Question de M. SALMON Daniel (Ille-et-Vilaine - GEST) publiée le 22/05/2025

M. Daniel Salmon attire l'attention de M. le ministre d'État, garde des sceaux, ministre de la justice sur la situation alarmante des services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP).
Alors même que le ministère affirme vouloir renforcer la place des SPIP dans l'administration pénitentiaire, la réalité de terrain est marquée par une insuffisance criante de moyens humains et budgétaires. À ce jour, 526 postes de conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation (CPIP) sont vacants selon les chiffres officiels, un nombre largement sous-estimé au regard des besoins réels et de l'augmentation continue de la population pénale, tant en milieu ouvert qu'en milieu fermé. Les organisations syndicales estiment qu'en réalité, ce sont près de 1 200 postes qui manquent pour assurer correctement les missions de suivi des 257 000 personnes placées sous main de justice.
Par ailleurs, les arbitrages budgétaires récents ont conduit à des restrictions drastiques : limitation des déplacements, réduction des actions menées par les SPIP, suspension d'activités culturelles pourtant reconnues pour leur rôle dans la réinsertion, et externalisation croissante des missions vers le secteur associatif concurrentiel. Cette logique sécuritaire s'accompagne de discours dévalorisants à l'égard des professionnels de l'insertion, et de propositions inquiétantes, telles que la création d'un « officier de probation » aux missions de contrôle renforcé, remettant en cause la nature même du travail d'accompagnement mené par les agents des SPIP.
En ce sens, il souhaite savoir si le Gouvernement entend prendre des mesures concrètes en faveur d'un plan pluriannuel de recrutements et de revalorisation des carrières au sein des SPIP, d'un rééquilibrage budgétaire au profit de l'insertion et de la probation, d'une réforme de l'échelle des peines, incluant la reconnaissance d'une peine de probation autonome et enfin la mise en place d'une véritable concertation autour des États généraux de l'insertion et de la probation, dans le respect des professionnels de terrain.

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En attente de réponse du Ministère de la justice .

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