ANNEXE N° 5 -

BILAN D'EXPLOITATION DE SUPERPHÉNIX
ANNEXE N° 6 -

COÛT DE L'ARRÊT DE SUPERPHÉNIX

(Fiche fournie par le ministère de l'économie des finances et de l'industrie à l'attention de la commission d'enquête.)

OBJET : IMPACT FINANCIER DE L'ARRÊT DE SUPERPHÉNIX

L'impact financier de l'arrêt de Superphénix doit s'analyser à différents niveaux :

- le coût global de la mise à l'arrêt du réacteur, soit 12,2 MdsF correspondant aux dépenses de démantèlement au sens large ;

- le coût global de la liquidation de la société NERSA, soit 23,1 MdsF, qui comprend, en plus des dépenses de démantèlement au sens large, le remboursement des titres et créances de la société ;

- la provision comptable passée en 1996 et 1997 par EDF, soit 14,2 MdsF, qui correspond au coût supporté par EDF.

1 - Le coût global de la mise à l'arrêt définitif du réacteur NERSA est estimé à 12,2 MdsF. Il correspond aux dépenses suivantes :

- post-exploitation : il s'agit de la phase qui commencera immédiatement après l'annonce de la fermeture définitive du site et qui correspond à la préparation de l'installation à la mise à l'arrêt définitif (confinement de l'installation, évacuation et entreposage du combustible et du sodium). EDF estime que ces opérations s'étaleront sur 10 ans, avec un pic en début de période, pour un coût total de 3,7 MdsF97.

- retraitement du combustible : EDF considère que le combustible serait retraité dans l'année de la mise à l'arrêt définitif, soit 10 ans après la fin de l'exploitation, pour un coût de 2,7 MdsF97.

- démantèlement de la centrale : les opérations de démantèlement proprement dites ne débuteront qu'après la mise à l'arrêt définitif pour un coût total estimé par EDF à 5,8 MdsF97 (soit conventionnellement 15% du coût d'investissement).

2 - Le coût de la mise à l'arrêt définitif pour EDF est estimé à 10,9 MdsF.

EDF détient 51% de la société NERSA, en charge de l'exploitation du réacteur Superphénix. En vertu des négociations intervenues entre les différents actionnaires de NERSA lors de la signature de la convention de 1995, il est prévisible que les partenaires d'EDF ne prendront à leur charge que leur quote-part des dépenses de retraitement, soit 1,3 MdsF, laissant à EDF l'intégralité des dépenses de post-exploitation et de démantèlement (soit 12,2 - 1,3 = 10,9 MdsF).

3 - Le coût de la liquidation de la société pour EDF devrait s'élever à 14,2 MdsF.

En plus des dépenses nécessaires à la mise à l'arrêt définitif du réacteur, EDF devra supporter sa quote-part des frais liés à la liquidation de la société NERSA, soit environ 5,3 MdsF. Ces frais sont de trois sortes : quote-part des dettes restant dues par EDF au titre de NERSA; perte au titre d'un litige fiscal en cours ; perte des fonds propres engagés par EDF dans NERSA. Les conditions d'exploitation n'étant pas remplies selon EDF, l'établissement a par ailleurs considéré qu'un prêt du CEA consenti à l'occasion de la construction de Superphénix pour un montant de 2 MdsF n'était plus remboursable. Le coût de la liquidation pour EDF ressort ainsi à 14,2 MdsF (10,9 + 5,3 - 2 = 14,2 MdsF).

4 - Face à cette charge liée à la liquidation de la société, EDF a passé dans ses comptes en 1997 une provision nette supplémentaire de 2,7 MdsF.

EDF avait en effet constitué une provision en 1996 en vue des pertes futures de NERSA d'un montant de 11,565 MdsF.

Dans ces conditions, la dotation à la provision nette passée en 1997 s'est élevée à 2,7 MdsF (soit 16,2 MdsF - 11,565 MdsF - 2 MdsF). Cette provision de 2,7 MdsF est portée dans les comptes d'EDF au titre de l'exercice 1997, certifiés par les commissaires aux comptes de l'entreprise et approuvés par le Conseil d'administration d'EDF.

5 - Le coût de l'arrêt du réacteur est peu sensible à la date d'arrêt de l'exploitation.

La date de la décision d'arrêt ne fait qu'avancer ou retarder des dépenses inéluctables et ne crée par de charges nouvelles à deux réserves près :

- les déficits d'exploitation attendus en cas de prolongement de l'exploitation : une année de production supplémentaire aurait dégagé un déficit d'exploitation de 400 MF dans l'hypothèse de production choisie par EDF étant données les contraintes techniques pesant sur le réacteur, soit 33% de disponibilité.

- le coût de la post-exploitation : EDF estime qu'une prolongation de la période d'exploitation de la centrale lui aurait permis de mieux préparer la post-exploitation et donc de réduire son coût. EDF estime ainsi que différer l'arrêt de la production de 2 à 3 ans aurait vraisemblablement réduit les dépenses de post-exploitation.

Au total, compte tenu des hypothèses d'EDF, retarder l'arrêt de l'exploitation de la centrale jusqu'à la fin de la convention entre les partenaires dans NERSA, soit fin 2000, aurait probablement été globalement neutre sur le plan financier.

Il convient de souligner, comme le fait le rapport annuel d'EDF, que l'ensemble de ces chiffres, qui sont les meilleures estimations connues à ce jour, est susceptible d'évoluer, notamment en fonction des négociations avec les partenaires et des résultats des études techniques en cours sur les modalités pratiques de la mise à l'arrêt définitif du réacteur.

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