Culture et communication
Yann GAILLARD
Table des matières
- I. PRÉSENTATION DES CRÉDITS
-
II. PRINCIPALES OBSERVATIONS
- A. 1 % ET APRÈS ?
- B. DES LIBERTÉS INAVOUÉES AVEC L'AUTORISATION BUDGÉTAIRE
- C. EMPLOI : UNE SITUATION DIFFICILE À MAÎTRISER
- D. DES GRANDES OPÉRATIONS QUI AVANCENT ENFIN
I. PRÉSENTATION DES CRÉDITS
Le budget 2002 est volontiers présenté comme « historique », dans le la mesure où, enfin, il représente 1 % du budget de l'État. Certes, la Culture n'est pas, selon les termes mêmes de la réponse ministérielle, placée parmi les ministères prioritaires de 2002, mais avec 2 % de croissance à périmètre constant, ce budget continue de croître plus vite que la moyenne des dépenses de l'État.
A. LES DOTATIONS EN PERSPECTIVE
Les chiffres de la présente loi de finances doivent être mis en perspective non seulement au regard de l'exécution 2000 et des premiers mois de 2001, mais également, comme il est de tradition en fin de législature, sur une période quinquennale.
1. Le budget pour 2002
A
considérer les chiffres du « bleu
budgétaire », le budget de la culture croît en termes de
crédits de paiement de +51,31 M€ (+336,56 MF) pour
atteindre 2 602,28 M€ (17 069,86 MF)
,
soit une hausse de
+ 2,08 %.
A
périmètre constant
, ce budget atteint
2.573,50 M€ (16.881,08 MF)
,
soit une augmentation de
51,31 M€ en valeur et de
+ 2,00 %
en pourcentage.
Telles sont les grandes masses qui caractérisent le présent
projet de budget pour 2002, dont le tableau ci-dessous présente les
principales évolutions par titre.
Le
tableau révèle des choix sur lesquels votre rapporteur
spécial reviendra lors de ses observations.
Avec
+3,35%
le titre III continue sur la lancée du projet de loi
de finances pour 2001 au sein duquel les
moyens des services
croissaient
déjà de plus de + 4,67%. Il y a là notamment les
conséquences de créations d'emplois, qui continuent d'être
importantes par suite du processus de réduction de l'emploi
précaire, ainsi que, d'une façon générale, de la
prise en compte des besoins de fonctionnement des grands équipements
culturels.
Les
dépenses d'intervention
connaissent, de leur
côté, une forte accélération, puisque leur
croissance passe de + 2,45% dans le précédent projet de loi
de finances à presque
+ 5%.
Avec 2 066,28 M€, le total
des dépenses ordinaires
augmente de presque
+ 4%,
soit un rythme encore supérieur
à celui de +3,8% constaté lors du précédent projet
de loi de finances.
S'agissant des
crédits de paiement
, les dépenses en
capital ne font pas l'objet de la même sollicitude -et votre rapporteur
spécial y reviendra dans ses observations- : si le titre V
connaît encore une augmentation de ses crédits de paiement de
+ 5%
pour
atteindre
256,63 M€
,
il
n'en est pas de même du titre VI, qui, avec 279,36 M€, marque
un net recul de
- 13,37%.
Le résultat net de ces deux évolutions de sens contraire reste
négatif : les
dépenses
en capital
se montent
dans le projet de loi de finances pour 2002 à 535,99 M€ , soit une
régression de
- 4,64 %.
En termes d'
autorisations
de programme
, la situation n'est,
guère plus positive : certes, le
titre V
croît de
+
4,01%
pour atteindre 291,9 M€, mais cette augmentation vient
après le net recul du projet de loi de finances pour 2001 de
- 9% ; le
titre VI
avec 275,11 M€ régresse de
- 14,31 %
effaçant une bonne part de la hausse de +24%
enregistrée l'an dernier.
L'évolution globale des autorisations de programme
est quasi
étale, puisque la hausse de + 6,19 % constatée dans le
précédent projet de loi de finances, est quasiment
compensée par la régression de cette année
- 5,77%.
En définitive, les crédits de la culture représenteront
bien
1 % du budget de l'État en 2002
. Mais,
indépendamment des doutes que l'on peut exprimer sur le sens d'un tel
objectif, celui-ci a
été atteint dans des conditions que votre rapporteur
spécial estime largement critiquables : il existe, pour les
dépenses en capital,
un décalage de plus en plus net, entre
les crédits inscrits et ceux effectivement dépensés
,
décalage dont le ministère semble prendre son parti, quand il ne
s'efforce pas d'en tirer parti.
2. L'exécution budgétaire 2000
L'exécution 2000 appelle les observations suivantes. Les
annulations de crédits sont restées relativement limitées,
tandis que venaient abonder le budget du ministère d'importants reports,
qui se sont accrus du fait, notamment, des dotations complémentaires en
loi de finances rectificatives allouées à la suite de la
tempête de décembre 1999.
Sont d'abord intervenus par une série d'arrêtés, un certain
nombre de virements à caractère opérationnel.
1(
*
)
Ensuite, le
décret de virement du
14 novembre 2000
a abouti à un solde positif sur le chapitre
36-60 correspondant :
• d'une part, à une annulation de 1,48 M€ (9,71 MF)
redéployés pour les besoins suivants : le fonctionnement du
Secrétariat d'État au patrimoine et à la
décentralisation culturelle, pour 0,27 M€ (1,8 MF) ; les
besoins du chapitre indemnitaire, pour 0,9 M€ (6 MF), le
chapitre 33-90, pour 0,29 M€ (1,91 M) ;
• d'autre part, à un abondement de 2,05 M€
(13,47 MF) correspondant :
- à l'ajustement, à hauteur globale de 1,86 M€
(12,28 MF), des gages réalisés en LFI 2000 pour les
stabilisations de vacataires après concours dans certains
établissements publics administratifs (Louvre, Versailles, écoles
d'architecture, écoles d'art, Bibliothèque nationale de
France) ;
- au complément consécutif au transfert des enseignants
réalisés en LFI 2000
2(
*
)
pour
0,37 M€ (2,48 MF) ;
- enfin, à un prélèvement de 0,19 M€
(1,2 MF) sur l'article « écoles
d'architecture » correspondant au transfert des moyens du Centre des
hautes études de Chaillot.
L'arrêté d'annulation du 15 novembre 2000
a
été pris pour la préparation de la loi de finances
rectificative de fin d'année et correspond à l'annulation du
reste de crédits du chapitre 36-60 mis en réserve dans le cadre
du contrat de gestion. Il s'agit d'un montant contracté :
annulation de 2,62 M€ (17,2 MF), d'une part, et
+ 0,29 M€ (+ 1,91 MF), corollaire du mouvement
opéré sur le chapitre 33-90, d'autre part.
Les arrêtés d'annulation relatifs aux dépenses en capital
concernent essentiellement, outre les opérations clôturées
d'office parce que non mouvementées depuis quatre ans, des annulations
de fonds de concours.
Indépendamment d'un report exceptionnel pour un montant de
1,01 M€ (6,61 MF), qui représente la part gagée par le
ministère pour le financement du passage aux 35 heures des personnels
des établissements publics à caractère industriel et
commercial, il faut mettre l'accent une fois de plus sur l'importance des
reports.
Ainsi, en matière de dépenses ordinaires, des
reports
ont
été opérés :
• Sur le titre III, ils s'élèvent à
11,70 M€ (74,6 MF) et sont particulièrement
élevés sur le chapitre 34-97 (7,68 M€ soit
50,35 MF). Sur ce chapitre, en sus des causes habituelles
3(
*
)
, le volume important des reports 2000/2001 a plusieurs
origines :
- une première explication, d'ordre technique, tient au changement de
nomenclature intervenu en 2000 (suppression des chapitres 34-95 et 37-93) et au
regroupement des crédits disponibles fin 1999, sur le chapitre 34-97.
Cette modification en effet augmente optiquement le niveau des reports du
chapitre 34- 97.
- une autre cause réside dans la mise en place, en 2000, de la
centralisation de la gestion des crédits de fonctionnement, ayant
entraîné le rodage de nouvelles procédures administratives
internes.
- l'attente d'un accord définitif sur le décret de virement de
novembre 2000 et l'incertitude de l'abondement qui était demandé
pour couvrir les besoins du nouveau Secrétariat d'État au
patrimoine et à la décentralisation culturelle, ont
été sources d'un ralentissement du rythme des engagements.
- Enfin, la mise en oeuvre, à deux reprises, de nouveaux textes de
délégation de signature, a ralenti la progression des dossiers.
