Question de Mme de MARCO Monique (Gironde - GEST) publiée le 17/07/2025

Mme Monique de Marco appelle l'attention de M. le ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation sur le cas de familles avec enfants scolarisés qui dorment chaque nuit dans des conditions indignes, qu'il s'agisse de squats, voitures, halls d'hôpitaux ou de gares, hébergements d'urgence précaires ou logements insalubres. Ces enfants, qui représentent dans certaines écoles des métropoles françaises, et en particulier à Bordeaux, un enfant sur cinq, se retrouvent le soir dans des conditions de logement qui compromettent fortement leur scolarité et leur capacité d'attention en classe.

Cette situation, qui représente une rupture caractérisée de l'égalité des chances entre les élèves, est en totale contradiction avec les valeurs de notre République. Or, elle perdure malgré les efforts des associations, des services de l'État et des collectivités locales. Depuis 2020, la mairie de Bordeaux a par exemple doublé le financement des nuitées d'hôtel et fortement mobilisé son patrimoine municipal, hébergeant 158 personnes dont 70 enfants. Mais on constate en parallèle que ces actions volontaristes ne suffisent pas : il en revient alors à des collectifs de parents d'élèves de trouver des solutions d'urgence et de compenser une part de l'accompagnement social.

Lors d'une question au Gouvernement posée à l'Assemblée nationale par le député de la Gironde Alain David le 25 mars 2025 (question n° 532 parue au Journal officiel du 26 mars 2025), un engagement a été pris de mettre toutes ces familles à l'abri. Or, à ce jour, les solutions proposées demeurent provisoires et ne permettent pas aux familles de se projeter sereinement. Face à cette urgence humanitaire et éducative, la Gironde pourrait faire office de territoire pilote pour expérimenter un dispositif coordonné de lutte contre le sans-abrisme des familles avec enfants scolarisés. Ce dispositif pourrait comprendre l'organisation de séances de travail réunissant tous les acteurs concernés sous supervision préfectorale, l'identification de l'ensemble des solutions d'hébergement existantes, pérennes et stables, la fluidification de l'accompagnement social ou encore la mise en place d'un numéro d'urgence unique pour les situations critiques.

Elle lui demande donc d'inviter les préfets, et en particulier celui de la Gironde déjà sollicité dans ce sens, à impulser une telle dynamique expérimentale pour qu'aucun enfant scolarisé ne soit laissé à la rue dans notre pays.

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En attente de réponse du Ministère de l'aménagement du territoire et de la décentralisation .

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