cette tendance préoccupante menace directement l'équilibre de notre système social, notamment les retraites, et compromet l'avenir économique de notre pays.
M. Le Sénateur indique que pour inverser cette dynamique, des mesures ambitieuses et incitatives doivent être prises afin de soutenir les familles et encourager les naissances. Parmi elles, l'idée d'instaurer une demi-part fiscale supplémentaire dès le deuxième enfant pourrait constituer un levier efficace, en plus d'autres dispositifs d'accompagnement (hausse des allocations familiales, développement des crèches, etc.).
Ainsi, il interroge le ministre pour savoir si des mesures fiscales incitatives, comme l'attribution d'une demi-part fiscale supplémentaire dès le deuxième enfant, pour alléger la charge financière des familles, ou encore un plan global de relance de la natalité, incluant un soutien accru aux familles nombreuses et aux jeunes parents, afin de renforcer leur pouvoir d'achat et de faciliter la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, vont être prise par le Gouvernement.
M. Le Sénateur rappelle que la natalité est la source d'un pays qui construit son avenir. Sans un soutien fort et visible en faveur des familles, la France risque de perdre son statut de nation dynamique, tant sur le plan économique que social.
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Réponse du Ministère du travail, de la santé, des solidarités et des familles publiée le 26/06/2025
La politique familiale vise une triple finalité : contribuer à la compensation financière des charges de famille et les aider à concilier vie familiale et vie professionnelle (au travers d'aides fiscales, de prestations familiales et d'action sociale) qui a permis à la France de présenter à la fois un des taux de fécondité les plus élevés de l'Union européenne et de bons résultats en termes de taux d'emploi des femmes, et d'aider davantage les familles vulnérables. Si la politique familiale a dans son ensemble un impact positif sur la natalité, de nombreux facteurs rentrent en compte dans la décision d'avoir un enfant, et un lien de causalité direct serait difficile à établir entre le taux de fécondité et le montant d'une prestation familiale. Le recul de la natalité observé s'explique par de multiples facteurs, tels que la hausse des maternités plus tardives, l'infertilité, les problématiques économiques ou encore des interrogations / inquiétudes liées au contexte (environnemental, international, ). Intervient également sans doute un facteur sociétal, avec une aspiration grandissante à mieux concilier vie professionnelle et vie familiale. En ce sens, par comparaison avec les autres pays européens, la France conserve sur la période récente un effort public élevé en faveur des familles, avec une offre de services et des dispositifs sociaux et fiscaux diversifiés, y compris avec des allocations familiales dont la modulation en fonction des revenus n'a pas remis en cause l'universalité dès lors qu'elles sont versées à toutes les familles ayant deux enfants. En outre, une telle modulation est nécessaire à l'équilibre des comptes de la sécurité sociale. Pour soutenir la natalité, le Gouvernement fait par ailleurs le choix d'une politique qui accueille mieux les enfants et leurs parents. C'est le sens de la démarche des 1 000 premiers jours de la vie et des chantiers structurants de la politique familiale : service public de la petite enfance, développement des modes d'accueil La réforme du complément de libre choix du mode de garde dans la loi de financement de la sécurité sociale 2023 s'inscrit dans cette optique. Ces réformes concrètes répondent aux aspirations des familles, pour lesquelles le premier objectif des politiques familiales doit être de favoriser la conciliation entre vie familiale et professionnelle. Au regard de ces éléments et du coût de la suppression de la dégressivité des allocations familiales selon le revenu, le Gouvernement n'entend pas revenir sur la modulation des allocations familiales ni mettre en place un seuil de revenus minimum pour en bénéficier, un tel seuil impactant inévitablement l'universalité des allocations familiales.
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