• Sur le
titre IV
, le montant global des reports constatés
en fin d'année s'élève à 4,47 M€
(29,34 MF) et est particulièrement élevé sur le
chapitre 43-30 (2,23 M€ soit 14,65 MF, contre 1,213 M€
soit 7,96 MF en 2000). En effet, le montant des reports constatés
à l'article 40 « Entretien des monuments historiques
n'appartenant pas à l'État » s'élève
à 1,53 M€ (10,07 MF). Il s'agit là d'un report
exceptionnel lié à l'impossibilité d'ordonnancer en
totalité, dans les délais, les 4,57 M€ (30 MF) de
crédits obtenus à l'occasion du collectif budgétaire du
printemps 2000 pour faire face aux conséquences de la tempête. Au
surplus, les reports restent traditionnellement élevés pour le
chapitre 43-92 « commandes publiques et achats d'oeuvres
d'art » .
En ce qui concerne les
dépenses en capital
, le montant total des
reports de crédits de paiement 2000/2001
s'est
élevé, tous chapitres confondus, à
372,82 M€
(2 445,58 MF
).
Ces reports des crédits de paiement s'expliquent en grande partie par la
non-consommation des crédits du premier collectif
« tempête », compte tenu des délais
traditionnellement longs pour le montage des opérations d'investissement
et par la mise en place tardive des crédits du deuxième collectif
du 31 décembre 2000.
Les reports sont également liés aux retards pris sur les
grandes opérations
: Grand Palais, Cité de
l'architecture et du patrimoine, Institut national d'histoire de l'art, Centre
national de la danse, immeuble des Bons enfants, Théâtre national
de l'Odéon et Maison du cinéma, retards
qui
, si on peut
parfois les imputer à des difficultés juridiques ou
économiques imprévisibles telles des appels d'offres infructueux,
apparaissent largement la conséquence du lancement anticipé
d'un certain nombre d'opérations
.
Enfin, il faut mentionner parmi les causes de ces importants reports le
rattachement trop tardif d'une partie des fonds de concours
- au total
34,17 M€ (224,18 MF) sur le chapitre 56-20, et 1,30 M€
(8,57 MF) sur le chapitre 66-91, n'a pas permis leur consommation avant la
clôture de gestion.
3. L'exécution de la loi de finances pour 2001
En ce
qui concerne les
crédits de fonctionnement
, est d'abord intervenu
l'
arrêté d'annulation du 21 mai 2001
dans le cadre du
contrat de gestion. Il porte sur un montant de 6,1 M€ (40 MF)
répartis entre les chapitres 36-60 pour 4,57 M€ (30 MF),
43-20 pour 0,61 M€ (4 MF) et 43-92 pour 0,91 M€
(6 MF).
Une série de
transferts,
correspondant pour l'essentiel à
des redistributions opérationnelles récurrentes
,
ont
également été opérés en matière de
dépenses ordinaires :
• Pour le titre III, sur le chapitre 32-97 « participation aux
charges de pension », transfert au ministère de
l'économie, des finances, et de l'industrie, pour un montant de
49,01 M€ (322 MF), au titre de la participation aux charges de
pensions civiles ; sur le chapitre 35-20 « patrimoine monumental
et bâtiments, entretien et réparations », transfert d'un
montant de 76 225 € (0,5 MF) à destination du
ministère de la défense, pour l'entretien du fort de
Brégançon ; sur le chapitre 36-60 « subventions
aux établissements publics », transfert d'un montant de 15
245 € (100 000 F) au profit du Centre national de la
cinématographie (CNC), en provenance du Service d'Information du
Gouvernement pour contribuer à la production de 12 films contre le
racisme.
• Pour le titre IV , il s'agit sur le chapitre 41-10, d'abord, du
traditionnel transfert d'un montant de 149,61 M€ (981,40 MF)
à destination du ministère de l'intérieur et de la
décentralisation, au titre de la dotation générale de
décentralisation ; sur le chapitre 43-20 pour un montant de
2,48 M€ (16,29 MF) et sur le chapitre 43-30 pour un montant de
6,72 M€ (44,11 MF), transferts vers le chapitre 46-60 du
ministère de l'emploi et de la solidarité au titre des
interventions en faveur de la ville et du développement social urbain.
Les
crédits d'équipement
font, eux aussi, l'objet de
divers mouvements de crédits en 2001.
Sur le chapitre 56-20, les annulations, qui sont d'un faible montant
270 522 € (1,77 MF), correspondent à des annulations
de fonds de concours. En revanche, l'annulation de 1,52 M€
(10 MF) en crédits de paiement seulement sur le chapitre 66-91,
quant à elle, correspond à des crédits annulés dans
le cadre du contrat de gestion 2001.
Le transfert de 0,7 M€ (0,5 MF) en AP = CP sur le chapitre 56-20
à destination du ministère de la défense, a
été réalisé au titre des travaux effectués
sur le fort de Brégançon.
Sur le plan de l'exécution, on retrouve le même contraste entre
les dépenses ordinaires, qui étaient déjà
engagées à plus de 81% au 31 juillet dernier, par opposition
à la situation des chapitres de dépenses d'investissement, dont
les taux de consommation sont, sauf pour les chapitres 66-91 et 66-98,
nettement inférieurs : 59,8 % pour le chapitre 56-20,
26 % pour le 56-91, 71,9 % pour le chapitre 66-20. On note que, pour
ces trois derniers chapitres, le ratio crédits ouverts en loi de
finances/totalité des crédits disponibles, est respectivement de
0,75, 0,53 et 0,74, ce qui traduit l'importance des reliquats en début
d'exercice.
4. Un bilan de la législature apparemment flatteur
Les tableaux fournis par le ministère de la culture retracent de façon apparemment claire, cette marche glorieuse vers le 1 %. Depuis 1997, le budget du ministère de la Culture, calculé à périmètre constant (base 1998) et hors réserve parlementaire, a ainsi connu une progression de 361,13 M€ (2.368,91 MF), soit +16,32 %, ce qui représente une augmentation de 2,6 % par an.
LOI DE FINANCES INITIALE HORS RÉSERVE PARLEMENTAIRE
Année. En MF |
LFI 1997 |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Budget à périmètre constant |
14512,17 |
15109,38 |
15669,78 |
16039,21 |
16494,96 |
16881,08 |
Variation en montant |
|
597,21 |
560,4 |
369,43 |
455,75 |
386,12 |
Variation en pourcentage |
|
4,1% |
3,7% |
2,4% |
2,8% |
2,3% |
Variation
en montant 1997-2002 : 2368,91 MF
Variation en pourcentage 1997-2002 : 16,32%
LOI DE FINANCES INITIALE HORS RÉSERVE PARLEMENTAIRE
Année. En M€ |
LFI 1997 |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Budget à périmètre constant |
2212,37 |
2303,41 |
2388,84 |
2445,16 |
2514,64 |
2573,5 |
Variation en montant |
|
91,04 |
85,43 |
56,32 |
69,48 |
58,86 |
Variation en pourcentage |
|
4,1% |
3,7% |
2,4% |
2,8% |
2,3% |
Variation
en montant 1997-2002 : 361,13 M€
Variation en pourcentage 1997-2002 : 16,32%
En fait, indépendamment des problèmes de périmètre - le choix pour base du périmètre du ministère de la culture en 1998 aboutissant à intégrer un certain nombre de transferts de compétences antérieurs -, il faudra attendre la loi de règlement pour 2002 pour savoir si l'objectif du 1% sera atteint en termes de budget exécuté.
EVOLUTION DU RATIO A STRUCTURE CONSTANTE PAR RAPPORT A 1998
LFI Hors réserve parlementaire
(en MF) |
LFI 1997 |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Budget
Culture
|
14.512 |
15.109 |
15.670 |
16.039 |
16.496 |
16.880 |
Charges nettes de l'État |
1.552.900 |
1.589.700 |
1.620.500 |
1.637.169 |
1.658.908 |
1.687.787 |
Ratio culture |
0,935% |
0,950% |
0,967% |
0,980% |
0,994% |
1,000% |
Nous verrons que ces chiffres participent, en particulier pour les dépenses en capital, d'une stratégie d'affichage non conforme à la seule réalité budgétaire incontestable, celle des budgets exécutés .
B. DES PRIORITÉS DE COURT TERME
Le présent projet de budget manifeste, notamment, un certain nombre d'orientations : accent sur les dépenses d'interventions, rééquilibrage Paris/province, maintien, enfin, de l'effort de création de postes budgétaires pour permettre la résorption de l'emploi précaire.
1. Le titre IV mieux traité que jamais
Le titre
IV progressera de 44,66 M€, soit près de 293 MF contre
26,45 M€ (173,5 MF) en 2001.
