Jeunesse et sports

Michel SERGENT

Table des matières




I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS

Les crédits du ministère de la jeunesse et des sports prévus dans le projet de loi de finances pour 2002 s'élèvent à 538,7 millions d'euros (3.533,66 millions de francs) soit une hausse de + 3,08 % par rapport à la loi de finances initiale pour 2001.

Cette augmentation s'élève à 3,14 % à périmètre constant , en neutralisant l'impact de deux transferts de crédits exceptionnels, dans le cadre des transferts de compétence à la collectivités territoriale de Corse prévus dans le projet de loi « Corse » (0,2 millions d'euros, soit 1,3 million de francs) d'une part, et résultant du transfert de deux emplois à la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) pour 0,09 million d'euros, d'autre part.

Les moyens attribués à la jeunesse et au sport comprennent, outre les crédits budgétaires, deux comptes spéciaux du Trésor : le Fonds national pour le développement du sport (FNDS) et le Fonds national pour le développement de la vie associative (FNDVA).

Les prévisions de recettes et de dépense du FNDS et du FNDVA, ont été fixées respectivement fixées à 205,81 et 9,91 millions d'euros. Ainsi, les moyens dont disposera le ministère de la jeunesse et des sports (crédits budgétaires + comptes spéciaux du Trésor) s'élèveront à 754,42 millions d'euros en projet de loi de finances pour 2002 (soit 4.948,93 millions de francs), contre 711,47 millions d'euros dans la loi de finances initiale pour 2001, en progression de 6 % .

 

LFI 2001

(Budget voté)

PLF 2002

(à périmètre constant)

Évolution

(en %)

Titre III

314.154.586

327.446.427

+ 4,23

Titre IV

199.116.405

203.190.923

+ 2,05

Total dépenses ordinaires (DO)

513.270.991

530.637.350

+3,38

Titre V

3.506.327

2.669.000

-23,88

Titre VI

5.806.478

5.106.000

- 12,06

Total dépenses en capital (DC)

9.312.805

7.775.000

- 16,51

Total budget général (DO +CP)

522.583.796

538.412.350

+3,03

FNDS

182.786.372

205.810.000

+12,59

FNDVA

6.097.961

9.910.000

+ 62,51

Budget MJS consolidé

711.468.129

754.420.000

+ 6,04

(en millions d'euros)

A. LA CROISSANCE DES DÉPENSES ORDINAIRES

1. Une forte augmentation apparente des moyens des services (titre III)

La progression apparente des moyens des services est de 4,26 %. Compte tenu du transfert de deux emplois à la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), elle est de  4,23 %. Si l'on tient également compte de la transformation du laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD) et du transfert de son financement vers le titre IV, la progression du titre III, à périmètre constant, n'est que de 2,94 % .

Le projet de budget du ministère de la jeunesse et des sports pour l'année 2002 est marqué par une progression apparente de 2,7 % des dépenses de personnel, et une progression de 11,8 % des moyens de fonctionnement des services.

a) Les dépenses de personnel et les emplois

Les dépenses de personnel progressent de 7,2 millions d'euros, soit 2,7 % , après une augmentation de 0,7 % en 2001. Les crédits y afférents s'élèvent à 286,6 millions d'euros. Cette augmentation résulte :

- de l'incidence en année pleine des revalorisations du point fonction publique intervenues en 2001 et 2002 (+ 3,85 millions d'euros) ;

- de la revalorisation des rémunérations publiques en 2002 (+ 1,05 million d'euros) ;

- des revalorisation des indemnités des personnels en fonction dans les services de l'administration centrale et dans les établissements publics (+ 0,91 million d'euros), corrélativement à celles obtenues ces dernières années par le personnel de statut similaire au ministère de l'éducation nationale ;

- de diverses mesures catégorielles : attribution d'une nouvelle bonification indiciaire pour l'encadrement supérieur de l'administration centrale et des services déconcentrés, et constitution d'une provision en vue d'une actualisation des mesures indemnitaires relatives aux établissements et aux services déconcentrés (liées notamment à l'ARTT) pour un montant total de 0,45 millions d'euros ; modifications de la structure des corps jeunesse et des sports (constitution de provisions au titre de la fusion des corps d'inspection et de la création d'un corps d'experts techniques et pédagogiques supérieurs) pour 0,23 millions d'euros ; revalorisation des rémunérations de certains personnels médicaux (0,23 millions d'euros).

Les moyens en personnel sont renforcés par la création de 16 emplois budgétaires , pour la plupart, dans les services déconcentrés et les établissements, afin de renforcer leur capacité administrative (ces emplois se décomposent en : 7 secrétaires administratifs, 2 attachés administratifs, 3 ingénieurs d'études, 1 inspecteur de la jeunesse, des sports et des loisirs ; 1 conseiller d'éducation populaire et de jeunesse ; 1 professeur de sport, et 1 agent contractuel).

Cependant, le solde des effectifs budgétaires n'augmentera que de 2 unités , compte tenu de la suppression nette de 7 emplois de chargés d'enseignement d'éducation physique et sportive (corps en voie d'extinction), dans le cadre d'un plan de transformation pluriannuel acté en 1999, de la suppression de 5 emplois budgétaires en emplois non budgétaires au titre de la transformation du groupement d'intérêt public (GIP) « laboratoire national de dépistage du dopage » en établissement public à caractère administratif et du transfert de 2 postes à la MILDT, évoqué plus haut.

Par ailleurs, seront créés, hors emplois budgétaires :

- 5 contrats de préparation olympiques et de haut niveau , afin de renforcer l'encadrement technique des fédérations sportives ;

- 98 emplois non budgétaires : 38 emplois liés à la transformation du GIP « laboratoire national de dépistage du dopage » (LNDD) en établissement public à caractère administratif , et 60 emplois financés sur les ressources propres des établissements (CREPS et écoles) pour permettre la résorption de l'emploi précaire (mise en oeuvre de la loi du 3 janvier 2001 relative à la résorption de l'emploi précaire et application de la jurisprudence « Berkani » du tribunal des conflits en date du 25 mars 1996 notamment).

b) Les dépenses de fonctionnement

Les crédits de fonctionnement courant atteindront 58,93 millions d'euros en 2002, soit une hausse de 11,8 % . Cette hausse résulte cependant en partie de la transformation du laboratoire national de dépistage du dopage en établissement public administratif , entraînant l'inscription de 4,06 millions d'euros sur le chapitre 36-91 (subventions aux établissements publics). Ces crédits étaient auparavant inscrits sur le chapitre 43-91 (sports de haut niveau et développement de la pratique sportive). Hors cette opération, la progression des crédits de fonctionnement courant s'élève à 5,3 % .

