Question de M. BARROS Pierre (Val-d'Oise - CRCE-K) publiée le 22/05/2025

M. Pierre Barros attire l'attention de M. le ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation sur l'impact de la baisse du budget politique de la ville dans les quartiers populaires.

Le 25 avril 2025, la révision de la prévision de croissance à 0,7 % a amené le Gouvernement à annuler 3,1 milliards de crédits budgétaires par un décret paru au Journal officiel du 26 avril 2025. Les collectivités ne sont pas épargnées par cette annulation de crédits et se trouvent également fortement impactée par les baisses majeures de crédits des missions de Cohésion des territoires, d'aménagement des territoires et de politique de la ville (près de 15 millions d'euros pour cette dernière).
Au-delà des chiffres, la mise en oeuvre de la baisse du budget politique de la ville sonne comme un réel danger pour nos quartiers populaires à l'approche de l'été.
Nous pensions pourtant la déroute évitée puisque le budget voté début février 2025 était moins mauvais que prévu, avec 609 millions d'euros au lieu des 550 millions d'euros envisagés dans le projet du Gouvernement Barnier. Rappelons que ce budget était de 639 millions en 2024.
C'est ainsi qu'en Val-d'Oise, la baisse annoncée cette semaine de 8 % (3 % de baisse et 5 % de gel) sur les budgets politique de la ville, sans compter la baisse de près de 30 % sur l'opération « Quartiers d'été » fait l'effet d'une douche froide à l'approche de l'été.
Face aux émeutes de l'été 2023, de nombreuses municipalités ont renforcé en 2024, avec le soutien de l'État, leurs actions dans les quartiers, notamment grâce à cette opération « Quartiers d'été ». Déployée dans le cadre d'appels à projets départementaux, cette opération permet en effet à des associations et aux collectivités locales, en lien avec les habitants des quartiers prioritaires, de proposer des activités et des séjours durant la période estivale.
Entre abandon et mépris, les élus ne savent plus quel nom donner à cette indifférence affichée par le Gouvernement pour les jeunes et habitants des quartiers populaires. Il semble si loin le temps où les maires des communes impactées par les révoltes urbaines étaient réunis pour assister à la présentation d'un plan gouvernemental pour faire face à celles-ci.
D'un point de vue technique, cette baisse de 30 % est a priori calée sur le budget alloué en 2023, et fait fi des mesures prises en 2024 pour renforcer la présence des associations et collectivités dans les quartiers populaires. Elle est par ailleurs annoncée le 15 mai 2025 : autant dire que le programme de l'été est déjà calé. Quel choix donc pour les élus locaux : la suppression des activités dans les quartiers populaires cet été ? ou la compensation, à nouveau, de cette perte de recettes de l'État à l'heure où les collectivités ne savent pas comment construire leur budget 2026 ?
Ce choix est insupportable pour les élus locaux.
Il lui demande de bien vouloir réviser urgemment sa position de baisse des crédits politique de la ville.

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Transmise au Ministère délégué auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé de la ville


En attente de réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé de la ville.

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