L'année 2002 est présentée comme « la meilleure
année de la législature » pour le titre IV, que ce soit
en valeur absolue ou en taux de progression (+5,7 % par rapport à
2001) comme en témoigne le tableau ci-dessous.
|
Mesures nouvelles 1998 |
Mesures nouvelles 1999 |
Mesures nouvelles 2000 |
Mesures nouvelles 2001 |
Mesures nouvelles 2002 |
Titre IV y.c. recyclage réserve parlementaire |
180,8 MF
|
229,4 MF
|
172 MF
|
173,5 MF
|
293 MF
|
Titre IV hors acquisitions |
151,8 MF
|
219,4 MF
|
172 MF
|
173,5
MF
|
288,2
MF
|
Titre IV hors acquisitions et DGD |
138,7 MF
|
193,94
MF
|
164,3 MF
|
140,6 MF
|
248,4 MF
|
|
Mesures nouvelles 1998 |
Mesures nouvelles 1999 |
Mesures nouvelles 2000 |
Mesures nouvelles 2001 |
Mesures nouvelles 2002 |
Titre IV y.c. recyclage réserve parlementaire |
27,56
M€
|
34,97
M€
|
26,22
M€
|
26,45
M€
|
44,67
M€
|
Titre IV hors acquisitions |
23,14
M€
|
33,45
M€
|
26,22
M€
|
26,45
M€
|
43,94
M€
|
Titre IV hors acquisitions et DGD |
21,14
M€
|
29,57
M€
|
25,05
M€
|
21,43
M€
|
37,87
M€
|
Il
s'agit de renforcer les moyens artistiques des institutions du spectacle
vivant. Sont ainsi cités, les centres dramatiques nationaux et
régionaux, l'opéra comique, les orchestres permanents, les
centres de création musicale, les scènes nationales et
conventionnées, les compagnies des arts de la rue etc. Cet effort est
« dirigé vers le secteur de la création
indépendante et les nouveaux espaces de travail et d'expression
artistiques, dits
lieux
intermédiaires »
et,
d'une façon générale, vers les disciplines porteuses de
nouvelles esthétiques
, comme la danse contemporaine, le cirque,
les arts de la rue et les musiques actuelles.
Les enseignements et l'éducation artistiques verront leurs moyens
progresser de près de 5 % en 2002, dans le cadre du plan
« Arts à l'école ». La contribution du
ministère de la culture et de la communication à la mise en
oeuvre de ce plan, s'est élevée en 2001 à
33,61 M€ (220,5 MF). En 2002, la contribution du
ministère de la culture sera abondée d'une mesure nouvelle de
4,16 M€ (27,28 MF)
4(
*
).
Il s'agit
d'un effort qui, par principe, ne peut qu'être approuvée par votre
rapporteur spécial.
2. Une « meilleure mobilisation des moyens disponibles »
Il faut
souligner, à cet égard, que les mesures nouvelles obtenues
(+51,31 M€, soit +336,56 MF par rapport à la LFI 2001)
affectées principalement au titre IV et aux subventions aux
établissements publics, n'ont pu avoir cet ampleur que parce que le
ministère de la Culture a obtenu la possibilité de
« mobiliser » près de 58 M€ (380 MF)
de crédits de paiement « impossibles à utiliser dans
leur affectation d'origine ». C'est cette
« mobilisation », qui a permis de financer la progression
des dépenses de personnel, le fonctionnement et les dépenses
d'intervention.
Comme en atteste le tableau ci-dessous, ces moyens nouveaux seront ainsi
supérieurs du double par rapport à 2000 et des deux tiers par
rapport à 2001. Votre rapporteur spécial reviendra sur les
mécanismes de cette opération et la nature de ces crédits
ainsi récupérés.
En MF |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Mesures nouvelles hors réserve parlementaire |
598 |
560 |
369 |
456 |
386 |
Moyens nouveaux |
598 |
560 |
369 |
456 |
765 |
En M€ |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Mesures nouvelles hors réserve parlementaire |
91,16 |
85,37 |
56,25 |
69,52 |
58,85 |
Moyens nouveaux |
91,16 |
85,37 |
56,25 |
69,52 |
116,62 |
3. La mise à niveau des emplois
Les
moyens nouveaux permettront, tout d'abord, de faire évoluer le service
public et, notamment, de créer les emplois indispensables : le
ministère de la Culture bénéficie pour 2002 de ses plus
importantes créations d'emplois de toute la législature (+350
emplois dont 150 créations nettes). 115 créations d'emplois sont
obtenues afin, notamment, d'accroître l'ouverture des musées et
d'accompagner le mouvement de déconcentration
5(
*
)
.
35 créations d'emplois sont prévues pour la carte
archéologique, conformément à l'arbitrage du Premier
ministre qui avait acté la création de 70 emplois à ce
titre sur 2 ans, dans le cadre de la mise en oeuvre de la réforme de
l'archéologie préventive avec la création du nouvel
établissement public.
Par ailleurs, le ministère de la Culture poursuivra sa politique de
résorption de l'emploi précaire avec la création de 200
emplois permettant la stabilisation d'agents vacataires dans le cadre du
protocole « Sapin ». Ces emplois s'ajoutent aux 248 obtenus
en 2001.
ÉVOLUTION DU NOMBRE D'EMPLOIS CRÉÉS DEPUIS 1997 AU MINISTÈRE DE LA CULTURE
|
1997 |
Evolution 98/97 |
1998 |
Evolution 99/98 |
1999 |
Evolution 2000/99 |
2000 |
Évolution 2001/2000 |
2001 |
Évolution 2002/2001 |
2002 |
|||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||||||||||
EMPLOIS ETAT |
14671 |
27 |
14698 |
2 |
14700 |
295 |
14995 |
305 |
15300 |
350 |
15650 |
|||||||||||||
Dont créations |
|
54 |
|
2 |
|
32 |
|
5 |
|
150 |
|
|||||||||||||
Dont stabilisations |
|
59 |
|
30 |
|
263 |
|
300 |
|
200 |
|
|||||||||||||
Dont suppressions |
|
-86 |
|
-30 |
|
0 |
|
0 |
|
0 |
|
|||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||||||||||
EMPLOIS ÉTABLISSEMENTS PUBLICS |
4266 |
34 |
4300 |
224 |
4524 |
79 |
4603 |
209 |
4812 |
1482 |
6294 |
|||||||||||||
Dont stabilisations d'agents précaires |
|
34 |
|
70 |
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15 |
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48 |
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0 |
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Dont créations INRAP |
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1351 |
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TOTAL |
18937 |
61 |
18998 |
226 |
19224 |
374 |
19598 |
514 |
20112 |
1832 |
21944 |
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NB : Cette présentation retrace l'évolution réelle de la capacité à recruter du ministère. Les transferts d'emplois sont neutralisés |
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Elle n'indique que les créations nettes, pas les transformations d'emploi |
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II. PRINCIPALES OBSERVATIONS
Votre rapporteur spécial estime que l'augmentation du budget de la culture dont le présent gouvernement avait fait une de ses priorités, ne peut tenir lieu de politique . Il voudrait, en cette année de fin de législature, manifester quelques réserves sur la façon dont a été atteint cet objectif.
A. 1 % ET APRÈS ?
Enfin, la France consacre 1 % du budget de l'État à la culture ; c'est un beau résultat. Mais pour quoi faire ? Conscient du caractère provocateur de la question, votre rapporteur spécial y voit, non la remise en cause de l'utilité de faire plus et surtout mieux pour la culture, mais la nécessité de connaître aussi précisément que possible ce qui est fait sur le terrain et de s'efforcer d'évaluer les résultats obtenus.
1. Une transparence des coûts toujours à l'état de promesse
En
matière culturelle comme dans d'autres domaines, pour prendre la bonne
décision, il faut savoir « combien ça
coûte » et c'est pour cette raison que votre rapporteur
spécial insiste sur l'importance de la compatibilité analytique
et la mesure des performances.
Nul doute que la nouvelle loi organique qui prévoit pour 2006 la
définition de missions associées à des indicateurs de
résultats - qui fait déjà l'objet de réflexion au
sein du ministère de la Culture -, devrait accélérer le
mouvement vers la prise en compte de la nécessité de
gérer, même l'action culturelle.
Malgré certaines avancées, les progrès sont lents dans la
mise en place les instruments de gestion indispensables à
l'efficacité de l'action administrative comme au contrôle de
l'emploi des fonds publics par le Parlement.