Cette évolution résulte essentiellement de :

- l'augmentation des moyens de fonctionnement des services, liée notamment à la mise en oeuvre du projet informatique ACCORD et aux dépenses de fonctionnement du Musée national du sport (1,22 million d'euros);

- l'augmentation des moyens de fonctionnement des établissements publics (+ 0,99 millions d'euros). En particulier, la démocratisation de la formation initiale des animateurs sera poursuivie : la prise en charge de ces formations sera amplifiée grâce à une mesure nouvelle de 0,52 million d'euros ;

Au total, la progression réelle des moyens des services est largement supérieure à celle de l'année 2001, du fait de la faiblesse de la révision des services votés, qui ne porte que sur 0,43 million d'euros, et de l'importance des moyens nouveaux (+ 9,23 millions d'euros). Cependant, un quart de cette progression résulte du transfert du financement du laboratoire national de dépistage du dopage du titre IV vers le titre III, tandis qu'un tiers résulte des mesures afférentes à la revalorisation des rémunérations publiques.

2. Une progression importante des crédits d'intervention (titre IV)

Le projet de budget du ministère de la jeunesse et des sports pour l'année 2002 propose une augmentation apparente des crédits d'intervention de 4,27 millions d'euros par rapport à la dotation de l'année 2001, soit une progression de 2,15 %. Les moyens d'intervention du ministère atteindront donc 203,39 millions d'euros (1.334,14 millions de francs). A structure constante , c'est-à-dire avant le transfert du financement du laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD) du titre IV vers le titre III, la progression des crédits d'intervention atteint 3,88 % .

Les crédits d'intervention se répartissent entre deux chapitres :

- le chapitre 43-90 « jeunesse et vie associative », en hausse de 4,8 % par rapport à la dotation de l'année 2001 (montant prévu pour 2002 : 113,91 millions d'euros) ;

- le chapitre 43-91 « sport », en hausse de 2,76 % (hors transfert du financement du LNDD) par rapport à la dotation de l'année 2001 (montant prévu pour 2002 : 89,48 millions d'euros).

La progression des crédits du titre IV traduit le développement des actions d'intervention du ministère. En effet, les mesures de non-reconduction de dotations inscrites en 2001 à titre non renouvelable (- 14,51  millions d'euros) et la révision des services votés (- 8,04 millions d'euros), qui résulte essentiellement de la transformation du GIP « laboratoire national de dépistage du dopage » en établissement public administratif, sont largement compensées par 27,02 millions d'euros de crédits nouveaux. Ces crédits permettent de renforcer les orientations prioritaires définies par le ministère :

la lutte contre l'exclusion, le développement de l'emploi et la formation des jeunes :

la dotation prévue pour le « coupon sport » (aides individuelles pour l'accès aux activités sportives) est augmentée de 0,76 million d'euros (soit une progression des crédits de 10 %) afin d' étendre le dispositif à 25.000 jeunes supplémentaires ;

les aides individuelles pour l'accès au brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur ( BAFA ) et aux fonctions de directeur ( BAFD ) de centres de vacances et de loisirs bénéficient d'une hausse des crédits de 0,76 million d'euros (soit + 17,9 % par rapport à la loi de finances initiale pour 2001) afin d'attribuer 2.500 bourses supplémentaires (montant d'une bourse individuelle : 305 euros) ;

la formation des emplois-jeunes sera encouragée, par la mise en oeuvre, dans les départements, de la charte de professionnalisation des emplois jeunes. Une mesure nouvelle de 0,61 million d'euros permettra de porter la dotation affectée à cette action à 5,09 millions d'euros en 2002.

la poursuite du dialogue avec les jeunes :

le soutien aux Conseils de la jeunesse et au festival de la citoyenneté sera accru, grâce à une mesure nouvelle de 1,52 million d'euros, qui portera la dotation du titre IV pour les conseils locaux à 2,44 millions d'euros (par ailleurs, le fonctionnement du conseil national et des conseils départementaux sera financé sur le titre III à hauteur de 1,6 million d'euros) ;

le réseau d'information jeunesse sera renforcé : une mesure nouvelle de 0,76 million d'euros permettra de poursuivre la modernisation du réseau (création d'une nouvelle banque de données, construction d'un site internet, préparation de la numérisation des données). Dans ce cadre, le plan d'action des jeunes pour la société de l'information bénéficie d'une mesure nouvelle (non reconductible) d'un montant comparable à celui de 2001, soit 2,9 millions d'euros. Ces crédits aideront à mettre en place de nouveaux « points cyb espaces jeunes numériques », qui permettent à l'ensemble des jeunes d'accéder gratuitement au réseau internet et aux technologies de la communication et de bénéficier d'un encadrement assuré par des animateurs ayant reçu une formation professionnelle.

le soutien au sport dans sa diversité :

le soutien de la féminisation de la pratique sportive et à la prise de responsabilité des femmes dans les instances sportives, le développement de la pratique sportive en entreprise et la lutte contre la violence dans le sport bénéficient de crédits non reconductibles d'un montant comparable, bien que légèrement inférieur, à celui prévu par la loi de finances initiale pour 2001 ;

le financement de l'organisation et de la participation aux grandes manifestations sportives s'élèvera à 10,67 millions d'euros, soit une hausse de 50,5 % par rapport à la dotation votée en 2001. Ces crédits permettront de financer la contribution de l'Etat à l'organisation des championnats du monde d'athlétisme de 2003 (6,56 millions d'euros sont inscrits à cette fin dans le PLF 2002), la préparation et la participation des équipes de France aux Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de Salt Lake City (3,35 millions d'euros) et la participation aux autres compétitions internationales (0,76 million d'euros).

