3. L'absence de choix

Votre rapporteur regrette surtout que la création du marché des obligations foncières soit simplement l'adjonction d'un nouveau dispositif, annoncé comme un moyen de développer l'épargne à long terme, sans véritable bilan ni réforme des dispositifs existants.

Les outils de refinancement actuels (marché hypothécaire et titrisation) ne mobilisent, en effet, qu'une très faible part des créances à long terme.

Certains instruments, notamment la titrisation, sont encore trop peu utilisés, en raison d'un cadre réglementaire contraignant. Il faut toutefois noter que le projet de loi fait un effort pour les intégrer (en rendant éligibles certaines parts de fonds communs de créance à l'actif des sociétés de crédit foncier).

En revanche, aucune réflexion n'est engagée sur l'avenir du marché hypothécaire français.

La création de nouvelles sociétés de crédit foncier pourrait conduire à penser que ce modèle, très performant outre-Rhin, serait une solution à l'atonie du marché hypothécaire français. Or, parallèlement à la création des sociétés de crédit foncier, les efforts pour développer et protéger la spécificité de la Caisse de refinancement hypothécaire (CRH) laissent à penser que l'espoir porté dans la création des sociétés de crédit foncier reste très limité. Certains établissements de crédit ne seraient pas prêts à constituer des sociétés de crédit foncier.

Cette absence de choix et surtout d'incitation, risque, en définitive, d'aboutir à la création de sociétés de crédit foncier par une poignée d'établissements seulement, laissant à l'écart la plupart des établissements de crédit qui continueront à faire appel aux moyens de financement dont ils disposaient déjà.

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