Question de Mme BONFANTI-DOSSAT Christine (Lot-et-Garonne - Les Républicains) publiée le 03/04/2025

Mme Christine Bonfanti-Dossat appelle l'attention de Mme la ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire au sujet de l'apiculture française qui traverse une période critique. En effet, la filière est confrontée à de multiples défis : le déclin des colonies d'abeilles lié à l'usage de certain pesticides, les ravages du frelon asiatique, les effets du changement climatique sur la disponibilité des ressources mellifères, les difficultés économiques croissantes pour les apiculteurs, et surtout la pression sanitaire exercée par des parasites tels que le varroa, déjà difficile à contenir.

À ces défis s'ajoute aujourd'hui une menace sanitaire imminente : l'acarien Tropilaelaps, un parasite hautement pathogène qui pourrait causer des ravages dans nos ruchers. Déjà présent en Géorgie, il se rapproche dangereusement des frontières de l'Union européenne. Contrairement au varroa, Tropilaelaps se développe exclusivement dans le couvain et son cycle de reproduction rapide rend les colonies infestées particulièrement vulnérables, pouvant entraîner leur effondrement en quelques semaines.

Les experts s'accordent sur l'urgence d'une réponse coordonnée et immédiate. Or, la lutte contre ce parasite impose des moyens de surveillance renforcés et des mesures de protection plus strictes. Il est impératif de : renforcer drastiquement les contrôles aux frontières, en interdisant l'importation de reines, essaims et paquets d'abeilles non seulement des pays contaminés, mais aussi des pays limitrophes de ces foyers ; déployer un plan national de biosécurité apicole, en concertation avec les syndicats d'apiculteurs et les structures sanitaires, afin d'anticiper les mesures de confinement et d'éradication en cas d'apparition du parasite en France ; soutenir la recherche et l'innovation en matière de lutte sanitaire, car à ce jour, les traitements existants contre Tropilaelaps sont limités et peu adaptés à nos pratiques apicoles ; assurer des indemnisations adaptées aux apiculteurs touchés, pour éviter que cette crise sanitaire ne se transforme en catastrophe économique pour la filière.

La situation est d'autant plus préoccupante que l'apiculture joue un rôle majeur dans le maintien de la biodiversité et la pollinisation des cultures, essentielles à notre souveraineté alimentaire. L'arrivée de Tropilaelaps pourrait aggraver une situation déjà précaire pour de nombreux apiculteurs français.

Elle lui demande quelles mesures immédiates le ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire compte mettre en place pour prévenir l'arrivée et la propagation de Tropilaelaps en France, et garantir un soutien effectif aux apiculteurs dans leur lutte contre les menaces sanitaires grandissantes.

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Réponse du Ministère auprès de la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 30/04/2025

Réponse apportée en séance publique le 29/04/2025

Mme la présidente. La parole est à Mme Christine Bonfanti-Dossat, auteur de la question n° 443, adressée à Mme la ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.

Mme Christine Bonfanti-Dossat. Monsieur le ministre, l'apiculture française, qui traverse une période critique, est confrontée à de multiples défis : le déclin des colonies d'abeilles lié à l'usage de certains pesticides, les ravages du frelon asiatique, les effets du changement climatique sur la disponibilité des ressources mellifères, les difficultés économiques croissantes pour les apiculteurs, et surtout la pression sanitaire exercée par des parasites tels que le Varroa, déjà difficile à contenir.

À ces défis s'ajoute aujourd'hui une menace sanitaire imminente : l'acarien Tropilaelaps, un parasite hautement pathogène qui pourrait causer des ravages dans nos ruchers. Déjà présent en Géorgie, il se rapproche dangereusement des frontières de l'Union européenne. Contrairement au Varroa, ce parasite se développe exclusivement dans le couvain et son cycle de reproduction rapide rend les colonies infestées particulièrement vulnérables, pouvant entraîner leur effondrement en quelques semaines seulement.

Les experts s'accordent sur l'urgence d'une réponse coordonnée et immédiate. Or la lutte contre ce parasite impose des moyens de surveillance augmentés et des mesures de protection plus strictes. Il est donc impératif de renforcer drastiquement les contrôles aux frontières, de déployer un plan national de biosécurité apicole, de soutenir la recherche et l'innovation en matière de lutte sanitaire et d'assurer des indemnisations adaptées aux apiculteurs touchés.

La situation est d'autant plus préoccupante que l'apiculture joue un rôle majeur dans le maintien de la biodiversité et la pollinisation des cultures, essentielles à notre souveraineté alimentaire. L'arrivée du parasite Tropilaelaps pourrait aggraver une situation déjà précaire pour de nombreux apiculteurs français. Le Lot-et-Garonne n'échappe pas à ce danger.

Monsieur le ministre, quelles mesures immédiates le ministère de l'agriculture compte-t-il mettre en place pour prévenir l'arrivée et la propagation de ce parasite dangereux et garantir un soutien effectif aux apiculteurs dans leur lutte contre les menaces sanitaires grandissantes ?

Mme la présidente. La parole est à M. le ministre.

M. Philippe Baptiste, ministre auprès de la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche. Madame la sénatrice Christine Bonfanti-Dossat, je me permets de vous répondre à la place de la ministre Annie Genevard, qui est retenue.

L'infestation par les acariens du genre Tropilaelaps est une maladie réglementée au sein de l'Union européenne, qui entraîne une obligation de déclaration et l'application de règles associées aux mouvements.

L'acarien Tropilaelaps ayant été détecté dans des colonies d'abeilles en Russie et en Géorgie, il existe un risque d'introduction du parasite dans l'Union européenne.

Il est donc nécessaire que les apiculteurs soient vigilants sur le respect strict des règles d'import de colonies et de reines afin d'éviter toute introduction de cet acarien sur le territoire. En outre, il leur est demandé de réaliser un examen sanitaire régulier et attentif des colonies d'abeilles.

La surveillance que vous évoquez dans votre question repose sur une observation approfondie par les apiculteurs. Ainsi, ceux qui identifieraient des acariens suspects devront contacter dans les plus brefs délais le guichet unique de l'Observatoire des mortalités et des affaiblissements de l'abeille mellifère de sa région ou la direction départementale de la protection des populations du département où sont localisées les colonies.

En effet, toute confirmation de l'infestation doit être rapidement déclarée afin d'identifier les premières introductions et d'appliquer des règles strictes aux mouvements des abeilles et de leurs produits.

Les services du ministère de l'agriculture élaborent actuellement une fiche à l'attention des apiculteurs afin de les sensibiliser à l'apparition de cette maladie exotique sur notre territoire.

L'arrivée du frelon asiatique à pattes jaunes a entraîné des conséquences majeures sur nos colonies d'abeilles ; nous devons donc nous mobiliser davantage pour éviter toute introduction de l'acarien Tropilaelaps sur notre territoire.

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