Question de M. CABANEL Henri (Hérault - RDSE) publiée le 10/07/2025

M. Henri Cabanel attire l'attention de Mme la ministre de la culture sur la situation préoccupante de l'École de théâtre universelle (ETU), première et unique formation théâtrale professionnelle en France et en Europe entièrement dispensée en langue des signes française (LSF), après avoir été interpellé par le Théâtre du Grand Rond de Toulouse.

Créée en 2018 pour répondre à un vide criant en matière d'accès des personnes sourdes aux formations artistiques professionnelles, l'ETU propose une formation certifiante de 600 heures, permettant aux artistes sourds et sourdes de se former au métier de comédien et comédienne. Ce projet novateur s'inscrit pleinement dans les objectifs fixés par la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, ainsi que par la loi n° 2016-925 du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine, qui garantissent le droit d'accès et de participation de toutes et tous à la vie culturelle.

Jusqu'à présent, les aides de l'Association nationale de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (AGEFIPH) et de France Travail permettaient aux élèves d'accéder à cette formation à des tarifs abordables. Or, depuis juin 2024, l'AGEFIPH a cessé de financer l'aide à la formation pour les demandeurs d'emploi en situation de handicap, considérant que l'ETU est déjà accessible et qu'il n'y a plus lieu de compenser. Parallèlement, France Travail a significativement réduit ses financements. Ces désengagements compromettent gravement l'équilibre financier de l'ETU, qui se retrouve contrainte de supprimer un poste clé et de revoir son modèle économique au détriment de la qualité et de l'accessibilité de la formation.

L'ETU et le Théâtre du Grand Rond ont entrepris une réorganisation ambitieuse pour maintenir l'activité, mais sans compensation publique, le projet est menacé de disparition, privant durablement les personnes sourdes de tout accès à une formation théâtrale professionnelle en langue des signes française (LSF).

Aussi, il lui demande quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour garantir la pérennité et le développement de l'ETU et, plus largement, pour assurer aux artistes sourds et sourdes un véritable accès aux formations culturelles et artistiques, conformément aux engagements législatifs et aux droits culturels fondamentaux.

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En attente de réponse du Ministère de la culture.

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