Question de Mme ROSSIGNOL Laurence (Val-de-Marne - SER) publiée le 19/06/2025
Mme Laurence Rossignol attire l'attention de M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins au sujet de la situation alarmante que subit la profession de gynécologue médical. Alors que la pénurie de médecins affecte l'ensemble du territoire, la situation de la gynécologie médicale appelle une vigilance accrue et des réponses particulières. Cette spécialité, supprimée pendant dix-sept ans avant d'être rétablie en 2003, est essentielle pour garantir l'accès des femmes, tout au long de leur vie, à une médecine de prévention et de suivi adaptée à leurs besoins spécifiques. Or, pour la première fois depuis le rétablissement de la filière, le nombre de postes ouverts à l'internat en gynécologie médicale a été diminué : 79 pour 2024-2025, contre 91 l'année précédente. Cette baisse intervient alors même que 11 départements sont totalement dépourvus de gynécologues médicaux, que les délais de rendez-vous s'allongent partout en France et que les femmes, notamment les plus jeunes, peinent à accéder à un suivi gynécologique régulier. Les conséquences en matière de santé publique sont préoccupantes : retards de diagnostic des cancers féminins, explosion des infections sexuellement transmissibles, renoncement aux soins, ou encore difficulté d'accès à la contraception et à l'interruption volontaire de grossesse, pourtant désormais constitutionnalisée. Alors qu'il a lui-même récemment reconnu un grave retard dans la formation de professionnels de santé, contrecoup de la suppression de la profession jusqu'en 2003, elle souhaite savoir quelles seront les mesures urgentes déployées par le Gouvernement pour pallier une telle diminution de postes, dès la prochaine rentrée universitaire, et pour initier l'augmentation substantielle du nombre d'internes en gynécologie médicale, condition indispensable pour répondre aux besoins de santé des femmes.
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Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 10/07/2025
La baisse du nombre d'internes en 2024 n'est pas liée à une décision du Gouvernement. S'il y a eu moins d'internes, cela s'explique par la baisse du nombre d'étudiants en sixième année de médecine. Les nouvelles modalités des examens ont pu provoquer une réserve chez certains étudiants qui ont choisi de reporter le passage de l'examen permettant le passage en internat. En 2024, on dénombre 1413 médecins de moins de 70 ans et en activité ayant déclaré avoir un exercice principal en gynécologie médicale. Entre 2012 et 2024, le nombre de postes ouverts aux épreuves classantes nationales en gynécologie médicale a été multiplié par 2.6, pour passer de 30 en 2012 à 79 en 2024. Depuis 2012, l'ensemble des postes ouverts a été pourvu. Comme cela a été confirmé avec le pacte de lutte contre les déserts médicaux présenté le 25 avril 2025, le Gouvernement est résolu à augmenter le nombre de médecins formés et cela s'applique bien évidemment à la gynécologie médicale, qui subit les conséquences passées d'une réduction des capacités de formation. Les examens cliniques objectifs structurés viennent de se dérouler au début du mois de juin 2025. Cette méthode permet une évaluation standardisée et objective des capacités pratiques, dépassant le simple test des connaissances théoriques pour mesurer l'aptitude réelle à exercer la médecine. Nous aurons prochainement les résultats, qui permettront de connaître le nombre d'internes pour la prochaine rentrée et ensuite la répartition par spécialité. L'enjeu est de former plus de médecins, de les former mieux et de les former partout, c'est une priorité fixée par le ministre chargé de la Santé et cela s'applique aussi bien sûr à la gynécologie médicale. Par ailleurs, concernant la santé des femmes, la nouvelle maquette de formation du 3ème cycle des études de médecine générale renforce précisément la formation des médecins généralistes en matière de santé de la femme pour favoriser une meilleure prise en charge dans les soins primaires.
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