le développement de l'éducation populaire :

les subventions aux associations de jeunesse et d'éducation populaire atteindra 17,84 millions d'euros, grâce à une mesure nouvelle de 1,1 million d'euros, destinée aux associations nationales et locales ;

50 nouveaux postes « FONJEP » seront créés et le montant de la prise en charge des postes existants sera augmenté, grâce à une mesure nouvelle de 0,88 million d'euros.

l'intensification de l'action pour la santé des sportifs et contre le dopage :

le soutien au développement du suivi médical des sportifs inscrits dans les filières d'accès au sport de haut niveau sera accru grâce à une mesure nouvelle de 3,05 millions d'euros. Les crédits affectés à la lutte contre le dopage atteindront ainsi 24,24 millions d'euros (dont 3,2 millions d'euros sont financés par le FNDS).

le développement des politiques éducatives territoriales par la généralisation des contrats éducatifs locaux :

les contrats éducatifs locaux bénéficieront d'une mesure nouvelle de 1,68 million d'euros destinée notamment à élargir progressivement le dispositif aux jeunes des lycées.

Enfin, en application du contrat de concession du stade de France, un supplément de 0,88 million d'euros sera versé au concessionnaire au titre de l'actualisation des indices de référence ayant servi de base au calcul de l'indemnisation pour absence de club résident, la maintenance du dispositif de dépollution et la mission d'assistance de la SANEM.

Les économies réalisées sur le titre IV concernent les crédits affectés au plan « sport emploi » compte tenu de la dégressivité du taux de prise en charge de la rémunération des animateurs (- 2,44 millions d'euros) ; elles résultent également de l'ajustement de la subvention à verser à l'office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) d'un montant de - 0,25 million d'euros et de la fin du subventionnement du GIP Paris 2008 (- 1,91 million d'euros), dès lors que le choix du Comité international olympique s'est porté sur la ville de Pékin pour l'organisation des Jeux olympiques de 2008.

B. LA DIMINUTION DES DÉPENSES EN CAPITAL

Le projet de budget "jeunesse et sport" pour 2002 se caractérise par une diminution des dépenses en capital : les autorisations de programme (AP) s'élèvent à 15,55 millions d'euros, en diminution de 9 % par rapport à l'année 2001 ; les crédits de paiement (CP) associés à ces autorisations de programme diminuent de 20 % et s'élèvent à 7,78 millions d'euros. En rapportant le taux de couverture à 50 %, le ministère de la jeunesse et des sports avait souhaité que les crédits votés soient davantage conformes aux réalités constatées de l'exécution budgétaire . En effet, la couverture excessive des AP par les CP (100 %, puis 80 %) entraînait un volume important de report de CP d'une année sur l'autre, et nuisait à la lisibilité du budget du ministère et à un respect strict du principe de l'annualité budgétaire.

En dépit de la diminution du montant des autorisations de programme, le ministère de la jeunesse et des sports considère qu'il sera en mesure de poursuivre les travaux engagés , notamment dans le cadre des contrats de plan et des contrats T.O.M (territoires d'outre mer). Quant à la réduction du montant des crédits de paiement , elle n'est qu'une mesure technique résultant du volume important de crédits reportés des années antérieures . Elle n'affectera donc pas la couverture des autorisations de programme.

Les principales dépenses d'investissement envisagées pour l'année 2002 concernent :

- les travaux de sécurité et d'entretien dans les établissements et les services déconcentrés du ministère pour un montant de 3,51 millions d'euros, ainsi que les relogements prévus dans le cadre de ces opérations pour un montant de 1,83 million d'euros. On rappellera que le financement de la rénovation de l'Institut national du sport et de l'éducation physique (INSEP) est financé sur les crédits du FNDS. Le lancement de la deuxième tranche des travaux, prévu pour l'année 2002, devrait coûter 19,82 millions d'euros ;

- la rénovation du patrimoine associatif des centres de vacances et de loisirs (4,95 millions d'euros) et du patrimoine sportif des collectivités locales (5,26 millions d'euros), soit une légère progression par rapport à l'année 2001.On rappellera que le FNDS participe également à la rénovation du patrimoine sportif des collectivités locales, à travers des subventions d'équipement dont le montant s'élèvera à 32 millions d'euros en 2002, en progression de 61 %.

Évolution des dépenses en capital 1998-2002 (en millions d'euros)

Chapitre

budget voté 1998

budget voté 1999

budget voté 2000

budget voté 2001

PLF 2002

57-01 : Administration générale et équipement des établissements publics de l'Etat

AP 6,05

CP 6,40

AP 8,34

CP 7,35

AP 6,10

CP 6,78

AP 7,01

CP 3,51

AP 5,34

CP 2,67

66-50 : Subvention d'équipement aux collectivités

AP 11,27

CP 11,27

AP 9,19

CP 9,19

AP 10,14

CP 8,31

AP 10,76

CP 5,81

AP 10,21

CP 5,10

Ce tableau montre bien l'évolution du taux de couverture des autorisations de programme par les crédits de paiement : celui-ci est passé de 100 % en 1998 et 1999 à 80 % en 2000 puis 50 % en 2001, taux qui correspond davantage aux réalités de l'exécution des opérations d'investissement.

C. L'EXÉCUTION DES BUDGETS 2000 ET 2001

1. L'exécution du budget 2000

Par rapport au montant fixé par la loi de finances initiale (3.180,3 millions de francs), la ressource disponible s'est établie à 3.496,3 millions de francs, soit une hausse de 9,9 %, et les crédits consommés ont atteint 3.243,8 millions de francs, soit 92,8 % des crédits disponibles .

L'évolution de 316 millions de francs des ressources disponibles s'explique par les divers mouvements de crédits qui ont affecté les montants initiaux :

+ 197,3 millions de francs de reports de crédits (98,8 millions de francs pour les dépenses ordinaires et 98,5 millions de francs pour les dépenses en capital) ;

- 40 millions de francs d'annulations de crédits (20 millions de francs en dépenses ordinaires et 20 millions de francs en dépenses en capital) ;

+ 37,6 millions de francs de fonds de concours (18,2 millions de francs pour les dépenses ordinaires et 19,3 millions de francs pour les dépenses en capital) ;

+ 116,4 millions de francs de répartitions et transferts (uniquement en dépenses ordinaires) ;

+ 4,8 millions de francs en loi de finances rectificative (1,325 millions de francs en dépenses ordinaires et 3,44 millions de francs en dépenses en capital).

