Question de Mme ROMAGNY Anne-Sophie (Marne - UC) publiée le 10/07/2025
Mme Anne-Sophie Romagny attire l'attention de M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins sur l'enjeu majeur que constitue la prévention des cancers cutanés, en particulier le mélanome.
Entre 1990 et 2023, le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau a plus que triplé. En France, les carcinomes représentent près de 90 % des diagnostics de cancers cutanés. Les mélanomes, quant à eux, bien que représentant seulement 10 % des cas, comptaient environ 17 922 nouveaux diagnostics estimés en 2023 en France métropolitaine.
Moins fréquents, les mélanomes n'en demeurent pas moins redoutables. En effet, lorsqu'ils sont diagnostiqués tardivement, les chances de guérison diminuent fortement, ce type de cancer ayant un fort potentiel de dissémination métastatique vers les relais ganglionnaires, les ganglions lymphatiques et d'autres organes.
Afin de limiter à la fois l'incidence de ces cancers et leur mortalité, il est essentiel d'agir à deux niveaux : par la prévention d'une part, et par un dépistage ciblé des publics à risque ainsi qu'un diagnostic précoce, d'autre part.
L'objectif du dépistage ciblé est de détecter le cancer à un stade très précoce, avant l'apparition de signes cliniques, afin de permettre une prise en charge plus efficace et de réduire les séquelles de la maladie comme celles des traitements.
Or, à ce jour, les cancers cutanés ne sont pas intégrés aux programmes de dépistage mis en place par les autorités publiques. Ce sont donc les individus eux-mêmes qui doivent faire la démarche de consulter un dermatologue, ce qui constitue une limite importante.
D'abord, car cela introduit une inégalité sociale dans l'accès au dépistage : les personnes disposant de faibles revenus sont moins susceptibles de participer aux programmes de dépistage en général, comme l'ont montré plusieurs études. Ensuite, car une politique de santé publique efficace se doit de cibler les populations les plus exposées (personnes immunodéprimées, antécédents familiaux, peau claire, exposition fréquente aux UV...). Une telle approche permettrait une meilleure allocation des ressources sanitaires.
À ce jour, les seules campagnes connues de prévention et de sensibilisation au dépistage ciblé des cancers de la peau sont menées annuellement par un acteur privé, le syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV), dont la dernière édition a eu lieu du 2 au 8 juin 2025.
Ni l'assurance maladie ni l'Institut national du cancer (INCa) ne sont actuellement associés à cette initiative : alors même que ces deux institutions disposent de moyens considérables - humains, techniques et financiers - qui permettraient d'amplifier considérablement la portée de cette campagne et d'en améliorer les résultats au bénéfice de la population.
Dans ce contexte, elle souhaite connaître la position du Gouvernement sur l'opportunité d'intégrer l'assurance maladie et l'INCa aux campagnes de prévention contre les expositions aux rayons UV - naturels ou artificiels - et de sensibilisation au dépistage ciblé des cancers de la peau actuellement portées par le SNDV.
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En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins .
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