Question de M. VANLERENBERGHE Jean-Marie (Pas-de-Calais - UC) publiée le 26/06/2025

Question posée en séance publique le 25/06/2025

M. le président. La parole est à M. Jean-Marie Vanlerenberghe, pour le groupe Union Centriste.

M. Jean-Marie Vanlerenberghe. Monsieur le président, mes chers collègues, je vous remercie ; je ne suis pas sûr de mériter toutes ces louanges, mais je les accepte bien volontiers. (Exclamations amusées.)

Monsieur le Premier ministre, le conclave s'est achevé, mais pas par une fumée blanche, comme nous l'espérions. Je le regrette. Mais, comme vous, je pense qu'il ne faut pas en rester là.

Voilà cinq mois, vous aviez décidé de confier aux partenaires sociaux le soin de réviser la réforme des retraites, en précisant alors qu'il s'agissait d'une discussion ouverte, sans tabou, sans totem, pas même sur l'âge d'ouverture des droits, tout en ajoutant qu'il fallait respecter l'équilibre du système en 2030.

C'était une chance inespérée pour le paritarisme et le dialogue social, auquel vous êtes attaché, comme nous tous.

C'était, en quelque sorte, un retour aux sources pour les partenaires sociaux, syndicats et patronat, qui, pendant longtemps, avait la gestion exclusive du système de retraite, notamment celui du secteur privé. C'est d'ailleurs toujours le cas du régime complémentaire, l'Agirc-Arrco, qui, avec 86 milliards d'euros de réserves pour environ 100 milliards d'euros de dépenses, est un exemple de bonne gestion à saluer.

Vous avez donné aux partenaires sociaux l'occasion de reprendre la gouvernance du système de retraite pour les 80 % de salariés du secteur privé. J'ai d'ailleurs noté que l'ensemble des participants au conclave étaient favorables au rapprochement des régimes de base et complémentaire, toujours pour le privé.

Les premières conclusions faisaient même état d'avancées sur des questions essentielles, comme la pénibilité, le droit des femmes et des mères de famille, entre autres. Je pense donc, comme vous, qu'une voie de passage existe.

Monsieur le Premier ministre, que comptez-vous faire désormais pour le système de retraite ? (Applaudissements sur les travées du groupe UC et sur des travées des groupes INDEP, RDSE, RDPI et Les Républicains.)


Réponse du Premier ministre publiée le 26/06/2025

Réponse apportée en séance publique le 25/06/2025

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.

M. François Bayrou, Premier ministre. Monsieur le sénateur Jean-Marie Vanlerenberghe, certains sénateurs l'ignorent peut-être, mais j'aurais pu ajouter mes compliments à ceux, relayés par de nombreux applaudissements, de M. le président, et ce depuis le premier jour de mon engagement politique.

Naturellement, beaucoup n'ont pas suivi cette longue histoire de militantisme et d'amitié entre nous. En vous voyant, je revis un épisode bien particulier : tout jeune garçon, venant de passer l'agrégation, j'étais allé sonner à la porte du parti politique qui est toujours le nôtre, le vôtre et le mien ; j'avais à peine 20 ans, et celui qui m'a accueilli derrière la porte était un certain Jean-Marie Vanlerenberghe. (Exclamations amusées.) C'est dire si cette histoire n'est pas récente !

Dans cette histoire, il y a des convictions. Et parmi ces convictions, il y a l'attachement, qui n'est pas partagé sur toutes les travées, à l'idéal de démocratie sociale : pour nous, il est des domaines qui relèvent non pas du politique, mais de la société civile organisée et des corps intermédiaires ; c'est ainsi que l'on peut apaiser une société au lieu de perpétuellement la rendre plus conflictuelle.

M. Rachid Temal. Comme avec le conclave...

M. François Bayrou, Premier ministre. Vous et moi considérons - Dieu sait que nous en avons parlé des milliers de fois ! - que les retraites sont l'un de ces domaines. Vous et moi n'avons eu de cesse de croire que la responsabilité des partenaires sociaux pouvait être engagée et bienfaisante. Et nous le croyons encore. Nous pensons que cette négociation sur les retraites peut aboutir positivement et qu'elle a en tout cas fait considérablement progresser les choses.

Je vous confirme notre détermination, celle du Gouvernement - je suis sûr que vous l'approuvez -, pour que rien ne soit perdu du chemin parcouru et que le travail de concertation des organisations syndicales et patronales puisse être mené à son terme.

Permettez-moi de vous adresser devant le Sénat des remerciements affectueux ! (Applaudissements sur les travées du groupe UC et sur des travées des groupes RDSE, RDPI, INDEP et Les Républicains.)

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