2. Facteurs particuliers d'expositions

a) Les facteurs comportementaux

Plusieurs facteurs ont apparemment un lien direct avec la plombémie : le sexe, l'âge, l'usage du tabac, l'ancienneté de la construction du logement, l'agressivité de l'eau. Ces résultats se présentent comme suit :

Plombémie et comportements individuels

( en ug/l)

Oui

Non

Différence

Moyenne générale

Moyenne des 5 % les plus contaminés

Moyenne générale

Moyenne des 5 % les plus contaminés

Moyenne générale

Moyenne des5 % les plus contaminés

Tabagisme

50,2

110,5

39,7

27

+ 10,5

113,5

Exposition professionnelle

56,8

127

43,5

101

+ 13,3

+ 26

Loisirs avec risque plomb (tir...)

54,3

119,5

43,3

99,5

+ 10

+ 20

Agressivité de l'eau

38,4

85,8

36,2

79,2

+ 2,2

+ 6,6

Source : INSERM, ibidem - Traitement OPECST

- Age : La plombémie croît de 10 ug/l tous les ans

- Sexe : Les hommes ont une plombémie supérieure de 4 ug/l à celle des femmes

- Vin : Il y a un écart de 10 à 20 ug/l entre les buveurs de vin et les non buveurs. Cette relation avec le vin est connue, les concentrations de 50 à 400 ug/l de vin ont été détectées impliquant un accroissement de la plombémie moyenne de 5 à 40 ug/l, pour un buveur régulier. Comme tous les vins ne sont pas si chargés en plomb, l'impact probable est de l'ordre de 10 à 20 ug/l.

- Logement ancien : la plombémie d'un habitant d'un logement ancien (avant 1945) est supérieure de 10 ug/l par rapport à un habitant d'un logement plus récent. Cette majoration est liée à la présence plus importante de canalisations d'eau potable en plomb.

Attention : toute corrélation n'implique pas une relation causale. Les variations observées apparemment liées au tabac ou à l'alcool peuvent avoir pour origine des modes de vie différents, des expositions professionnelles... Il existe aussi un doute sur le mécanisme de transfert. Ou bien le plomb est directement entraîné par l'alcool, le tabac... ou bien l'alcool, le tabac entraînent des modifications du nombre et du volume des hématies, de telle sorte que le plomb est plus vite assimilé.

b) La proximité de sites industriels pollués

Les effets des pollutions industrielles sur l'environnement proche sont aujourd'hui dans l'ensemble bien étudiés. Les résultats sont évidemment très variables selon les sites. L'étude des populations riveraines des sites polluants ou pollués est aujourd'hui relativement fréquente et maîtrisée. La plupart de ces enquêtes sont diligentées par les services de l'Etat (directions départementales de l'action sanitaire et sociale et /ou le réseau national de santé publique). La déconcentration conduit cependant à une hétérogénéité des méthodes et des analyses qui ne permettent pas d'établir des conclusions collectives. Les efforts de l'Etat ne peuvent être pleinement valorisés.

Sur le modèle de l'évaluation des risques, l'Office suggère la mise au point d'un protocole d'étude des effets des pollutions, applicable à l'ensemble des populations sur les sites à risques.

Malgré cette relative hétérogénéité, un certain nombre de points communs peuvent être dégagés.

- La distance par rapport à la source d'émission est un facteur très important d'exposition. Ce point évident a pu être chiffré. L'enquête menée sur le site de Bourg Fidèle par exemple a montré un écart dans les plombémies des enfants de 43 ug entre 300 et 800 mètres de distance par rapport à la source d'émission.

- L'âge est un autre paramètre important : le pic de contamination des enfants se situe, pour la plupart des sites , entre deux et quatre ans.

- La profession des parents joue un rôle majeur par l'apport de poussières sur les chaussures, les vêtements de travail...

- La contamination des végétaux de jardin est en général faible sauf cas de contamination par voie aérienne justifiant des interdictions de consommation.

L'une des comparaisons les plus pertinentes (mais hélas, pas systématique), consiste à comparer l'exposition de la population près du site par rapport au reste du département : les contaminations moyennes ne montrent que très peu d'écarts par rapport à la moyenne du département ; en revanche, les 5% les plus exposés à proximité des sites, présentent des niveaux de contamination sensiblement plus élevés que les 5 % les plus exposés dans le départements.

Les personnes intéressées par tel ou tel site sont invitées à se rapprocher des DDASS.

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