Question de M. HINGRAY Jean (Vosges - UC) publiée le 17/07/2025
M. Jean Hingray interroge Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles sur les inquiétudes grandissantes concernant la santé mentale des enfants, notamment face à l'exposition massive et précoce aux écrans.
Dans un contexte de crise sanitaire silencieuse mais bien réelle, la santé mentale des plus jeunes devient une urgence nationale. Les chiffres sont alarmants : les enfants de moins de deux ans passent en moyenne 3h11 par jour devant un écran, tandis que les adolescents y consacrent six heures quotidiennes, une progression inquiétante d'une heure en dix ans. Cette surexposition s'accompagne de phénomènes préoccupants caractérisés par un fort repli sur soi, une perte d'empathie, et parfois une fascination pour la violence.
La commission Écrans mise en place par le Gouvernement a pourtant dressé, il y a un an déjà, un constat clair et alarmant sur l'impact du numérique sur le développement et la santé mentale des enfants. Le 2 juillet 2025, une question orale posée par Mme Catherine Morin-Desailly au nom du groupe Union centriste au Sénat a également mis en lumière l'urgence d'un plan d'action global et coordonné, dépassant les simples annonces ministérielles.
La réponse du Gouvernement a confirmé l'existence d'une mobilisation multisectorielle, évoquant la nécessité d'agir au niveau national comme européen, notamment via l'interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans, l'interdiction totale d'écran avant 3 ans, ou encore la promotion d'une « pause numérique » au collège. Ces engagements vont dans le bon sens, mais doivent aujourd'hui se traduire en mesures concrètes, visibles et systématiques sur le terrain.
La proposition de loi du 19 janvier 2023 relative à la prévention de l'exposition excessive des enfants aux écrans constitue un socle législatif pertinent. Mais elle ne peut produire ses effets sans une stratégie publique claire : par exemple, l'interdiction effective des écrans passifs dans les crèches et écoles maternelles, une formation adaptée des professionnels de l'enfance, ainsi qu'un soutien aux familles dans la régulation de l'usage domestique.
Il lui demande donc de bien vouloir clarifier les intentions du Gouvernement quant à la protection de la santé mentale des enfants face à la surexposition numérique. Il l'interroge notamment sur l'existence d'un plan interministériel coordonné, ainsi que sur les leviers concrets envisagés à court terme pour mettre en oeuvre les préconisations du rapport de la commission Écrans et renforcer les mesures de prévention dès le plus jeune âge.
- page 4109
Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins
En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins .
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