La mise en place des outils de
comptabilité analytique
reste
laborieuse : si la Comédie française reste exemplaire
à cet égard, on est en retard dans d'autres établissements
comme le Louvre ou la Bibliothèque nationale de France.
Des outils comptables, plus ou moins sophistiqués, existent mais ils
sont inégalement performants. Ainsi, la Réunion des musées
nationaux a un logiciel comptable JADE auquel devrait se substituer en 2002 un
nouveau système comptable plus adapté.
Votre rapporteur spécial signale qu'il n'est pas parvenu à
obtenir, pour l'instant, de la Réunion des musées Nationaux un
tableau de bord sommaire des résultats de chacune des expositions
qu'elle organise - précisant le coût prévisionnel, le
nombre de visiteurs et les recettes attendues pour les comparer aux
réalisations. Il reviendra dans son rapport écrit sur la
situation d'un organisme qui doit faire face à des difficultés
structurelles, et sur l'organisation et le statut duquel il s'interroge.
En revanche, les dépenses de personnel commencent à être
prises en compte et vous trouverez dans le rapport écrit un tableau
donnant la valorisation des rémunérations des personnels de
l'État affectés aux établissements publics
rattachés au ministère de la culture.
On peut signaler que celui-ci va mettre en place un
observatoire du
spectacle vivant
, ce qui est une façon de répondre aux
observations de la Cour des comptes qui avait fait remarquer que
«
l'administration ne dispose ni d'une synthèse des comptes
des compagnies, ni des données nécessaires pour en suivre
régulièrement la programmation et la
fréquentation
», citant parmi les données
intéressantes le nombre de spectateurs payants par
représentations.
Par ailleurs, la poursuite du processus de déconcentration n'est pas
favorable à l'exercice du contrôle parlementaire, ni même
d'ailleurs à la connaissance par l'administration de l'action du
ministère. Le logiciel informatique, « Quadrille», dont
la mise en place est en phase de test, devrait être opérationnel
en 2002 : ainsi saura-t-on enfin en temps réel ce que font les DRAC
des crédits déconcentrés, pas plus qu'on n'est en mesure
d'avoir une vision consolidée au niveau national de ce que tel ou tel
prestataire peut obtenir comme contrats ou comme subventions.
2. Le rééquilibrage Paris province contrecoup du préfinancement des grands travaux parisiens
Contrairement à l'année dernière, les
dotations
budgétaires consacrées aux équipements culturels locaux,
excèdent à nouveau celles consacrées aux grands
équipements culturels parisiens.
En fait, la décrue des crédits affectés au musée
des arts premiers permet au deux plateaux de la balance de s'équilibrer,
même si l'on ne trouve pas du tout le même type d'équipement
de part et d'autres : d'un côté, on trouve de grands
équipements lourds, de l'autre, des équipements de
proximité, manifestement divers, comme en témoigne l'appellation
«
Lieux de diffusion de musique et de danse, aménagements de
lieux de théâtre et de spectacles, publics ou privés,
orgues d'églises
», poste qui, avec 27,5 M€,
pèse plus lourd que la dernière tranche du musée des arts
premiers. Peu nombreuses sont les opérations qui, telles le centre d'art
contemporain des abattoirs de Toulouse aujourd'hui achevé, ou le futur
Musée des civilisations de l'Europe et de la
Méditerranéenne de Marseille, sont comparables aux projets
parisiens.
3. L'impossibilité de dépenser les crédits d'investissement : une fatalité dont on s'accommode
Si la
tempête
de décembre 1999
a constitué le
révélateur du mauvais entretien de nos monuments historiques,
elle l'est aussi de nos carences administratives
.
L'État éprouve les plus grandes difficultés à
consommer les 242 MF de crédits sur le chapitre 56-20 et
195 MF sur le chapitre 66-20 ouverts par le collectif budgétaire du
13 juillet 2000 en autorisations de programme comme en crédits de
paiement.
Or, en dépit des besoins résultant d'un état sanitaire
alarmant selon la Cour des comptes, l'État continue de s'accommoder
d'une situation où
l'administration du patrimoine n'arrive pas
à absorber plus d'un certain quantum de crédits
.
S'agissant des autorisations de programme, le tableau, qui figurera dans le
rapport écrit, retrace, région par région, le montant des
reliquats non encore affectés à la fin de l'exercice 2000, sur
chacune des lignes budgétaires d'investissement consacrées
à la restauration du patrimoine.
L'administration fait état d'un ensemble de facteurs qui tiennent
à la succession des étapes techniques, scientifiques et
administratives, de nature à expliquer cette fatalité des
reliquats
6(
*
)
.
Certes, si l'on neutralise l'incidence des crédits tempête de la
loi de finances rectificative
7(
*
)
sur les
reliquats d'autorisations de programme non affectés, on constate que le
montant de ces reliquats au 31 décembre 2000 est tout à fait
comparable à celui constaté les années
précédentes.
Par ailleurs, s'agissant des crédits du chapitre 66-20, une autre raison
conjoncturelle doit être avancée pour expliquer l'augmentation du
montant des reliquats constatés. Les nouvelles règles
posées par le décret du 16 décembre 1999 relatif aux
subventions d'investissement de l'État, et l'arrêté du 30
mai 2000 ont en effet entraîné en 2000 un accroissement sensible
des délais de constitution des dossiers. Votre rapporteur spécial
note avec intérêt qu'
un
groupe de travail associant ses
services centraux et les services régionaux vient d'être
constitué afin d'analyser les causes de retard de la consommation des
crédits
et de proposer des solutions susceptibles d'améliorer
nettement la situation actuelle.
On n'est guère étonné de constater que les accents
triomphalistes des tableaux du dossier de presse retraçant les
crédits inscrits en loi de finances, sont contredits par les
réalités budgétaires des lois de règlement. Ainsi
voit-on qu'
en
termes de budgets exécutés, on est, en
2000
,
à 500 millions en dessous des dépenses effectives de
l'exercice 1997
. Un tel constat se passe de commentaires.
En revanche, en ce qui concerne les
dépenses ordinaires
, les
dotations
ont augmenté de plus d'un milliard de francs passant de
10,337 milliards de francs en 1997 à 11,368 milliards de francs
en 2000
. Compte tenu des dotations prévues par les projets de loi
de finances pour 2000et 2001, on a toutes les raisons de penser que ce
gonflement des dépenses de fonctionnement de l'État n'est pas
achevé.
B. DES LIBERTÉS INAVOUÉES AVEC L'AUTORISATION BUDGÉTAIRE
Plutôt que d'annuler les crédits ouvertement, plutôt que d'accepter les amendements d'ajustement des crédits comme ceux proposés par la commission des finances du Sénat, au risque alors de faire apparaître une moindre croissance, voire une diminution des dotations budgétaires, il est plus commode de recourir à l'autocensure budgétaire, voire à la « mobilisation » de moyens qui peut s'analyser comme des redéploiements de moyens, sinon occ ultes, du moins mal explicités.
1. Le contrat de gestion : l'institutionnalisation d'un nouveau mode de régulation budgétaire clandestine
Un
premier contrat de gestion avait été conclu au printemps 1999
entre les ministères des finances et de la culture afin d'assurer le
respect d'un objectif de progression de 1 % des dépenses en volume.
La Cour des comptes observe dans son rapport sur l'exécution de la loi
de finances pour 1999 : «
une telle mesure de
régulation, moins directement visible qu'une pure et simple annulation
de crédits, conduit de facto à accroître la tendance
à la sous-consommation déjà accentuée sur les
chapitres d'investissement, à rendre en partie artificielle la
définition des prévisions budgétaires, et à
détériorer les relations de l'État avec ses partenaires,
notamment en ce qui concerne la restauration du patrimoine
monumental... »
Le « contrat de gestion » 2000 n'a été conclu
que tardivement. Les engagements pris par le ministère de la Culture
pour contribuer à l'exercice se sont traduits par :
- un montant de reports prévisible fixé à 165 M€
(1080 MF), ce montant ayant été calibré par
référence au pourcentage moyen de reports observé de
1995-96 à 1999-2000 ;
- une mise en réserve de crédits, au-delà du montant de
reports prévisibles, à hauteur de 23 M€ (150 MF)
de crédits de paiement, dont 19 M€ (125 MF) de
crédits de paiement sur le chapitre 56-20 et 4 M€ (25 MF)
de crédits sur le chapitre 36-60.
Ces crédits devaient être reportés sur l'exercice 2001,
à l'exception de 1,2 M€ (7,8 MF) de crédits du
chapitre 36-60, qui ont permis - d'une part de financer les besoins de
fonctionnement du secrétariat d'État au patrimoine et à la
décentralisation culturelle pour l'année 2000 [0,27 M€
(1,8 MF)] et, d'autre part, de compléter les crédits
indemnitaires [0,9 M€ (6 MF)].