95,6 % des crédits en dépenses ordinaires, 46,4 % des crédits de paiement ont été consommés, et 90,9 % des autorisations de programme ont été engagées. Le montant des crédits disponibles en fin de gestion a été équivalent à celui de 1999 (72,43 millions de francs en 2000 contre 72,96 millions en 1999). Il représente 7,2 % de la dotation disponible et s'explique principalement par la constatation d'un disponible structurel d'une cinquantaine de millions de francs sur le chapitre de rémunérations principales .

Pour l'année 2000, le ministère de la jeunesse et des sports avait conclu avec le ministère de l'économie et des finances un contrat de gestion portant sur 140 millions de francs, par lequel il s'engageait à reporter 95 millions de francs de 2000 sur 2001, ainsi qu'à mettre en réserve 45 millions de francs. Ces crédits mis en réserve ont été annulés (40 millions de francs par arrêté en date du 15 novembre 2000 et 5 millions de francs en loi de finances rectificative).

Déclinaison par chapitre du contrat de gestion pour l'année 2000

 

Crédits à reporter

Crédits mis en réserve

Chapitre 43-90

Chapitre 43-91

Chapitre 57-01 (CP)

Chapitre 66-50 (CP)

12 MF

28 MF

25 MF

30 MF

0

20 MF

5 MF

20 MF

Total

95 MF

45 MF

[MF : millions de francs] (source : ministère de la jeunesse et des sports)

2. L'exécution du budget 2001

Au cours du premier semestre 2001, le budget du ministère de la jeunesse et des sport est passé de 3.427,93 millions de francs en loi de finances initiale à 3.563,58 millions de francs, soit une augmentation de 3,96 %, qui résulte essentiellement des mouvements suivants :

4 millions de francs ont été transférés au ministère de l'emploi et de la solidarité au titre de la participation à l'opérations "ville vie vacances" ;

176,6 millions de francs ont été reportés dont 69,193 millions de francs au titre les dépenses ordinaires et 107,406 millions de francs au titre des dépenses en capital ;

12,956 millions de francs ont été répartis à partir du budget du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sur le budget du ministère de la jeunesse et des sports pour le financement de la lutte contre la toxicomanie ;

50 millions de francs ont été annulés au titre du contrat de gestion 2001 (40 millions de francs en dépenses ordinaires et 10 millions de francs pour les dépenses en capital).

Le ministère de la jeunesse et des sports a conclu un contrat de gestion avec la direction du budget du ministère de l'économie et des finances pour l'année 2001, portant sur 225 millions de francs (34,3 millions d'euros) en 2001, après 140 millions de francs pour l'exercice 2000 et 120 millions de francs pour l'exercice 1999. Outre les 50 millions de francs annulés par arrêté du 21 mai 2001 et évoqués plus haut, le montant du contrat est réparti comme suit :

- 135 millions de francs seront reportés de 2001 sur 2002 ;

- 40 millions de francs ont été mis en réserve en vue d'une possible annulation dans le cadre des décisions qui seront prises pour la mise en oeuvre de la loi de finances rectificative de fin d'année.

En réponse à une question de votre rapporteur spécial, le ministère de la jeunesse et des sports indique que « l'ampleur du contrat de gestion 2001 (...) remet en cause les grands équilibres budgétaires définis par le ministère de la jeunesse et des sports lors de l'élaboration du PLF 2001 . (...) Afin de préserver autant que possible les moyens d'action du ministère (titre III et IV et autorisations de programme), une grande partie du contrat de gestion a porté sur les crédits de paiement des dépenses en capital (90 millions de francs, soit 13,72 millions d'euros) pour lesquels on constatait des reports structurels importants. Ce choix a toutefois contraint les moyens disponibles du ministère et entraîné une gestion beaucoup plus tendue des crédits de paiement. Dans ce cadre, l'objectif prioritaire du ministère est d'identifier les crédits déjà délégués auprès des préfets à leur demande, mais qui ne seront pas consommés en 2001 en raison du décalage de réalisation des opérations concernées, afin de les redéployer sur d'autres opérations ».

L'importance des reports de crédits, s'agissant notamment des dépenses en capital, et l'ampleur des contrat de gestion conclu avec le ministère de l'économie et des finances, dénature largement les prévisions de dépense contenues dans le projet de loi de finances.

Le choix fait au cours des dernières années consiste à faire porter essentiellement les crédits visés par le contrat de gestion sur les crédits de paiement des dépenses en capital , compte tenu de la surestimation des taux de couverture des autorisations de programme et de l'importance des reports de crédits de paiement qui en découle. Cependant, cette solution, la « moins douloureuse » pour le ministère, suppose que les autorisations de programme ne soient pas engagées avant le second semestre . Or, cette position est difficile à tenir pour le ministère, compte tenu de la montée en puissance des contrats de plan.

Déclinaison par chapitre du contrat de gestion conclu pour l'année 2001 ( en francs )

 
 
 

Contrat de gestion

Chapitre


Dotation initiale

Crédits disponibles au 31.08.01 (1)

Crédits annulés arrêtés au 21.05.01

Crédits mis en réserve

Crédits à reporter sur 2002


Total en francs

% par rapport à la LFI

% par rapport aux crédits disponibles

34-98

259.599.008

267.501.660

0

0

3.000.000

3.000.000

1,16 %

1,12 %

43-90

712.935.500

727.574.016

15.000.000

10.000.000

24.072.513

49.072.513

6,88 %

6,74 %

43-91

593.182.500

608.892.286

25.000.000

10.000.000

47.927.487

82.927.487

13,98 %

13,62 %

57-01 (CP)

23.000.000

81.478.228

5.000.000

5.000.000

15.000.000

25.000.000

108,70 %

30,68 %

66-50 (CP)

38.088.000

78.615.819

5.000.000

15.000.000

45.000.000

65.000.000

170,66 %

82,68 %

Total

1.626.805.008

1.764.062.009

50.000.000

40.000.000

135.000.000

225.000.000

301,37 %

12,75 %

(1) incluant notamment les reports de l'année précédente Source : ministère de la jeunesse et des sports

II. PRÉSENTATION PAR AGRÉGATS

Il convient de relever avec intérêt le développement des documents annexés au projet de budget du ministère : les dernières années ont vu la création des compte-rendus de gestion budgétaire , ainsi que l'enrichissement des informations délivrées dans l'annexe « bleue » (présentation des principales actions du ministère, mise en place des agrégats, comparaisons pluriannuelles, présentation d'indicateurs de gestion...). Enfin, pour la première année, un rapport d'activité ministériel a été réalisé par le ministère de la jeunesse et des sports.

Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2002, la présentation des actions du ministère en trois agrégats est abandonnée : un seul agrégat est conservé . Cette nouvelle présentation préfigure la mise en oeuvre de la loi organique relative aux lois de finances promulguée le 1 er août 2001 : ainsi, le ministère de la jeunesse et des sports devrait constituer une seule mission au sein de laquelle seront créés plusieurs programmes.

Il convient de souligner également les efforts fournis par le ministère de la jeunesse et des sports afin de fournir dans l'annexe « bleue » des éléments relatifs à :

- la répartition des coûts entre les différentes actions menées par le ministère ;

- les objectifs, résultats et cibles de ces actions, déclinés à l'aide d'indicateurs d'efficacité socio-économique et de gestion ;

Ces indications anticipent les nouvelles obligations découlant de la loi organique relative aux lois de finances du 1 er août 2001, notamment, l'obligation de mettre en oeuvre une comptabilité analytique et la définition d'objectifs, auxquels sont associés des indicateurs de performance, dans le cadre de chaque programme . Certes, les indicateurs d'efficacité socio-économique présentés dans l'annexe « bleue » méritent d'être affinés. Cependant, il convient de saluer cet effort afin de préparer les réformes de la présentation et de la discussion du budget prévues par la nouvelle loi organique.

La répartition des coûts entre les différentes actions du ministère présentée dans l'annexe « bleue » est reproduite ci-après :

Indicateurs de coûts : Dépenses totales (en millions d'euros)


Composantes de l'agrégat


1999


2000


2001

PLF 2002

Jeunesse et éducation populaire

111

123

133

137

Dont participation des jeunes à la vie sociale

13

18

20

21

Dont soutien au tissu associatif et éducation populaire


33


32


35


36

Dont accès aux pratiques de loisirs et protection des mineurs


38


45


50


51

Dont non ventilé par sous-composante

27

28

28

29

Sport

189

210

226

229

Dont dimension sociale du sport

39

40

45

39

Dont protection des sportifs et  sécurité

8

12

20

23

Dont sport de haut niveau et grands événements sportifs


42


58


56


61

Dont non ventilé par sous-composante


100


100


105


106

Fonctions non ventilées

151

161

164

173

Dont qualifications et formation professionnelle


53


56


61


64

Dont fonctions support

98

105

104

109

Total

451

494

523

539

Indicateurs de coûts : dépenses extra-budgétaires (CAS) (en millions d'euros)

 


1999


2000

2001

2002

 

LFI

PLF

FNDVA

5

7

6

10

FNDS

141

147

183

206

( source : annexe bleue « Jeunesse et sports » au PLF 2002)

III. LES COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE

A. LE FONDS NATIONAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DU SPORT

Pour l'année 2002, les recettes du FNDS sont évaluées à 205,81 millions d'euros (1.350 millions de francs) , soit un montant en forte augmentation, pour la deuxième année consécutive (+ 23 millions d'euros par rapport à l'année 2001).

En 2000, le FNDS avait bénéficié de 214 millions d'euros de recettes, contre une prévision en projet de loi de finances de 166 millions d'euros. En contrepartie de cette plus-value, l'arrêté du 5 avril 2001 avait ouvert 47,9 millions d'euros de crédits nouveaux. Les autorisations de programme ouvertes pour un montant de 33,3 millions d'euros ont été programmées par le Conseil du FNDS lors de sa réunion du 9 juin 2001, notamment pour engager les travaux de rénovation de l'INSEP (15,5 millions d'euros).

Pour l'année 2002, il est proposé de reprendre le produit constaté en 2000 pour le prélèvement sur les enjeux de la Française des jeux, soit 182,3 millions d'euros, d'ajuster le produit du prélèvement sur le PMU au nouveau taux (soit - 2,1 millions d'euros par rapport à l'année 2001) et de reconduire le montant prévu en 2001 pour la contribution de 5 % sur les droits de retransmission télévisés.

La présentation budgétaire ne comprend en revanche aucune prévision de recettes, ni ouverture de crédits au titre du fonds Fernand Sastre . Un versement de 13,7 millions d'euros a été effectué au mois de juin 2001 et un nouveau versement de 6,9 millions d'euros devrait intervenir avant la fin de l'année 2001, portant à 43,45 millions d'euros les versements effectués par le liquidateur du Comité français d'organisation (CFO) de la coupe du monde de football 1998.

Le ministère de la Jeunesse et des sports indique que « les orientations qui seront mises en oeuvre en 2002 sur le FNDS se situeront dans le prolongement de ce qui a été fait depuis 1998, à savoir un recentrage de l'aide aux associations sportives locales et la réalisation ou modernisation d'équipements sportifs. »

Prévisions de dépense du FNDS pour l'année 2002

DEPENSES ( en millions d'euros )

LFI 2001

PLF 2002

Écart (%)

Chapitre 1 (sport de haut niveau)

35,37

37,00

+ 4,61

Chapitre 2 (avances)

0,08

0,10

+ 25

Chapitre 3 (sport de masse)

118,30

121,71

+ 2,88

sous total fonctionnement

153,75

158,81

+ 3,29

Chapitre 9 (Equipements de l'Etat) (AP et CP )

9,22

15,00

+ 62,69

Chapitre 12 (subventions d'équipement) (AP et CP)

19,82

32,00

+ 61,45

sous total équipement (AP et CP)

29,04

47,00

+ 61,85

TOTAL FNDS

182,79

205,81

+ 12,59

(Source : ministère de la jeunesse et des sports)

