Question de Mme BERTHET Martine (Savoie - Les Républicains) publiée le 20/02/2025

Mme Martine Berthet attire l'attention de M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins sur le développement de la médecine nucléaire thérapeutique en oncologie.
Cette spécialité, historiquement orientée sur l'imagerie médicale, connaît la mutation la plus importante de son activité depuis la mise à disposition des TEP-scan en imagerie, jouant désormais un rôle central dans le traitement de certains cancers. Cette évolution majeure conduit à proposer la radiothérapie interne vectorisée (RIV) à un nombre croissant de patients atteints de cancer à forte incidence, en particulier le cancer de la prostate.

Si certains patients peuvent déjà bénéficier de la radiothérapie interne vectorisée, en partie grâce à l'accès précoce, notre système de santé n'est pas encore prêt pour accueillir tous les patients éligibles à cette stratégie thérapeutique. En effet, la France dispose d'une quarantaine de centres délivrant la RIV permettant de couvrir actuellement 40 % du besoin national alors que le nombre de patients éligibles augmentera dans les années à venir. Certaines estimations tablent sur une multiplication par 10 du nombre de patients à horizon 2030. L'étude « Capacité théranostique 2023-2024 » de la Société Française de Médecine nucléaire et les travaux du collectif « Pour un accès équitable à la médecine nucléaire théranostique » mettent en avant les trois principaux enjeux du développement de l'activité RIV que sont la pénurie de professionnels de santé (médecins nucléaires, radiopharmaciens, physiciens médicaux et manipulateurs en électroradiologie médicale), le questionnement du modèle économique par les centres et le manque d'investissements dans des infrastructures appropriées permettant l'augmentation des capacités d'accueil des patients dans des locaux radioprotégés.

L'augmentation du nombre de patients éligibles entraîne donc de nouveaux besoins en matière d'organisation de l'offre de soins, d'infrastructures et de ressources humaines qu'il convient d'anticiper pour garantir un accès équitable des patients à la médecine nucléaire théranostique.

Dans ce contexte, elle souhaiterait connaître les mesures que compte prendre le Gouvernement pour augmenter les capacités de traitement et s'assurer d'un accès équitable des patients éligibles à la radiothérapie interne vectorisée.

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Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 26/06/2025

La radiothérapie interne vectorisée est une évolution thérapeutique majeure pour les patients atteints d'un cancer, qui est appelée à se développer ces prochaines années. Depuis 2024, les services de médecine nucléaire doivent être autorisés par les Agences régionales de santé (ARS), avec une autorisation spécifique pour la radiothérapie interne vectorisée. Dans le cadre des schémas régionaux de santé 2023-2028, ce sont entre 100 et 150 services qui devraient être autorisés ces prochains mois par les ARS afin de garantir l'accès à cette thérapie dans toutes les régions, dans des conditions permettant de garantir la qualité et la sécurité du parcours des patients. Il est important que les professionnels formés à cette activité soient en nombre suffisant pour répondre aux besoins des services. Le nombre de médecins nucléaires a déjà augmenté de 32 % entre 2012 et 2023 et grâce à la suppression du numerus clausus, le nombre d'étudiants en médecine formés va continuer à augmenter dans les prochaines années. Le Gouvernement continuera à suivre attentivement l'offre de médecine nucléaire pour garantir l'accès des patients à toutes les thérapies, y compris les plus innovantes.

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