Amorcé plus tôt dans l'année, le
contrat de gestion
2001
comporte les engagements suivants :
- un
montant de reports prévisible fixé à 259 M€
(1700 MF),
dont on remarque qu'il est
supérieur de quelque
100M€
(700 MF)
au montant prévu par le
précédent contrat de gestion
;
- une mise en réserve de crédits, au-delà du montant de
reports prévisible, à hauteur de 93 M€ (610 MF) de
crédits de paiement, elle aussi très supérieure à
celle de l'exercice 2000 : 7,6 M€ (50 MF) de crédits de
paiement sur le chapitre 36-60, 22,9 M€ (15 MF) sur le titre IV,
48,8 M€ (320 MF) sur le chapitre 56-20, 16,8 M€
(110 MF) sur le chapitre 56-91 et 17,5 M€ (115 MF) sur le
titre VI.
On note que sur le montant de crédits mis en réserve, 7,6 M€
(50 MF) feront l'objet d'une annulation en collectif de fin
d'année
8(
*
)
.
En fait,
ces informations fournies par le ministère de la Culture
témoignent de l'imbrication de la procédure des contrats de
gestion avec celle, plus traditionnelle, des annulations de crédits,
dont elle n'est dans certains cas que l'anticipation inavouée
.
La procédure classique par voie réglementaire ou
législative avait le mérite de la clarté. Les
méthodes de régulation budgétaire contractualisées
ont l'inconvénient de brouiller le jeu.
A peine le budget est-il
voté, que l'on s'empresse de prévoir des reports de
crédits, sans tenir compte du vote du Parlement
, au risque
d'augmenter encore des reports déjà importants pour les raisons
techniques et administratives mentionnées plus haut.
Ces reports sont plus ou moins « indolores », selon la
nature des crédits concernés. Mais on peut s'interroger sur le
sens de la procédure budgétaire où l'on vote des
crédits dont on sait pertinemment qu'ils ne pourront être
engagés dans l'année et qu'ils feront l'objet d'un accord interne
à l'exécutif pour être reportés sur les exercices
suivants.
2. Les crédits de paiement du patrimoine comme variable d'ajustement
Mais,
à ces pratiques, d'autant plus pernicieuses qu'elles sont insidieuses -
de ce point de vue, les décrets d'annulation ne sont que la partie
émergée de l'iceberg -, s'ajoute et c'est largement
inédit, des
libertés avec les règles d'ouverture des
crédits de paiement d'investissement
.
La meilleure utilisation des crédits de paiement disponibles dont il est
fait état dans le dossier de presse de façon trop triomphaliste,
a attiré l'attention de votre rapporteur spécial peu enclin
à croire que l'on pouvait dégager des « moyens
nouveaux » sensiblement supérieurs aux « mesures
nouvelles », bref qu'il existait des fonds dormants dans lesquels il
suffirait de puiser.
Il s'agit, ni plus ni moins, que d'une
nouvelle forme de régulation
budgétaire,
même si elle s'avance derrière le masque de
la rationalité et de la mobilisation de tous les moyens disponibles.
Au départ, on a une situation paradoxale et dont on comprend qu'elle
puisse engendrer des frustrations, voire des démangeaisons :
l'accumulation de crédits de paiement inutilisés notamment aux
titres V et VI par suite de raisons structurelles déjà
évoquées, s'agissant des dépenses de restaurations des
monuments historiques, mais, également, en raison de la volonté,
largement délibérée selon votre rapporteur spécial,
de lancer des opérations par anticipation ou, du moins, trop tôt
eu égard à l'état d'avancement technique et politique du
dossier. Des opérations comme celles de l'aménagement de
l'immeuble des « Bons enfants » ou la remise en état
du grand Palais ont été financées en
quasi-totalité, alors même qu'elles n'entrent que maintenant dans
leur phase active.
Or, la
clé de consommation actuelle servant à traduire
automatiquement en crédits de paiement les autorisations de
programme
, qui est de - 25/30/30/15 -, concerne une période de temps
trop brève et aboutit à l'accumulation de
crédits de
paiement
services votés « CPSV » inutilisables
dans l'immédiat. D'où l'idée née au sein du
ministère de la culture, de mobiliser une partie de ces crédits
de paiement « dormants » pour financer des actions de
nature à satisfaire des besoins immédiats...
En fait, le ministère de la culture a obtenu la possibilité de
réutiliser une fraction des « CPSV » en stock pour
financer ses priorités. Au delà de la prétendue
rationalité d'une telle attitude, il y a les réalités
budgétaires
: les « moyens nouveaux » ainsi
dégagés ont été pris sur les crédits de
paiement d'opérations qui restent programmées, et dont,
a
priori
, on n'a pas de raisons de penser que leurs besoins ont
été surévalués. Tôt ou tard, les
crédits ainsi rééchelonnés devront être
inscrits
.
En fait,
le ministère aurait ainsi
« mobilisé » 238,84 MF sur le chapitre 56-20
patrimoine monumental pour lequel la capacité d'absorption des
crédits est structurellement limitée, et 140 MF sur le
chapitre 66-91 « Autres équipements »,
qui
aurait été doté de façon excessive par suite des
tensions sur les crédits de paiement notamment au niveau des Directions
régionales des affaires culturelles.
Certes, chercher à dégonfler les reliquats de crédits sur
les titres V et VI, n'est pas un objectif illégitime, mais faut-il le
faire, au moins pour partie, par le moyen d'un changement de la clé de
conversion des autorisations de programme en crédits de paiement ?
En fait, on revient sur des décisions d'ouvertures déjà
prises, alors qu'on aurait pu se contenter d'étaler la traduction en
crédits de paiement de nouvelles autorisations de programme mais cela
n'aurait pas eu le même impact.
Car, l'affaire se double, selon votre rapporteur spécial, de ce qui
pourrait bien s'analyser comme un
redéploiement de crédits
occulte.
Même si les règles de l'ordonnance organique
empêchent les mouvements de crédits entre titres par voie
administrative, tout se passe comme si l'on avait réservé les
moyens nouveaux, « l'argent frais », aux titres III et IV
et financé une partie des besoins liés aux nouvelles
autorisations de programme, par ces redéploiements.
On peut en effet défendre le point de vue selon lequel les quelque
379 millions de francs de crédits de paiement ainsi
dégagés, ont permis d'éviter que les besoins nés
des nouvelles autorisations de programme, ne viennent absorber une part trop
importante des moyens nouveaux alloués au ministère de la
culture, libérant de ce fait des crédits supplémentaires
pour l'emploi et le spectacle vivant.
C'est d'ailleurs bien ce qu'indique le dossier de presse,
«
Au-delà des mesures nouvelles obtenues (58,69
millions d'euros, soit 385,68 millions de francs) affectées
principalement au titre IV et aux subventions aux établissements
publics, le ministère de la Culture a obtenu la possibilité de
redéployer près de 380 millions de francs de crédits
de paiement non mobilisés qui permettent de financer la progression des
dépenses de personnel, le fonctionnement et les dépenses
d'investissement. »
C. EMPLOI : UNE SITUATION DIFFICILE À MAÎTRISER
Le
projet de budget pour 2002 crée de nombreux emplois. Même s'il ne
s'agit dans la plupart des cas que de régularisations, on ne peut que
craindre que cette augmentation du nombre des emplois ne finisse par
accroître, indépendamment des effets de la réduction du
temps de travail, les charges de l'État.
Toute la question est de savoir si ces évolutions sont
véritablement maîtrisées et si l'effort qui est
demandé au budget de l'État, ne devra pas être sinon
amplifié du moins prolongé.
1. La poursuite de la résorption de l'emploi précaire
Il faut
rappeler qu'il a été décidé, en 1994, de stabiliser
les agents en fonction au 1er juillet de cette année, qui
comptaient plus de dix mois d'ancienneté et qui exerçaient des
fonctions correspondant à un besoin permanent
9(
*
)
.
Parallèlement, le ministère engageait une politique de
résorption de ces catégories d'agents, par le biais, dès
1995, des dispositions transitoires inscrites dans le nouveau statut des
personnels techniques d'accueil, de surveillance et de magasinage, puis,
à partir de 1998, par l'application à certains corps du
ministère de la culture, des dispositions de la loi du
16 décembre 1996 sur l'emploi dans la fonction publique.
