3. Un schéma qui a été intégré dans une perspective européenne

Un des objectifs du schéma élaboré entre 1989 et 1991 était, selon les termes du communiqué publié à l'issue du Conseil des ministres du 31 janvier 1989, d'" assurer la cohérence nécessaire entre les perspectives du développement du réseau français et les projets des autres pays européens ".

Cette mise en cohérence devait être favorisée grâce à la mise en oeuvre d'une réflexion européenne sur les réseaux de transport à l'échelle de l'Union européenne et dont une des premières concrétisations fut l'élaboration d'un schéma directeur des TGV européens adopté en Conseil des ministres européens en décembre 1990.

Le rôle des infrastructures de transport dans l'achèvement du marché unique fut consacré par le traité de Maastricht en 1992 qui, dans son titre XII (article 129 B, C et D), reconnaît l'importance du développement des réseaux transeuropéens de transports. Ces derniers apparurent dans le Livre blanc de Jacques Delors " Emploi, compétitivité, croissance " comme un des volets majeurs de la politique de soutien de l'emploi et de relance économique.

A la suite du rapport Chistophersen, élaboré par un groupe de représentants personnels des chefs d'État ou de Gouvernement, le Conseil européen d'Essen adopta le 10 décembre 1994 une liste prioritaire de quatorze projets d'infrastructure dont cinq sont, en tout ou partie, des projets de ligne ferroviaire à grande vitesse. Parmi ces derniers, figurent bon nombre de projets inscrits au schéma directeur de 1992. Il s'agit de la ligne Paris-Bruxelles-Cologne-Amsterdam, du TGV-Est reliant Paris à l'Allemagne et au grand Duché de Luxembourg, du TGV Lyon-Turin-Milan-Venise-Trieste et des TGV Montpellier-Perpignan-Barcelone-Madrid et Dax-Madrid par Valladolid.

Dans le livre blanc " une stratégie pour revitaliser les chemins de fer communautaires ", présenté par la Commission européenne en juillet 1996, le caractère prioritaire de ces projets fut réaffirmé. Ils figurent, à titre indicatif, en annexe de la décision n° 1692/96/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 juillet 1996 sur les orientations communautaires pour le développement du réseau transeuropéen de transport.

Les projets ferroviaires arrêtés en 1994 apparaissent plus comme le résultat d'une conception redistributive de la politique des réseaux transeuropéens et des propositions de chaque État, que d'une analyse de leur intérêt économique ou financier et de leur apport à la construction européenne.

L'article 129 B soulignant la nécessité de relier les régions insulaires, enclavées et périphériques aux régions centrales de la Communauté, a en effet abouti à retenir des projets dont l'intérêt commun paraît limité mais qui permettent au delà des crédits propres aux infrastructures de transports, de réunir des crédits substantiels du fonds de cohésion et des fonds structurels. Les pays développés de la zone centrale qui possédaient déjà des réseaux denses ont quant à eux proposé des projets de réalisation difficiles à l'image des liaisons transfrontalières entre l'Italie et la France ou l'Espagne et la France.

Votre commission souligne qu'il existe une analogie dans les principes qui ont présidé à l'élaboration du schéma national et à la définition des réseaux transeuropéens. En effet, dans les deux cas, la logique de redistribution a primé sur l'analyse économique de la rentabilité des projets envisagés.

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