CONCLUSION

Les accords de Schengen n'ont pas tenu compte de la situation des micro-Etats ou principautés en Europe dont le régime particulier est souvent l'héritage des vicissitudes de l'histoire du Vieux Continent.

Certes, la majorité de ces Etats, enclavés dans les frontières intérieures de l'Espace Schengen, ne soulève guère de difficulté au regard de la libre circulation des personnes.

Il n'en est toutefois pas de même de Monaco qui constitue par ailleurs un pôle d'attraction pour une clientèle internationale dont les centres d'intérêt ou les activités appellent parfois la vigilance. Sauf à exposer la France aux critiques justifiées de nos partenaires, la Principauté ne devait pas représenter une faille aux frontières extérieures de l'Espace Schengen. Les deux accords signés avec le gouvernement princier permettent de fixer les garanties nécessaires et d'exercer aux frontières monégasques un contrôle conforme aux dispositions des accords de Schengen. C'est pourquoi votre rapporteur vous invite à donner un avis favorable aux deux présents projets de loi.

EXAMEN EN COMMISSION

Votre commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées a examiné, au cours de sa réunion du 27 janvier 1999, les présents projets de loi.

A la suite de l'exposé du rapporteur, M. André Dulait a demandé des précisions sur les "bureaux communs nationaux juxtaposés" (BCNJ) et sur l'existence de telles structures à la frontière franco-italienne. Il s'est interrogé, par ailleurs, sur le devenir de la monnaie monégasque, dont l'émission incombait à la France, à la suite de la mise en place de l'euro.

M. Paul Masson a relevé que les BCNJ, dont la formule avait été retenue pour le contrôle à la frontière extérieure monégasque, n'avaient pas lieu d'être aux frontières intérieures de l'espace Schengen. Cependant, a-t-il ajouté, des postes de liaison permettaient, dans le cadre d'accords bilatéraux entre Etats signataires des accords de Schengen, d'organiser une coopération policière et, en particulier, des contrôles mobiles sur une bande de quarante kilomètres de part et d'autre de la frontière.

M. Paul Masson a également précisé à l'attention de M. Robert del Picchia que seul le trafic des liaisons régulières par transbordeur entre les Etats de l'espace Schengen relevaient de cet espace et se trouvaient donc exonérés du contrôle aux frontières monégasques, les liaisons effectuées par d'autres navires étant considérées, a-t-il ajouté, comme navigation "hors Schengen".

Le rapporteur a en outre indiqué à M. Christian de La Malène que la Principauté, qui n'était pas membre de l'Union européenne, ne pouvait pas en conséquence adhérer aux accords de Schengen.

A M. Xavier de Villepin, président, qui s'interrogeait sur le statut réservé aux micro-Etats européens dans l'espace Schengen, M. Paul Masson a observé que cette question devait désormais s'apprécier dans le cadre de l'intégration de l'acquis de Schengen à l'Union européenne. Il a rappelé en particulier les incertitudes liées à la ventilation des dispositions des accords de Schengen entre le premier pilier communautaire et le troisième pilier intergouvernemental, s'agissant en particulier du "système d'information Schengen" et de la clause de sauvegarde. Sur ces deux points, le rapporteur a souhaité avec M. Xavier de Villepin, président, que la logique intergouvernementale puisse continuer à prévaloir.

La commission a alors approuvé les deux projets de loi qui lui étaient soumis

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