Le bilan de ces plans de résorption, au 31 décembre 2000
(échéance de la loi relative à la résorption de
l'emploi précaire) et à effectifs 2000 constants, est le
suivant :
|
Nombre
d'agents dits «vacataires»
|
Nombre d'agents stabilisés |
% de stabilisations |
Nombre d'emplois créés |
Nombre d'emplois transformés |
Nombre de stabilisations sur emplois vacants |
Agents techniques accueil surveillance et magasinage |
649 |
607 |
93,5 % |
171 |
278 |
158 |
Filières administrative et technique |
455 |
228 |
50,1% |
57 |
0 |
171 |
Solde fin 2000 à emplois constants |
1104 |
835 |
75,6% |
228 |
278 |
329 |
Sous la
pression des grèves qui sont intervenues à la fin de
l'année 1998 mais surtout au printemps 1999, le ministère de la
culture a été amené à mettre en place un plan de
résorption de l'emploi précaire.
A cette fin, le ministère de la culture a obtenu, au budget 2000, la
création d'une première tranche d'emplois, à hauteur de
263, dont 206 d'agents techniques d'accueil, de surveillance et de
magasinage et 57 d'agents administratifs. Par ailleurs, 15 emplois
d'agents contractuels ont également pu être créés au
budget des établissements publics administratifs du musée du
Louvre et du musée et du domaine national de Versailles. Ces
créations augmentées des emplois vacants, ont permis de
titulariser, dès la fin du premier semestre 2000, 269 agents dans la
filière surveillance et 70 dans la filière administrative.
Pour 2001, le ministère a pu poursuivre cette politique de
créations d'emplois : 300 emplois ont ainsi été
créés, dont 110 grâce au transfert d'emplois contractuels
du budget de l'État vers celui des établissements publics.
Dès que les textes d'application de la loi du 3 janvier 2001 relative
notamment à la résorption de l'emploi précaire seront
publiés, ce sont 757 agents qui devraient pouvoir se présenter
aux concours ouverts grâce aux emplois créés au budget de
2001.
En 2002, le ministère de la culture a demandé l'inscription
dans le projet de loi de finances de 235 créations d'emplois
par
transformation de crédits, afin de permettre la stabilisation des agents
recrutés à titre précaire notamment dans les grands
établissements publics
10(
*
)
.
Le nombre correspondant à cette dernière catégorie, qui
était estimé à 1100 environ en 1996 comme indiqué
dans le tableau ci-dessus, a tendance à varier - il était
évalué à 1203 personnes fin 1999, et 1270 fin 2000-, ce
qui laisse supposer que
la suppression des emplois précaires est un
travail de Sisyphe, puisqu'il semble bien qu'il faille continuellement
régulariser de nouveaux « vacataires
permanents »
.
Le ministère indique qu'afin de prévenir la reconstitution d'un
stock d'emplois précaires, il faut que le ministère dispose
d'emplois de titulaires en nombre suffisant pour permettre le fonctionnement de
ses équipements culturels, et que c'est la raison pour laquelle le PLF
2002 prévoit la création nette de 115 emplois. Dont acte.
Mais
il faudrait
surtout
qu'on applique effectivement les multiples
circulaires interdisant la satisfaction de besoins permanents par des
vacataires
. Or de ce point de vue, la volonté de rigueur
affichée n'a, semble-t-il, que peu d'effets.
2. L'onde de choc des 35 heures
Le
ministère de la culture applique, en matière d'aménagement
et de réduction du temps de travail, les principes définis par le
Gouvernement dans le décret du 25 août 2000, qui
prévoit des horaires annuels de 1 600 heures. Il s'agit d'une
base sur laquelle les services peuvent prévoir ou combiner des
réductions de la durée hebdomadaire ou des attributions de jours
de « RTT ».
La mise en oeuvre de ce principe a été l'occasion
d'établir un état des lieux dans l'ensemble des services, ainsi
que des établissements publics à caractère administratif
dépendant du ministère.
Il en ressort que
la durée actuelle du travail est, dans le cas
général, de 1 724 heures par an,
compte tenu de
l'attribution, au-delà des 25 jours de congés légaux,
d'une semaine supplémentaire de repos, dite «
semaine
Malraux
» et de deux jours « ministre »
à prendre à Noël et à Pâques.
C'est la prise en compte de ces avantages particuliers et la crainte de leur
banalisation qui explique la multiplication des mouvements de grève qui
touchent certains services du ministère de la culture ou de ses
établissements publics et, notamment, le musée du Louvre pour
lequel vous trouverez dans le corps du rapport, un tableau récapitulatif
des journées de grève et des journées d'ouverture tardive
pour cause d'assemblée générale.
Votre rapporteur spécial note que les agents de surveillance ou
d'accueil des grands musées et, plus encore, les agents de
sûreté ou de surveillance de nuit, ont des horaires sensiblement
moins importants, compte tenu des sujétions en principe attachées
à leurs fonctions
11(
*
)
..
D. DES GRANDES OPÉRATIONS QUI AVANCENT ENFIN
L'année dernière votre rapporteur spécial avait fait porter ses observations sur la programmation financière des grands équipements - pourquoi inscrire des crédits dont on sait qu'ils ne pourront être engagés et qu'ils devront être reportés ? Sans que cela affecte le sens de ces observations, il semble que des progrès soient constatés sur de nombreux projets dont un nombre important devraient enfin entrer dans leur phase opérationnelle.
1. La remise en état du Grand Palais
Après la fermeture de la grande nef du Grand Palais en
novembre 1993, des études importantes ont été entreprises
pour dresser un bilan précis sur l'état du Grand Palais.
A partir de ces études, les dépenses nécessaires à
la confortation et à la restauration du Grand Palais sont
estimées à 119,45 M€ (783,5MF), soit
129,95 M€ (852,37 MF) après actualisation
consécutive à la hausse du coût de la construction. Le
montant de la première phase est de 60,98 M€
( 400 MF ), soit 65,97 M€ ( 432,7 MF )
après actualisation. Le montant de la deuxième phase est de
58,47 M€ ( 383,5 MF ), soit 63,98 M€ ( 419,67 MF)
après actualisation.
Les dotations inscrites en loi de finances 2001 étaient de
6,1 M€ (40 MF) en autorisations de programme et au PLF 2002
de 8,26 M€ (54,15 MF) en autorisations de programme.
Les montants inscrits en autorisations de programme au titre de la
première phase hors actualisation ont été
entièrement versés. Les montants inscrits au titre du
PLF 2002 correspondent pour 6,73 M€ (44,15 MF) à
l'actualisation de l'enveloppe et les 1,53 M€
( 10 MF ) à l'amorce de la deuxième phase. Les
travaux ont commencé à l'été 2001 et devraient
s'achever en 2005.
On remarquera que, enfin, à la suite de plusieurs rapports
demandés par le ministère de la culture et de la communication,
un groupe de travail sera chargé, à partir de septembre 2001, de
faire des propositions sur le mode de gestion du futur Grand Palais et de son
usage, sachant que l'essentiel des activités sera consacré
à des salons, expositions ou événements à dominante
culturelle.
2. La création de l'Institut national d'histoire de l'art
L'Institut national d'histoire de l'art- INHA-,
créé
par le décret n°2001-621 du 12 juillet 2001, prend la forme d'un
établissement public à caractère scientifique, culturel et
professionnel, placé sous la tutelle conjointe des ministres
chargés de l'enseignement supérieur, de la recherche et de la
culture.
L'installation de cet institut implique des travaux sur les deux sites de
Vivienne et de Richelieu. Pour le site de Vivienne, les travaux ont
débuté en mai 2001 dans le cadre d'une convention de mandat
signée en juin 1999 entre l'Établissement public de
maîtrise d'ouvrage des travaux culturels et l'État. Dès la
fin du 2ème semestre 2002, le bâtiment devrait pouvoir accueillir
un certain nombre de services, dont l'Ecole nationale du patrimoine. Les
travaux du site Richelieu sont prévus entre 2002 et 2006 sur la base
d'une programmation détaillée en cours de validation.
En 2001, 23 agents sont mis à disposition de l'association puis de
l'établissement public -13 par le Ministère de l'éducation
nationale et de la recherche, 10 par le Ministère de la culture-, qui
seront progressivement intégrés sur les postes affectés
à l'établissement. En 2002, l'établissement
bénéficie de la création de 3 emplois - inscrite au budget
du Ministère de l'éducation nationale mais financée
à parité - assis sur son budget propre. En plus de ces emplois,
14 emplois de titulaires sont créés au
bénéfice de l'INHA sur le budget des deux Ministères (7
sur chacun des deux).
La subvention prévue dans le cadre du projet de loi de finances pour
2002, est de 3,44 M€ (22,6 MF) répartie à
parité entre les deux ministères, inscrite pour le
ministère de la culture et de la communication dans le nouvel article 16
du chapitre 36-60 à hauteur de 1,42 M€ (9,3 MF) et
0,30 M€ (2 MF) sur le chapitre 66-98.
