V. REGAIN D'INTÉRÊT POUR LE GAZ

A. LE RÔLE DU GAZ DANS LA GÉNÉRATION ÉLECTRIQUE

Le gaz naturel représentait 13,8 % du bilan énergétique de la France en 1995. 26,3 millions de tep ont été consommées à hauteur de 61 % par les secteurs résidentiel et tertiaire et de 38 % par l'industrie.

Pour l'avenir, le Gouvernement prévoit que le développement de la consommation (2,5 à 3 % de croissance par an) devrait relever pour l'essentiel des débouchés traditionnels. Trois nouveaux marchés sont également évoqués : la climatisation au gaz naturel, la cogénération au gaz naturel pour laquelle 1 300 MW constituent la puissance envisagée à la fin de 1999, et le gaz naturel pour véhicules (GNV).

Dans ces conditions, le gaz naturel continuerait donc à être quasiment absent de la génération électrique, sauf par le biais de la cogénération.

C'est dans ce contexte qu'il convient de rappeler les conclusions de l'étude de la Direction du gaz, de l'électricité et du charbon (DIGEC) sur les coûts de référence de l'électricité 104( * ) et les observations de Pierre Terzian, auteur d'un rapport sur le gaz naturel rédigé à la demande du Commissariat Général du Plan 105( * ) .

Selon cette étude de la DIGEC réalisée en 1997, le cycle combiné au gaz ressort clairement comme le moyen de production le plus compétitif pour la production d'électricité en semi-base.

Aussi Pierre Terzian s'interroge-t-il sur l'opportunité, à l'avenir, de miser sur le nucléaire autant qu'on l'a fait par le passé. Il demande en particulier : " Peut-on concevoir que le premier électricien du monde (EDF) ne dispose pas d'une expérience industrielle dans le gaz aussi, alors que dans le monde entier, la convergence gaz-électricité est flagrante ? "

Il observe que la France dispose de deux atouts considérables pour jouer un rôle important dans le secteur gazier de demain :

- une position solide dans le stockage du gaz, résultant d'un effort considérable d'investissement ;

- une position géographique lui permettant de jouer un rôle de transit gazier plus important qu'aujourd'hui : le gazoduc Norfra, qui achemine 6 Gm 3 /an de gaz norvégien vers la Suisse, via Dunkerque, met ainsi la France au coeur des routes gazières ; GDF va recevoir, à Montoir de Bretagne, 3,5 Gm 3 /an de gaz naturel liquide achetés par la compagnie italienne, Enel auprès de la Compagnie nigérianne, NLNG ; enfin, l'artère des Hauts de France doit amener dès 1998 le gaz norvégien de Dunkerque à la région parisienne.

Ces arguments plaident pour un accroissement de la part du gaz dans la génération électrique de demain.

Il s'agit également de se prémunir contre l'affaiblissement du poids de Gaz de France dans la négociation des contrats d'approvisionnement. Pierre Terzian écrit,  en effet, : " On doit se demander si la position de négociation de la France dans la recherche d'approvisionnements gaziers ne sera pas affectée, demain, par l'absence de consommation gazière dans son secteur électrique . "

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