Question de M. GONTARD Guillaume (Isère - GEST) publiée le 31/07/2025

M. Guillaume Gontard interroge Mme la ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur le plan de gestion sanitaire de l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNCB) qui touche la Savoie, la Haute-Savoie, la Drôme et l'Isère.
La DNCB touche aujourd'hui plusieurs fermes sur un périmètre qui s'élargit de jour en jour : 32 foyers sont confirmés en Savoie et Haute Savoie et 120 communes sont placées en zone de surveillance en Isère.

La maladie touche uniquement les bovins. Le taux de mortalité est généralement inférieur à 10 % et varie de 1 à 5 %.

D'origine africaine, la maladie a affecté les troupeaux du Proche et Moyen Orient à la fin des années 1980, elle a fait son apparition dans les Balkans en 2013, en Russie en 2015 et s'est propagée depuis dans toute l'Asie du sud-est. Une grave épidémie en 2016 a touché la Grèce qui a réussi alors, grâce à une forte politique de vaccination, à la faire disparaître et éviter son expansion au reste de l'Europe.

Il l'interroge sur l'analyse qui a jusqu'alors été conduite concernant la gestion de l'épidémie dans les pays précédemment touchés par la DNCB et sur la pertinence du classement de cette maladie en catégorie A par l'Union européenne.

Il salue le lancement du plan de vaccination par le Gouvernement. Il lui demande si elle compte revenir sur la pratique de l'abattage total et systématique des troupeaux, qui semble souvent disproportionnée au regard du taux de mortalité de la maladie et improductive au regarde du principal vecteur de transmission que sont les arthropodes (mouches, taon, ...), au profit de la mise en place rapide de procédures de quarantaine renforcée.

Il l'interroge sur le lancement d'une campagne de communication massive auprès du grand public qui viendrait rappeler que cette maladie est non transmissible à l'humain, et préciser que les produits animaux (viandes, fromages et lait) peuvent être consommés sans danger.

Il rappelle l'importance de la mise en place d'un plan d'accompagnement psychologique pour les éleveurs et les éleveuses.

Il rappelle qu'il est primordial que les conditions d'indemnisation des pertes d'exploitation subies par les éleveurs et éleveuses ayant perdu leur troupeau, ce qui représente parfois l'anéantissement du travail de plusieurs générations, soient revues sur une période qui leur permette de reconstituer intégralement leur activité antérieure et de couvrir les frais engagés sur cette période. A ce titre, il l'interroge sur la possibilité de créer un fonds d'urgence dédié et mobilisable en cas d'épizootie.

La recherche d'une immunité naturelle progressive et via la vaccination permet d'observer les animaux et de faire progresser les connaissances scientifiques autour de cette maladie. Cette stratégie permettrait aux troupeaux et à des races locales de gagner en robustesse et aux fermes de garantir leur pérennité. De nombreux drames humains seraient ainsi évités.

Il rappelle que le monde agricole sera à nouveau confronté à d'autres épizooties tant les facteurs favorisant leur expansion sont forts : réchauffement climatique, multiplication des échanges internationaux, fragilité de la résistance immunitaire des animaux.

Il l'interroge sur l'évolution de la stratégie sanitaire de la France en matière de vaccination et sur l'augmentation nécessaire de l'investissement dans la recherche scientifique afin de pouvoir anticiper davantage la survenance des épizooties.

A plus long terme, il l'interroge enfin sur l'élaboration d'une stratégie européenne d'ampleur s'agissant notamment de la souveraineté en matière de production de vaccins et sur le renforcement des dispositifs d'analyse biologique et de réponse vétérinaire.

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En attente de réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.

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