3. Le Musée des arts premiers
Après que, en décembre 1998,
l'établissement
public du musée du quai Branly
12(
*
)
se
fut substitué à l'association de préfiguration
créée à la suite de l'initiative du président de la
République, un concours international a été lancé
en janvier 1999 avec une enveloppe de travaux fixée à
167,69 M€ (1,1 milliard de francs) partagée entre les
deux ministères de tutelle, ministère chargé de la culture
et ministère chargé de l'enseignement supérieur et de la
recherche.
Le jury a retenu, choix confirmé par le gouvernement, le projet de Jean
Nouvel et du paysagiste Gilles Clément. Le musée du quai Branly
ouvrira ses portes en 2004
En 2000, l'établissement public du musée du quai Branly a
signé le contrat de maîtrise d'oeuvre avec le lauréat de ce
concours. Le 13 avril 2000, le Pavillon des sessions a été ouvert
au public et, après cette ouverture, la politique d'acquisition des
oeuvres a été poursuivie. L'effectif global de
l'établissement public du musée du quai Branly était de 24
personnes en 1999, de 28 personnes en 2000 et de 43 en 2001. Il est
prévu de le porter à 60 en 2002.
Une réflexion approfondie sur le statut juridique du futur musée
et ses modalités de fonctionnement a par ailleurs été
engagée, tout comme sur l'avenir du
Musée des arts d'Afrique
et d'Océanie
, qui doit être fermé au public à la
fin 2002. A ce sujet, il a été précisé à
votre rapporteur spécial que l'aquarium tropical de Porte Dorée,
très fréquenté, restera ouvert au public. En ce qui
concerne le bâtiment classé monument historique, une étude
architecturale est en cours. Aucune affectation muséale n'ayant
été retenue pour ces bâtiments pour des raisons
essentiellement financières, il est prévu d'engager des contacts
avec des repreneurs éventuels, si possible sur la base d'un projet
à caractère culturel. Votre rapporteur spécial a
été informé, sachant par ailleurs que la Mairie de Paris
est propriétaire du terrain, de ce que des contacts avaient
été pris notamment avec le Muséum d'histoire naturelle.
4. Le regroupement des services centraux du ministère
En 1998,
votre commission des finances avait, à l'initiative de son rapporteur
général, proposé dans le cadre de son budget alternatif un
amendement tendant à diminuer les autorisations de programme du montant
relatives à l'aménagement de l'immeuble dit des « Bons
enfants », affecté anciennement au ministère des
finances, destiné à accueillir la quasi totalité des
services du ministère de la culture.
Cette initiative apparaît rétrospectivement raisonnable dans la
mesure où, trois ans après, les travaux sont seulement sur le
point de commencer après que certaines étapes essentielles ont pu
être franchies :
- le marché de maîtrise d'oeuvre a été
notifié le 10 novembre 1999 à l'équipe d'architectes
Francis Soler/Frédéric Druot, lauréate du concours
organisé par le ministère de la culture et de la communication en
1995 ;
- le permis de construire pour la réalisation des travaux a
été délivré au ministère de la culture par
arrêté du préfet de la région d'Ile de France, le
27 décembre 2000 ;
- la consultation des entreprises a été lancée le 27 juin
2001, et selon le calendrier prévisionnel, les travaux débuteront
en décembre 2001 pour être achevés au quatrième
trimestre 2003.
Exceptés la direction des archives de France, qui doit rester
implantée à l'hôtel de Rohan-Soubise, rue des Francs
Bourgeois, et le Département de l'organisation et des systèmes
d'informations, qui demeurera installé au Fort Saint-Cyr à
Saint-Quentin en Yvelines, l'ensemble des services centraux, actuellement
disséminés sur 16 sites à Paris, seront regroupés
en un seul pôle constitué par l'immeuble dit des « Bons
Enfants » qui accueillera un millier d'agents, soit environ les 2/3
du personnel, le Palais Royal et l'immeuble du 6 rue des Pyramides,
situés à proximité immédiate.
Le coût global prévisionnel, comprenant le coût des
études et des travaux (TTC et frais annexes), s'élève
à 56,10 M€ (368 MF) valeur de novembre 1998, y compris
l'aménagement de la cuisine et du restaurant collectif mais hors
mobilier et déménagement.
Sur le plan du financement, les montants des autorisations de programme
ouvertes pour cette opération jusqu'à la loi de finances 2001
s'élèvent à 55,05 M€ (361,15 MF). Le projet
de loi de finances pour 2002 comporte une ouverture de 9,63 M€
(63,2 MF) dont 8,41 M€ (55,2 MF) au titre de
l'actualisation, soit un total 64,68 M€ à comparer aux quelque
6,49 M€ (42,6 MF) engagés au 1er juillet 2001.
5. Les autres opérations confiées à l'EPMOTC
L'établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels, EPMOTC, créé par décret le 19 mai 1998 est un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle du ministère de la culture et de la communication, qui gère au nom de l'État un ensemble d'opérations d'études ou de réalisations représentant un volume d'investissement de l'ordre de 0,58 M€ (3,8 MdsF) . Le tableau ci-après fait le point des divers chantiers en cours.
INTITULE |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
|||
(en M€) |
Chapitre |
Montant |
Chapitre |
Montant |
Chapitre |
Montant |
Cité de l'architecture et du patrimoine (Palais de Chaillot) |
56.20 |
6,10 |
56.20 |
3,96 |
56.20 |
6,14 |
Restructuration du Grand Palais dont 6,73 M€ au titre de l'actualisation de l'enveloppe en 2002 |
56.20 |
4,57 |
56.20 |
6,1 |
56.20 |
8,26 |
Versailles - aménagement d'un PC de sécurité dans le Pavillon Gabriel |
66.91 / 66.20 |
0 |
66.91 / 66.20 |
0
|
0 |
0
|
(a) Achèvement du Grand Louvre
|
66.91 |
0 |
66.91 |
0 |
66.91 |
0 |
Laboratoires C2RMF (Aile de Flore) |
66.91 |
1,31 |
66.91 |
0 |
66.91 |
0 |
Musée des arts décoratifs (UCAD) dont 1,55 M€ au titre de l'actualisation de l'enveloppe en 2002 |
66.91 |
1,37 |
66.91 |
1,65 |
66.91 |
2,93 |
Musée de l'Orangerie dont 1,62 M€ au titre de l'actualisation de l'enveloppe en 2002 |
66.91 |
1,52 |
66.91
|
1,71
|
66.91
|
2,71
|
Restructuration du musée d'Orsay |
56.91 |
1,52 |
56.91 |
0 |
56.91 |
0 |
Restructuration du Théâtre national de l'Odéon |
56.91 |
0 |
56.91 |
5,79 |
56.91 |
5,34 |
Centre national de la danse à Pantin dont 1,74 M€ au titre de l'actualisation de l'enveloppe en 2002 |
56.91 |
2,52 |
56.91 |
0 |
56.91 |
2,41 |
Maison du cinéma dont 3,35 M€ au titre de l'actualisation de l'enveloppe en 2002 |
56-91 |
15,55 |
56.91 |
3,05 |
56.91 |
3,35 |
Centre de la jeune création (Palais de Tokyo) |
59-91 |
2,59 |
56.91 |
0 |
56.91 |
0 |
Regroupement des services centraux (Immeuble des Bons enfants) dont 8,42 M€ au titre de l'actualisation de l'enveloppe en 2002 |
56.91 |
8,57 |
56.91 |
0,76 |
56.91 |
9,63 |
Institut national d'histoire de l'art |
56.91 |
9,15 |
56.91 |
2,85 |
56.91 |
0 |
Théâtre national de Chaillot |
- |
- |
56.91 |
1,52 |
56.91 |
0 |
TOTAL | 54,77 | 43,60 | 52,71 |
|
|
|
INTITULE |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
|||
(en MF) |
Chapitre |
Montant |
Chapitre |
Montant |
Chapitre |
Montant |
Cité de l'architecture et du patrimoine (Palais de Chaillot) |
56.20 |
40,0 |
56.20 |
26,0 |
56.20 |
40,3 |
Restructuration du Grand Palais dont 44,15 MF au titre de l'actualisation de l'enveloppe en 2002 |
56.20 |
30,0 |
56.20 |
40,0 |
56.20 |
54,15 |
Versailles - aménagement d'un PC de sécurité dans le Pavillon Gabriel |
66.91 / 66.20 |
0 |
66.91 / 66.20 |
0
|
0 |
0
|
(c) Achèvement du Grand Louvre
|
66.91 |
0 |
66.91 |
0 |
66.91 |
0 |
Laboratoires C2RMF (Aile de Flore) |
66.91 |
8,60 |
66.91 |
0 |
66.91 |
0 |
Musée des arts décoratifs (UCAD) dont 10,2 MF au titre de l'actualisation de l'enveloppe en 2002 |
66.91 |
9,00 |
66.91 |
10,80 |
66.91 |
19,2 |
Musée de l'Orangerie dont 10,6 MF au titre de l'actualisation de l'enveloppe en 2002 |
66.91 |
10,0 |
66.91
|
11,20
|
66.91
|
17,8
|
Restructuration du musée d'Orsay |
56.91 |
10,0 |
56.91 |
0 |
56.91 |
0 |
Restructuration du Théâtre national de l'Odéon |
56.91 |
0 |
56.91 |
38,0 |
56.91 |
35,0 |
Centre national de la danse à Pantin dont 11,406 MF au titre de l'actualisation de l'enveloppe en 2002 |
56.91 |
16,5 |
56.91 |
0 |
56.91 |
15,8 |
Maison du cinéma dont 22 MF au titre de l'actualisation de l'enveloppe en 2002 |
56-91 |
102 |
56.91 |
20 |
56.91 |
22,00 |
Centre de la jeune création (Palais de Tokyo) |
59-91 |
17,0 |
56.91 |
0 |
56.91 |
0 |
Regroupement des services centraux (Immeuble des Bons enfants) dont 55,2 MF au titre de l'actualisation de l'enveloppe en 2002 |
56.91 |
56,2 |
56.91 |
5,0 |
56.91 |
63,2 |
Institut national d'histoire de l'art |
56.91 |
60,0 |
56.91 |
18,7 |
56.91 |
0 |
Théâtre national de Chaillot |
- |
- |
56.91 |
10,00 |
56.91 |
0 |
TOTAL |
|
359,3 |
|
286 |
|
345,75 |
1
47,8 M€ au titre de la participation aux pensions et aux
bibliothèques à destination du ministère des
finances ; et de 26,5 millions en provenance des charges communes
15,1 M€ pour la rémunération des personnels
transférés au ministère de la culture et de la
communication (emplois de l'architecture) dont le ministère de
l'équipement, des transports et du logement a continué d'assurer
la charge en 2000, soit 592 emplois (contre 654 en 1999 et 708 en 1998).
