Question de Mme AESCHLIMANN Marie-Do (Hauts-de-Seine - Les Républicains) publiée le 01/05/2025
Mme Marie-Do Aeschlimann attire l'attention de M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins sur les conditions d'exercice des orthophonistes salariés et sur les difficultés d'accès aux soins en orthophonie.
Depuis la réforme de 2013, les orthophonistes sont diplômés à bac+5. Pourtant, cette évolution n'a pas été suivie d'une revalorisation salariale ni d'une reconnaissance statutaire en adéquation avec leur niveau de qualification.
Dans la fonction publique hospitalière, ils restent intégrés à une grille indiciaire commune avec les masseurs-kinésithérapeutes, inférieure à celles des professions de niveau équivalent, comme les psychologues ou les ingénieurs hospitaliers. À titre d'exemple, ce n'est qu'à l'échelon 6 - soit après plus de neuf années de carrière - qu'un orthophoniste peut percevoir un salaire mensuel net de 2 000 euros. En outre, ils ne peuvent accéder au statut cadre, ce qui limite leur autonomie professionnelle et affecte le montant de leur future pension de retraite.
Dans le secteur médico-social, les rémunérations prévues par les conventions collectives 51 et 66 ne reflètent pas non plus le niveau de formation de ce métier.
De fait, le manque d'attractivité du salariat en orthophonie, et la pénurie de professionnels qui en résulte, compliquent l'encadrement des étudiants qui peinent à trouver des stages dans les établissements, faute de professionnels disponibles pour les accueillir et les superviser. Cela compromet la qualité de leur formation.
Cette situation de pénurie entraîne, à l'hôpital comme en structure médico-sociale, des retards dans la prise en charge des patients qui se tournent vers le secteur libéral, lui-même déjà en proie à de fortes tensions, notamment raison d'un numerus clausus qui limite l'accès aux études d'orthophonie.
Aujourd'hui, les délais pour un premier rendez-vous d'orthophonie peuvent dépasser deux ans dans certains territoires. Cette situation est d'autant plus préoccupante que les besoins explosent, particulièrement pour les enfants - un sur six étant concerné par un trouble du neuro-développement - et pour les personnes âgées, avec la progression des maladies neurodégénératives liées au vieillissement de la population.
Elle souhaite donc savoir si le Gouvernement envisage de revaloriser la rémunération des orthophonistes salariés par la création d'une grille spécifique adaptée à leur niveau de formation, de leur garantir une rémunération plus attractive dans le secteur médico-social, d'améliorer leur reconnaissance statutaire à l'hôpital et enfin d'adapter le numerus clausus aux besoins croissants en orthophonistes.
- page 2113
En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins .
Page mise à jour le