Le conseil de gestion du FNDS a poursuivi la mise en place des réformes engagées afin de poursuivre la clarification des modalités de fonctionnement et des missions du fonds. Le ministère de la jeunesse et des sports indique que les réformes mises en oeuvre suite au rapport de notre collègue Paul Loridant et de votre rapporteur concernent :

• La mise en place d'un groupe de travail mixte entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) pour accompagner les évolutions en cours ;

• La participation, avec voix consultative, aux travaux de la commission régionale du FNDS, dès 2001, d'un élu désigné par le président du conseil régional afin d'améliorer la cohérence des politiques de l'Etat et des collectivités locales ;

• La concertation au niveau régional et la formalisation de manière plus affirmée de la commission départementale de concertation qui travaille dans le cadre de la commission régionale et qui assure le lien avec le comité départemental olympique et sportif (CDOS), les comités départementaux et les partenaires locaux susceptibles d'apporter leur concours ;

• La mise en cohérence des critères nationaux de répartition des crédits, avec une séparation métropole / DOM-TOM, visant notamment une meilleure prise en compte de la dimension territoriale et des contingences et spécificités locales, sur la base d'une répartition prévoyant 91 % des crédits pour la métropole et 9 % pour les DOM-TOM ;

• La prise en compte des allocataires du RMI parmi les critères spécifiques retenus pour la répartition des 150 millions de francs du fonds de mutualisation qui doit prioritairement être affecté aux clubs ;

• Le maintien et l'amélioration de l'objectif d'attribuer 60 % des crédits aux clubs ;

• La volonté d'intégrer les actions financées dans une démarche territoriale concertée aux plans régional et départemental afin de permettre l'inscription du sport dans une logique de structuration et de développement durable du territoire en référence au Schéma de Services Collectif du Sport ;

• La possibilité dès 2001 d'élaborer des conventions pluriannuelles ;

• La pérennisation d'un bilan analytique détaillé de l'utilisation des crédits, par types de bénéficiaires et par actions.
B. LE FONDS NATIONAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA VIE ASSOCIATIVE

Plusieurs réformes relatives au FNDVA ont été décidées au cours de l'année 2001.

Dans le cadre de la célébration du centenaire de la loi de 1901 sur le droit d'association , le Premier ministre a annoncé, le 1 er juillet 2001, le passage du montant du FNDVA à 12,2 millions d'euros , dont 9,91 millions d'euros seront inscrits sur le compte d'affectation spéciale n° 902-20 dès 2002.

A la fin de l'année 2000 et au début de 2001, une réflexion a été entreprise dans le cadre d'un groupe de travail du conseil de gestion pour préparer la déconcentration du FNDVA . Celle-ci portera sur les formations et les expérimentations et se fera au niveau régional (territoire de compétence pour la formation) ; l'apport du FNDVA sera complété par un apport équivalent de la région. Les études correspondant à un programme d'intérêt national resteront au niveau national. En 2002, une première expérimentation aura lieu dans deux régions : la Lorraine et le Nord Pas-de-Calais. Un des critères déterminants pour choisir les autres régions qui pourraient participer à cette expérimentation est le niveau de structuration des « CPCA » régionales (conférences permanentes des coordinations associatives). L'objectif à terme est de déconcentrer le Fonds sur l'ensemble du territoire en gardant une enveloppe pour le niveau national et pour les études . Le calendrier de cette déconcentration dépendra des conclusions de l'expérimentation et de la dotation totale du Fonds.

La gestion du FNDVA entre 1999 et 2001 (en millions de francs et d'euros)

Compte spécial 902-20 (FNDVA)

Gestion 1999

Gestion 2000

Gestion 2001

(au 20 août)

montant total des recettes encaissées

37,4 MF (5,7 M€)

42,82 MF (6,53M€)

24,6 MF (3,75M€)

 
 
 
 

montant des crédits budgétaires inscrits en loi de finances initiale

24 MF (3,66 M€)

40 MF (6,10 M€)

40 MF (6,10 M€)

arrêté de majoration de recettes

3,2 MF (0,49 M€)

-

-

montant des crédits reportés et plus value:

au titre de l'exercice 1998

au titre de l'exercice 1999

au titre de l'exercice 2000

4,7 MF (0,72 M€)

12,6 MF (1,92 M€)

9,82 MF (1,50 M€)

montant total des dépenses engagées

dont financement d'actions de formation

des bénévoles

dont financement d'études ou d'expérimentations

29,5 MF (4,5 M€)

29,13 MF (4,44 M€)

0,35 MF (0,05 M€)

45,6 MF (6,95 M€)

39,2 MF (5,98 M€)

6,4 MF (0,98 M€)

29,3 MF (4,45 M€)

27,7 MF (4,22 M€)

1,6 MF (0,23 M€)

crédits effectivement disponibles au 30/11 + report

38,6 MF (5,88 M€)

51,8 MF (7,90 M€)

-

taux de consommation des crédits

76 %

88 %

-

(source : ministère de la jeunesse et des sports)

IV. PRINCIPALES OBSERVATIONS

Le projet de budget du ministère de la jeunesse et des sports pour 2001 s'inscrit dans la continuité des années précédentes, et souligne la permanence de l'action de ce ministère depuis 1997.

A. UNE CONCEPTION SOCIALE DU SPORT

1. La démocratisation de l'accès à la pratique sportive

Depuis son arrivée au ministère de la jeunesse et des sports, madame Marie-Georges Buffet a développé une conception du sport comme vecteur d'intégration des jeunes et des populations défavorisées.

Cette conception s'est caractérisée par la mise en oeuvre de plusieurs actions en faveur de l'accès aux pratiques sportives pour tous . Ainsi, le développement des « coupons sport » a permis à des jeunes issus de familles défavorisés d'adhérer à un club sportif, et a rencontré un succès considérable depuis sa création. Le développement et la généralisation des contrats éducatifs locaux (CEL) traduit également la volonté de mieux intégrer la pratique sportive dans les rythmes de vie et les rythmes scolaires des élèves.

Par ailleurs, le ministère de la jeunesse et des sports a pris plusieurs mesures en faveur de la pratique sportive des handicapés, des femmes et de la pratique sportive en entreprise.