2 Complément pour les indemnités non comptabilisées lors
de ce transfert des enseignants contractuels sur le budget du Conservatoire
national supérieur de musique de Paris et de l'École nationale
supérieure des arts décoratifs.
3
Factures parvenues après la clôture de gestion,
prestations d'études engagées mais non terminées, loyers
engagés mais non échus fin décembre, rejets d'ordonnances
par les comptables voire structurelles comme le caractère pluriannuel
des marchés informatiques.
4
Ces mesures nouvelles se répartissent comme suit :
renforcement des services éducatifs des institutions culturelles :
0,46 M€ (3 MF) ;
services éducatifs des institutions d'art contemporain : 121
959 € (800 000 F) ;
activités pédagogiques dans les musées :
0,20 M€ (1,3 MF) ;
éducation à l'image et au cinéma : 0,24 M€
(1,6 MF) ;
actions de formation et développement des pôles de
ressources : 121 959 € (800 000 F) ;
actions éducatives dans les bibliothèques publiques :
0,29 M€ (1,9 MF) ;
actions éducatives dans les services d'archives : 111
288 € (730 000 F) ;
mise en oeuvre du plan à 5 ans pour l'éducation artistique dans
le domaine du spectacle vivant : 2,51 M€ (16,45 MF) ;
activités pédagogiques dans le domaine de l'architecture et du
patrimoine : 106 714 € (700.000 F).
5
Elles sont réparties de la manière suivante :
85 emplois de la surveillance ; 10 emplois en Services
déconcentrés de l'architecture et du patrimoine et 8 en DRAC (sur
les filières technique et administrative) ; 7 emplois d'enseignants
dans les écoles d'architecture ; 5 emplois enfin pour l'Institut
National d'Histoire de l'Art.
6
Il s'agit de :
- la connaissance précise du montant de l'opération : il est
nécessaire de disposer d'une étude préalable
réalisée par l'architecte en chef des monuments historiques s'il
s'agit de travaux d'importance sur un édifice classé, ou d'un
estimatif précis fourni par l'architecte maître d'oeuvre (pour un
édifice inscrit), et de déterminer un programme de travaux (en
concertation avec le propriétaire, s'agissant des monuments historiques
n'appartenant pas à l'État) ; le programme des travaux doit
être approuvé par la Direction régionale des affaires
culturelles (DRAC), après avis de l'inspection générale
des monuments historiques (monuments classés) ou de l'architecte des
Bâtiments de France (monuments inscrits) ;
- l' individualisation du crédit par le préfet de région,
après que la programmation de l'opération a été
retenue en conférence administrative régionale (pour les
crédits de catégorie 2) : le crédit correspondant doit
faire l'objet d'une mise à disposition, ou
"subdélégation", par la préfecture de région
à la DRAC concernée avant son utilisation. Les délais de
subdélégation peuvent varier d'une quinzaine de jours, à
1, voire 2 mois dans certains cas ;
si le propriétaire est une collectivité territoriale, le dossier
d'affectation doit comprendre la délibération de son organe
délibérant et, s'il s'agit d'une opération en
maîtrise d'ouvrage de l'État, la convention de financement
signée, permettant l'ouverture des fonds de concours. Les délais
de signature de la convention peuvent être allongés lorsque les
partenaires de État sont multiples (ex.: commune propriétaire,
département, région).
7
Votée définitivement par le Parlement à la
fin du mois du juin, la loi de finances rectificative du 13 juillet 2000 a
été publiée avec ses décrets de répartition
au Journal Officiel le 14 juillet. Les crédits n'ont dès lors pu
être délégués aux préfets de région
(DRAC) que dans le courant du mois d'août. En outre, aux délais de
mise au point technique des projets de restauration, se sont ajoutés,
pour les opérations "tempête", les délais d'expertise des
dommages et de propositions d'indemnisation par les compagnies d'assurance, la
participation de l'État étant calculée sur la part des
travaux non indemnisés. Enfin, la contractualisation des crédits
tempête au sein des contrats de plan Etat-Région a permis de faire
bénéficier certaines opérations particulièrement
lourdes d'un partenariat financier élargi. Mais les délais de
montage des dossiers (délibération des différentes
collectivités, signature des conventions de financement) se sont
trouvés nécessairement allongés.
8
4,6 M€ (30 MF) sur le chapitre 36-60, 0,6 M€
(4 MF) sur le chapitre 43-20 et 0,9 M€ (6 MF) sur le
chapitre 43- 92.
9
D'où l'apparition du terme de «vacataires
permanents», qui reflète la situation où des agents
recrutés au titre d'un besoin occasionnel et
rémunérés selon un taux horaire, sont maintenus en
fonction de manière permanente.
10
. Ces emplois se répartissent comme suit : 45 en
catégorie A (5 attachés d'administration, 2 chefs de travaux
d'art, 38 ingénieurs d'études et assistants ingénieurs de
recherche), 47 en catégorie B (dont 15 secrétaires
administratifs, 10 techniciens des métiers d'art, 7 techniciens de
recherche) et 143 en catégorie C (26 adjoints et 22 agents
administratifs, 25 adjoints et 25 agents techniques d'accueil, de surveillance
et de magasinage et 45 maîtres ouvriers).
11
C'est ainsi que les agents de surveillance du Louvre ont une
durée annuelle du travail compris entre 1 544 et
1 592 heures, tandis que ceux du Centre Georges Pompidou
travaillaient 1 510 heures. Les agents de sûreté ou de
sécurité ont des horaires pour les grands musées compris
entre 1 302 et 1 557 heures. On retrouve également des
horaires inférieurs à 1 600 heures pour les personnels non
enseignants des établissements d'enseignement du ministère de la
culture, cette situation s'expliquant par l'existence des congés
liés aux calendriers scolaire ou universitaire
12
L'établissement public administratif du musée du
quai Branly est chargé de cinq missions : conduire la
maîtrise d'ouvrage du projet, mener une politique d'acquisition des
oeuvres d'art, proposer également aux pouvoirs publics le statut du
futur musée, préfigurer par la suite, grâce à des
expositions et des colloques par exemple, la politique culturelle et
scientifique du futur musée, et enfin gérer le Pavillon des
Sessions du palais du Louvre.