CONCLUSION

Les progrès de l'Albanie dans la construction d'un Etat de droit et d'une économie de marché peuvent nous paraître superficiels et trop lents. Ils restent cependant considérables au regard de l'immobilisme dans lequel ce pays s'était figé pendant des décennies.

L'économie albanaise présente encore bien des traits propres au sous-développement. Quelques pistes se dégagent toutefois pour nos investisseurs (notamment le tourisme qui pourrait s'avérer l'un des secteurs les plus prometteurs). Il convient de les encourager. Sans doute la signature du présent accord constitue un premier pas positif. Mais un engagement de la COFACE en faveur des investissements en Albanie (que devrait autoriser le rééchelonnement des dettes accordées aux autorités de Tirana) constituerait un signe plus décisif encore.

Au-delà des seules considérations économiques, l'accord permet de conforter l'ouverture de l'Albanie et de rapprocher la France d'un pays où la francophonie reste vigoureuse.

C'est pourquoi votre rapporteur vous invite à adopter le projet de loi autorisant l'approbation de l'accord franco-albanais sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements.

EXAMEN EN COMMISSION

Votre commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées a examiné le présent projet de loi lors de sa réunion du 17 janvier 1996.

A l'issue de l'examen du rapporteur, M. Gérard Gaud a d'abord souhaité expliquer la place importante qu'occupait notre langue dans la culture albanaise. En effet l'Albanie, qui s'est éloignée successivement de l'ancienne Union soviétique et de la Chine, n'a pas favorisé l'enseignement de la langue de ces deux pays, mais a souhaité privilégier l'apprentissage du français auquel s'attache, aux yeux des Albanais, le prestige du passé révolutionnaire.

M. Gérard Gaud a souligné, en second lieu, que l'acuité des problèmes sociaux en Albanie menaçait la position du président Sali Berisha et pouvait susciter un éventuel retour des communistes au pouvoir.

Par ailleurs M. Gérard Gaud a insisté sur les potentialités économiques de l'Albanie et a relevé la contradiction entre les nuisances provoquées par l'exploitation du pétrole sur les côtes et le développement touristique de l'Albanie.

Enfin, il a souligné la sagesse diplomatique dont avait témoigné le président Berisha, notamment dans les relations avec le Kosovo voisin.

Le rapporteur a indiqué que les liens entre la France et l'Albanie remontaient à l'époque d'Enver Hoxha, pendant laquelle, d'une part, Radio Tirana diffusait des émissions dans notre langue et, d'autre part, une certaine coopération, notamment dans le domaine médical, s'était nouée entre nos deux pays. Il a rappelé également que l'écrivain Ismaïl Kadaré était une des grandes figures de la francophonie.

M. Guy Penne a par ailleurs souhaité que la COFACE assouplisse sa position à l'égard des investissements français en Albanie.

M. Xavier de Villepin, président, a rappelé à ce propos que la COFACE observait une grande réserve à l'égard des pays qui enregistraient des retards de paiement.

Il a souhaité savoir, en second lieu, si le mouvement migratoire albanais vers l'Italie se poursuivait.

M. Guy Penne lui a répondu que les départs continuaient, mais à un rythme désormais ralenti. Il a indiqué à l'intention de M. Jacques Habert, qui s'interrogeait sur l'étonnante capacité de Radio Tirana à émettre au delà des frontières nationales, que dans ce domaine l'Albanie avait longtemps bénéficié de l'appui chinois.

La commission a alors, suivant l'avis du rapporteur, adopté le présent projet de loi à l'unanimité.

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