Question de M. FAGNEN Sébastien (Manche - SER) publiée le 08/05/2025
M. Sébastien Fagnen attire l'attention de M. le ministre auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports sur la nécessité pour le Gouvernement de s'emparer du dossier de la Ligne nouvelle Paris-Normandie (LNPN).
Face aux quelques forces hostiles au projet, la multiplication des organisations promouvant la LNPN tel que le Comité local de promotion du train créé fin avril 2025 à Rouen ou encore les réunions publiques soutenant le projet, non seulement en Normandie mais également au sein du territoire francilien, témoignent de sa pertinence et de la nécessité de le faire progresser.
La LNPN est un projet d'intérêt national, vital à bien des égards pour l'ouest du pays. La région Normandie pâtit depuis longtemps d'une desserte ferroviaire de piètre qualité qui impacte à la fois le transport des voyageurs et celui des marchandises. Le vieillissement des infrastructures ferroviaires et la forte densité du trafic entre les lignes normandes et franciliennes à partir de Mantes-la-Jolie rendent la connexion entre la Normandie et la capitale aléatoire et difficile. Les nombreux usagers des lignes Cherbourg-Paris ou encore Le Havre-Paris le subissent au quotidien. En garantissant l'augmentation de la fréquence, la régularité et la ponctualité des trains depuis la Normandie jusqu'à Paris, autant que la réduction de la durée des trajets, la LNPN est une infrastructure déterminante pour garantir le désenclavement réel de la région et pérenniser son essor économique, notamment de la vallée de la Seine, d'HAROPA Port et du port de Cherbourg-en-Cotentin.
Le projet revêt par ailleurs un intérêt écologique non négligeable à travers le report modal au profit de solutions décarbonnées pour les voyageurs et les marchandises.
La région Île-de-France elle-même tirerait un certain nombre de bénéfices à la mise en place de la LNPN. Les Yvelines dépendent par exemple des trains normands qui leur proposent un service d'ores et déjà plus performant que le transilien. Aussi, la libération de sillons ferroviaires qui permettront le développement des ports normands servira également la logistique et les approvisionnements de la région Île-de-France.
Ainsi, il demande quelle impulsion nouvelle le Gouvernement entend donner au projet et comment il entend combler les attentes de financement pour que ce projet structurant de l'aménagement du territoire national puisse enfin voir le jour.
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Réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé de la ruralité publiée le 21/05/2025
Réponse apportée en séance publique le 20/05/2025
M. le président. La parole est à M. Sébastien Fagnen, auteur de la question n° 515, adressée à M. le ministre auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports.
M. Sébastien Fagnen. Madame la ministre, ma question fait écho à la récente alerte sur la fermeture totale de la ligne ferroviaire Paris-Évreux-Caen-Cherbourg pendant plusieurs mois, en 2028 ou 2029, pour conforter le remblai d'Apremont, symbole du manque d'investissement ferroviaire dont pâtit la Normandie depuis trop longtemps. Pour ma part, je veux rappeler la nécessité pour le Gouvernement de soutenir résolument la ligne nouvelle Paris-Normandie (LNPN).
La LNPN est un projet d'intérêt national, vital à bien des égards pour l'ouest de notre pays. Le vieillissement des infrastructures ferroviaires et la forte densité du trafic entre les lignes normandes et franciliennes, à partir de Mantes-la-Jolie, rendent la connexion entre la Normandie et la capitale aléatoire et difficile. Les milliers d'usagers des lignes Paris-Caen-Cherbourg et Paris-Rouen-Le Havre le vivent au quotidien.
Parce qu'elle garantit l'augmentation de la fréquence, la régularité et la ponctualité des trains depuis la Normandie jusqu'à Paris, autant que la réduction de la durée des trajets, la LNPN est une infrastructure déterminante pour assurer le désenclavement réel de la région et pérenniser son essor économique. Je pense bien sûr à l'aménagement de la vallée de la Seine, à Haropa Port et au programme Aval du futur d'Orano dans le Cotentin.
Le projet revêt également un intérêt écologique majeur, car il favorisera un report modal au profit de solutions décarbonées pour les voyageurs et les marchandises.
La région Île-de-France elle-même tirerait des bénéfices de la mise en place de la LNPN. Les Yvelines dépendent, par exemple, des trains normands, qui leur proposent un service d'ores et déjà plus performant que le Transilien. La libération de sillons ferroviaires sera également utile à la logistique et à l'approvisionnement de la région Île-de-France.
N'oublions pas que le projet a déjà bénéficié de plus de 100 millions d'euros d'investissements et qu'il a été soutenu par tous les gouvernements successifs depuis quinze ans.
Ainsi, lors de son audition par notre commission de l'aménagement du territoire et du développement durable, le mercredi 30 octobre 2024, François Durovray, alors ministre délégué chargé des transports, déclarait son intention de « nommer un nouveau préfet coordonnateur des actions de l'État pour l'aménagement de la vallée de la Seine afin de convaincre chaque territoire des gains attendus de cette infrastructure ».
Madame la ministre, quelle impulsion nouvelle le Gouvernement donnera-t-il au projet de LNPN, notamment au travers de la nomination annoncée par l'ancien ministre ? Comment entend-il répondre aux attentes de financements pour que ce projet structurant pour l'aménagement du territoire national puisse enfin voir le jour ?
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargée de la ruralité. Monsieur le sénateur, je vous remercie de cette question essentielle pour l'aménagement du territoire.
Le soutien du Gouvernement à cette ligne ferroviaire ne faiblit absolument pas. La ligne nouvelle Paris-Normandie est un projet d'intérêt national, qui doit améliorer significativement les dessertes entre Paris, la vallée de la Seine et les grandes villes normandes en matière de régularité, de capacité et de rapidité.
Elle bénéficiera à la Normandie comme à l'Île-de-France, pour les bassins d'emploi, les voyageurs et le fret. En effet, les voies nouvelles qui seront réalisées libéreront de la capacité sur les voies existantes pour améliorer les mobilités du quotidien.
La région Île-de-France a fait état de préoccupations quant aux nuisances que pourrait engendrer ce projet, notamment dans la traversée des Yvelines. Ces préoccupations sont légitimes et trouveront des réponses prochaines qui permettront de concilier réalisation nécessaire de la ligne nouvelle Paris-Normandie pour les usagers franciliens et normands et qualité de vie des riverains de ladite ligne.
Il s'agit maintenant de reprendre le dialogue avec l'ensemble des parties prenantes. La nomination par le Premier ministre d'un nouveau délégué interministériel au développement de la vallée de la Seine, M. Serge Castel, a amorcé la relance du projet. Le délégué a déjà rencontré tous les élus concernés et présidera très prochainement un comité de pilotage auquel participera le ministre des transports et qui constituera le nouveau point de départ du projet.
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