Question de Mme LERMYTTE Marie-Claude (Nord - Les Indépendants) publiée le 03/07/2025
Mme Marie-Claude Lermytte attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur sur l'essor alarmant de la consommation de cannabinoïdes de synthèse chez les jeunes, en particulier d'une substance connue sous le nom de 5F-AKB4, également appelée « Buddha blue » ou « Pète ton crâne ». Cette substance, bien que classée comme stupéfiant en France depuis mars 2017, fait l'objet d'une circulation croissante et largement hors de contrôle, notamment via les réseaux sociaux comme Snapchat, où elle est accessible à très bas coût.
Le 5F-AKB4 se présente généralement sous forme liquide, destiné à être vaporisé dans des cigarettes électroniques. Il est inodore, incolore et indétectable par les tests classiques de dépistage du cannabis. Sa puissance psychoactive est estimée jusqu'à 100 fois supérieure à celle du THC, ce qui en fait un produit d'une extrême dangerosité, tant sur le plan neurologique que cardiovasculaire. Les effets observés incluent de graves troubles comportementaux, des convulsions, des crises de panique, ainsi que des arrêts cardiaques, parfois dès la première utilisation.
Le nombre d'intoxications recensées en lien avec cette substance connaît une progression fulgurante : alors que les cas étaient encore limités à quelques dizaines par an jusqu'en 2022. L'année 2024 a vu l'enregistrement de près de 200 cas, selon les données collectées par les centres d'addictovigilance. Ces chiffres sont particulièrement préoccupants compte tenu de la population touchée : principalement des adolescents et jeunes majeurs, souvent collégiens ou lycéens. L'un des derniers cas recensés, survenu à Hazebrouck dans le département du Nord en juin 2025, a nécessité l'hospitalisation en urgence d'un jeune utilisateur.
Face à ce phénomène, les élus locaux, les chefs d'établissements scolaires, les professionnels de santé et les familles expriment leur inquiétude et leur sentiment d'impuissance. Les dispositifs actuels de prévention apparaissent insuffisamment adaptés à la spécificité de ces drogues nouvelles, qui échappent aux cadres classiques de détection et de sensibilisation.
Aussi, elle lui demande quelles actions son ministère pourrait engager, en coordination avec les ministères de la santé, de l'éducation nationale et de la justice, pour enrayer la diffusion de ces cannabinoïdes de synthèse, renforcer les contrôles sur les plateformes numériques et les réseaux sociaux, et démanteler les circuits de vente. Elle souhaite également savoir si des campagnes de prévention spécifiques seront prochainement déployées dans les établissements scolaires, accompagnées d'un soutien renforcé aux équipes éducatives et aux familles, ainsi que d'un appui aux collectivités locales.
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En attente de réponse du Ministère de l'intérieur.
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