Question de M. ROUX Jean-Yves (Alpes de Haute-Provence - RDSE) publiée le 29/05/2025
M. Jean-Yves Roux attire l'attention de M. le ministre auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports sur la situation de la RD 900.
La RD 900 relie la vallée de la Durance, et notamment la ville de Barcelonnette, à l'Italie par le col de Larche (appelé aussi colle della Maddalena côté italien), en traversant des communes comme Saint-Paul-sur-Ubaye et Val d'Oronaye.
Elle constitue un axe stratégique entre la France et l'Italie, facilitant les échanges économiques, le transport routier international et le tourisme alpin.
Ce tronçon est également vital pour les habitants des villages de la haute vallée de l'Ubaye, pour lequel il s'agit de leur principal accès aux services essentiels et au reste du département.
Le 7 février sur la RD 900 a eu lieu un important éboulement au lieu-dit « La Rochaille », sur la commune de Saint-Paul-sur-Ubaye. Cet éboulement, estimé à environ 1 500 m³ de rochers, a entraîné des fermetures prolongées de cette route ainsi que des travaux d'envergure pour assurer la sécurité et préserver l'opérationnalité de ce passage.
Toutefois, ce secteur reste exposé à de nombreux risques naturels et géologiques, comme les chutes de blocs, les coulées de boue et les glissements de terrain, les risques sismiques et les avalanches.
La combinaison de ces risques naturels, accélérée et intensifiée par le dérèglement climatique, fait de la RD 900 un axe particulièrement vulnérable, nécessitant des dispositifs de surveillance, des ouvrages de protection et des interventions régulières particulièrement coûteux.
Depuis 2018, le département des Alpes de Haute-Provence investit chaque année entre 1 et 2 millions d'euros pour l'entretien et la sécurisation de ce secteur exposé aux éboulements. Mais des travaux d'ampleur s'avèrent indispensables. Aussi, pour l'année 2025, un investissement exceptionnel de 50 millions d'euros est prévu pour renforcer la protection.
Ce tronçon est indispensable à l'économie européenne mais la charge de ces travaux repose très majoritairement sur le département qui peut très difficilement assumer seul cette responsabilité.
Aussi, il lui demande de quelle manière il entend soutenir la réalisation de ces travaux d'intérêt majeur pour les relations commerciales européennes.
- page 2615
Réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé de la ville publiée le 11/06/2025
Réponse apportée en séance publique le 10/06/2025
M. le président. La parole est à M. Jean-Yves Roux, auteur de la question n° 570, adressée à M. le ministre auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports.
M. Jean-Yves Roux. Madame la ministre, je souhaite vous alerter sur l'avenir de l'une des routes les plus stratégiques des Alpes-de-Haute-Provence, la route départementale 900, dite route de la Rochaille.
La RD 900, axe majeur de liaison entre la France et l'Italie, relie la vallée de la Durance, notamment la ville de Barcelonnette, à l'Italie, via le col de Larche, en traversant des communes comme Saint-Paul-sur-Ubaye et Val d'Oronaye. Ce tronçon est vital pour les habitants des villages de la haute vallée de l'Ubaye, car il s'agit de leur principal accès aux services essentiels et au reste du département.
La RD 900 est surtout une route d'échanges quotidiens : elle facilite les échanges économiques, le transport routier européen et international, ainsi que le tourisme alpin. La perspective des jeux Olympiques de 2030 n'aura d'ailleurs échappé à personne...
Or cet axe majeur est particulièrement vulnérable. Le 7 février 2018, un énième éboulement de 1 500 mètres cubes de rochers a paralysé l'économie durant de nombreuses semaines. Depuis lors, le département des Alpes-de-Haute-Provence investit chaque année entre 1 million et 2 millions d'euros.
Pourtant, malgré les travaux réguliers, ce secteur reste exposé à de nombreux risques naturels et géologiques, comme des chutes de blocs, des coulées de boue, des glissements de terrain, des risques sismiques et des avalanches, intensifiés par le dérèglement climatique.
Pour l'année 2025, un investissement exceptionnel de 50 millions d'euros est prévu pour renforcer la protection de cet axe, mais, alors que ce tronçon est indispensable à l'économie nationale et européenne, la charge de ces travaux repose très majoritairement sur le conseil départemental, qui peut très difficilement assumer seul cette responsabilité.
Madame la ministre, il s'agit d'une route exceptionnelle et d'une situation exceptionnelle ; cela appelle donc une intervention exceptionnelle de l'État. Celui-ci sera-t-il aux côtés des Alpes-de-Haute-Provence au titre de la solidarité pour faire face à cette opération d'envergure ?
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Juliette Méadel, ministre déléguée auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargée de la ville. Monsieur le sénateur Jean-Yves Roux, Le Gouvernement a bien conscience des problématiques liées à la nécessaire sécurisation de la RD 900.
Vous l'avez dit, cette route départementale, qui relie la vallée de la Durance à l'Italie par le col de Larche, revêt une importance certaine pour les échanges transfrontaliers et pour l'accès aux services des habitants de la haute vallée de l'Ubaye.
Avant toute chose, je souhaite rappeler qu'il s'agit d'une route départementale qui ne relève de l'État ni en gestion, ni en suivi, ni en financement. En cas de besoin exceptionnel, celui-ci peut néanmoins apporter un soutien : 11 millions d'euros ont ainsi été attribués via la dotation de solidarité en faveur de l'équipement des collectivités territoriales et de leurs groupements touchés par des événements climatiques ou géologiques (DSECG) à la suite des intempéries de décembre 2023 ; 3 millions d'euros ont par ailleurs été versés via des financements européens pour des travaux d'urgence, tels que la sécurisation des parois et la préparation du futur chantier.
Aujourd'hui, l'enjeu principal réside dans le financement de la dernière phase du chantier. L'analyse des offres de marché est en cours pour déterminer exactement les besoins. Ce dossier a évidemment été très bien identifié par le préfet, en lien avec le conseil départemental. Des travaux ont été lancés sur l'analyse technique du programme à mettre en place, avec l'appui des services de l'État, pour définir un projet budgétairement soutenable. Le cabinet du préfet ne manquera pas de vous tenir informé, monsieur le sénateur, des avancées de ces travaux.
M. le président. La parole est à M. Jean-Yves Roux, pour la réplique.
M. Jean-Yves Roux. Je vous remercie de votre réponse, madame la ministre. J'espère que nous aurons le soutien de l'État, car, pour un petit département rural, il est très difficile de sortir 50 millions d'euros pour l'entretien des routes.
- page 6260
Page mise à jour le