Question de M. BROSSAT Ian (Paris - CRCE-K) publiée le 22/05/2025

M. Ian Brossat attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la situation humanitaire dramatique dans la bande de Gaza et plus particulièrement sur le risque de famine à grande échelle qui menace la population de la bande de Gaza.

Depuis le rétablissement d'un blocus total de l'aide humanitaire par les autorités israéliennes le 2 mars 2024, la faim et la malnutrition se sont fortement aggravées. D'après le rapport publié le 14 mai 2025 par le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), 470 000 personnes sont désormais confrontées à des conditions de famine tandis que l'ensemble de la population gazaouie souffre d'une insécurité alimentaire aiguë. Le rapport alerte également sur le sort de 71 000 enfants et plus de 17 000 mères, qui nécessitent une prise en charge urgente contre la malnutrition aiguë.

Cette question est formulée en réaction aux alertes conjointes de l'UNICEF et du programme alimentaire mondial (PAM), publiées le 12 mai 2025, qui confirment cette situation alarmante. Ces deux organisations soulignent une aggravation sans précédent de la crise humanitaire, touchant en particulier les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes. Elles rappellent que les enfants de Gaza ne meurent pas seulement à cause des bombes, mais aussi faute de nourriture, de soins et d'eau potable. À ce jour, 90 % des enfants de moins de cinq ans sont atteints de maladies infectieuses liées à des conditions de vie insalubres et à une malnutrition croissante.

La situation est aggravée par la reprise des combats, la fermeture prolongée des points de passage, l'effondrement des services essentiels et l'impossibilité d'acheminer l'aide humanitaire. Plus de 116 000 tonnes de denrées alimentaires et d'intrants nutritionnels vitaux attendent dans les couloirs humanitaires, sans pouvoir être distribuées. Les prix alimentaires explosent, rendant l'accès à la nourriture pratiquement impossible pour la majorité des familles.

Or, après avoir rompu le cessez-le-feu le 19 mars 2025, les autorités israéliennes ont annoncé, le 5 mai 2025, un véritable « plan de conquête » de la bande de Gaza. Celui-ci s'est accompagné du rappel de dizaines de milliers de réservistes, de la division du territoire en cinq zones militaires hermétiques, et d'une volonté affichée de provoquer le « départ volontaire » des Gazaouis. Le ministre israélien des armées, M. Israël Katz, a affirmé sans ambiguïté que les Palestiniens de Gaza n'avaient d'autre choix que de « partir ou mourir ». Entre octobre 2023 et juin 2024, Amnesty International a d'ailleurs recensé 102 déclarations de ce type, émanant de responsables israéliens, appelant explicitement à la destruction d'un peuple.

Face à cette situation insoutenable, notamment pour les femmes et les enfants qui en sont les premières victimes, il demande quelles mesures concrètes et immédiates le Gouvernement français entend prendre pour faire respecter le droit international humanitaire, garantir l'accès de l'aide humanitaire à Gaza et protéger la population palestinienne contre les violations massives et systématiques de ses droits fondamentaux.

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En attente de réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères.

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