Votre rapporteur se félicite de la volonté constante du ministère de démocratiser l'accès aux pratiques sportives . Il remarque que les actions menées par le ministère en faveur du sport handicapé et du sport féminin ont d'ores et déjà permis d'assurer une meilleure visibilité à ces pratiques sportives, et est encouragée par les bons résultats des équipes de France féminines et handisport dans les compétitions internationales.

2. Les aides aux clubs et aux associations

S'agissant des clubs sportifs, le ministère a souhaité développer les aides aux petits clubs, notamment dans le cadre du FNDS : l'accroissement de la part régionale, la redistribution du boni de liquidation du fonds « Fernand Sastre » et la mise en oeuvre de la taxe de 5 % sur les droits de retransmission télévisée des manifestations sportives permettent d'accroître les aides versées aux petits clubs et aux associations sportives. Celles-ci bénéficient également des emplois-jeunes, pour lesquels le ministère de la jeunesse et des sports s'est particulièrement impliqué afin d'assurer soit une pérennisation des emplois créés, soit une formation des jeunes concernés. D'autres dispositifs comme les emplois FONJEP (Fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire) permettent également d'abaisser le coût des emplois pour les associations, en versant une aide destinée à la rémunération d'un animateur permanent. Dans le cadre du dispositif FONJEP, le ministère de la jeunesse et des sports a ainsi favorisé la création de nouveaux emplois et majoré à plusieurs reprises le taux de prise en charge de ceux-ci.

Le soutien accordé aux associations s'est traduit par le renforcement des aides à l'emploi, ce qui souligne la volonté du ministère de la jeunesse et des sports de contribuer à la diminution du chômage et à l'insertion sociale. Votre rapporteur considère que les modalités de cette aide aux associations constituent une alternative intéressante au « saupoudrage » de subventions, dont l'usage est parfois difficile à contrôler. Le recours aux conventions pluriannuelles d'objectifs pour le versement de subventions aux associations, dont le développement a été confirmé par une circulaire du 1 er décembre 2000, devra permettre la mise en oeuvre d'un véritable partenariat avec les associations.

3. L'accent mis sur la formation

Le développement de la formation a constitué un élément important de l'action du ministère de la jeunesse et des sports depuis plusieurs années. Ainsi, le dispositif des établissements publics en charge de la formation aux métiers du sport est en voie de modernisation et de rationalisation . La loi n° 2000-627 du 6 juillet 2000, modifiant la loi du 16 juillet 1984 relative à l'organisation et à la promotion des activités physiques et sportives, a introduit la reconnaissance de la fonction sociale du sport et a introduit la validation des acquis pour l'obtention des diplômes délivrés par le ministère de la jeunesse et des sports.

Enfin, en 2001, dans le cadre du programme de lutte contre les exclusions, le ministère de la jeunesse et des sports a décidé d'attribuer des bourses individuelles d'un montant de 305 euros aux jeunes issus de milieux défavorisés préparant le brevet d'aptitude aux fonctions d'animateurs (BAFA) et le brevet d'aptitude aux fonctions de directeurs de centres de vacances et de loisirs (BAFD).

Votre rapporteur est très favorable au développement des mesures en faveur de la formation des jeunes et des personnels du ministère de la jeunesse et des sports. Il souligne l'importance des efforts engagés tant pour moderniser les formations encadrées par le ministère que pour ouvrir celles-ci à de nouveaux publics.

B. LA PROTECTION DES SPORTIFS ET LA LUTTE CONTRE LE DOPAGE

La lutte contre le dopage constitue un axe fort de la politique mise en oeuvre par le ministère de la jeunesse et des sports depuis 1997.

La loi du 23 mars 1999, codifiée dans le Code de la Santé Publique, est aujourd'hui largement entrée en vigueur, puisque une grande partie des textes d'application ont été publiés (11 sur 17), et que des moyens financiers importants ont été dégagés par le ministère de la jeunesse et des sports : pour moderniser le laboratoire national de lutte contre le dopage , pour permettre aux fédérations sportives de mettre en oeuvre leur pouvoir disciplinaire en matière de dopage et la surveillance médicale de leurs licenciés (environ 3.500 sportifs ont bénéficié d'un suivi médical complet ou partiel sur les 6.000 sportifs de haut niveau inscrits ; en 2002, cette surveillance médicale sera étendue à l'ensemble des sportifs de haut niveau, et en 2003, à tous les licenciés inscrits dans les filières d'accès au sport de haut niveau), et pour mettre en place les antennes médicales de lutte contre le dopage destinées à suivre au plus près l'abus de produits dopants par les sportifs . Enfin, le ministère a mis en place un numéro vert gratuit, confidentiel et anonyme, « Ecoute dopage », afin d'aider et d' orienter efficacement les personnes en difficulté face au dopage . Environ 1.000 appels sont réceptionnés chaque mois, soulignant l'importance du fléau qui touche des sportifs de tous les âges, de toutes les disciplines et pas seulement les sportifs de haut niveau .

L'année 2000 a été marquée par une forte accélération des contrôles inopinés qui sont passés de plus de 20 % en 1999 à 45 % en 2000 ; 80 % de ces contrôles ont été réalisés à l'initiative du ministère de la jeunesse et des sports. Au total, pour l'année 2000, les procès verbaux reçus par le ministère de la jeunesse et des sports font état de 7.967 prélèvements sur le territoire français. Le nombre d'analyse positives sur le nombre total d'analyses effectuées s'est élevé à 3,7 % en 2000, contre 3,5 % en 1999. On notera cependant que 46 % des personnes contrôlées ont déclaré avoir pris un médicament ou une substance au sens large (vitamines, etc...) les sept derniers jours précédant le contrôle. Par ailleurs, le ministère de la jeunesse et des sports souligne que « une variété importante de substances interdites ou autorisées sous conditions peut être relevée en cyclisme, athlétisme haltérophilie et natation ».

Entre 1997 et 2002, les crédits destinés à la lutte contre le dopage ont été multipliés par 4,2.

L'effort budgétaire en faveur de la lutte contre le dopage depuis 1997

C. UNE ACTION INTERNATIONALE AMBITIEUSE

L'action menée par le ministère de la jeunesse et des sports dans le cadre de la lutte contre le dopage se traduit, au niveau international, par des prises de position très fermes tant dans le cadre de l'Union européenne qu'au niveau mondial, afin de mieux coordonner les législations relatives au dopage et de développer les méthodes de détection des produits dopants.

Ces prises de position sont souvent courageuses et vont parfois à l'encontre des positions défendues par les fédérations sportives internationales et par le comité international olympique. Le bras de fer ayant opposé le président de l'Union cycliste internationale et la ministre de la jeunesse et des sports concernant les contrôles des cyclistes sur le Tour de France témoigne des difficultés d'impliquer tous les acteurs du sport dans la lutte contre le dopage.

A l'occasion de la présidence française de l'Union européenne, la France a oeuvré en faveur d'une meilleure prise en compte des caractéristiques spécifiques du sport et de ses fonctions sociales dans l'Union européenne . En effet, si le sport ne fait pas partie des compétences communautaires, il est souvent affecté par les décisions des instances européennes , notamment s'agissant des règles relatives à la concurrence et à la libre circulation des personnes, des biens et des services (de ce point de vue, la décision de la cour de Justice de la Communauté Européenne du 15 juillet 1995 au sujet de la situation du footballeur professionnel Jean-Marc Bosman a eu un retentissement et un impact considérable dans le monde du sport professionnel, et en premier lieu, celui du football).

La France a réussi à obtenir, après de longues négociations avec la Commission européenne, le maintien de la possibilité pour les collectivités locales de verser des subventions aux clubs sportifs professionnels , dans la limite d'un montant de 2,3 millions d'euros, et pour les seules missions d'intérêt général prises en charge par ces clubs, dont l'énumération figure dans le décret n° 2001-828 du 4 septembre 2001, publié au Journal Officiel le 12 septembre 2001.

De même, un accord est intervenu le 5 mars 2001 entre la Commission européenne et la Fédération internationale de football association (FIFA), sur la question du transfert des footballeurs professionnels . Le nouveau régime des transferts permettra d' assurer la protection des joueurs et de pérenniser le système des clubs formateurs « à la française », et répond donc aux attentes de la France.

Le Conseil européen de Nice du 7-9 décembre 2000 a pris une double décision unanimement saluée en Europe. Il a été décidé que l'Union européenne participerait aux travaux et au financement de l'Agence Mondiale Antidopage (AMA) 1( * ) . D'autre part, une déclaration a été adoptée en faveur « des caractéristiques spécifiques du sport et de ses fonctions sociales en Europe devant être prises en compte dans la mise en oeuvre des politiques communes ».

La France défend la dimension sociale et les valeurs humanistes du sport à l'échelle internationale. Votre rapporteur considère qu'il s'agit là d'un acquis important de l'action de Marie-Georges Buffet depuis son arrivée à la tête du ministère de la jeunesse et des sports, la voix de la France étant largement entendue au niveau européen et mondial. Il tient à saluer l'action courageuse et, quand cela s'avérait nécessaire, intransigeante, de la ministre de la jeunesse et des sports sur la question du dopage.

D. LA SOUS-CONSOMMATION CHRONIQUE DES CRÉDITS D'INVESTISSEMENT

Le ministère de la jeunesse et des sports a souhaité améliorer, au cours des dernières années, la programmation et le rythme d'engagement de ses opérations d'investissement. Des progrès ont été réalisés afin d'améliorer la budgétisation des opérations d'investissement, notamment en rapportant le taux de couverture des autorisations de programme de 100 % à 50 %.

Plusieurs efforts doivent être signalés notamment l'association des collectivités locales, principaux financeurs des équipements sportifs, à la réflexion sur l'évolution des normes définies par les fédérations sportives, et l'élaboration d'un projet de schéma des services collectifs du sport (SSCS) devant permettre de mieux planifier les investissements en matière d'équipements sportifs .

Enfin, le ministère de la jeunesse et des sports a amélioré les conditions de financement des investissements sur le FNDS. Cependant, le montant des crédits du FNDS reporté d'une année sur l'autre demeure important, compte tenu du la couverture des autorisations de programme à 100 %, règle applicable aux comptes d'affectation spéciale, qui n'est cependant pas conforme au rythme constaté de réalisation des investissements. Ce phénomène s'est accru au cours des dernières années, dès lors que la part des dépenses d'investissement au sein du FNDS a fortement augmenté : les moyens d'engagement sont passés d'environ 200 à 300 millions de francs (soit, respectivement, 30,5 et 45,7 millions d'euros) entre 2001 et 2002.

Les autorisations de programme qui sont reportées correspondent généralement à des opérations programmées par le conseil de gestion du FNDS, mais dont l'engagement n'a pu intervenir avant la fin de l'exercice. Sur ce point, des progrès ont été effectués : un décret de décembre 1999 prévoit que les opérations d'investissement ne peuvent désormais être programmées que lorsque le dossier correspondant est complet.

Votre rapporteur spécial reconnaît que des retards peuvent intervenir lorsque les investissements sont effectués dans le cadre de politiques partenariales, qui impliquent d'autres acteurs. En revanche, il déplore l'existence de décalages dans le temps pour des opérations qui sont programmées et mises en oeuvre par le seul ministère de la jeunesse et des sports. Ainsi, des autorisations de programme correspondant à des équipements de l'Etat ont été reportées de l'année 2000 vers l'année 2001 pour un montant de 123 millions de francs.

La surabondance structurelle de trésorerie du FNDS est mécaniquement vouée à s'aggraver, compte tenu de la couverture excessive des autorisations de programme par des crédits de paiement. Elle résulte également des recettes excédentaires par rapport aux prévisions, conséquence de la sous-évaluation chronique des recettes du FNDS en loi de finances initiale.

Votre rapporteur déplore le fait que la sous-évaluation systématique des recettes du FNDS permette au ministère de l'économie, des finances et de l'industrie de réguler les dépenses au moment ou il prend la décision de reporter les crédits correspondant aux recettes excédant le montant des dépenses autorisé par la dernière loi de finances.

E. LE FINANCEMENT DU STADE DE FRANCE : UN ÉTERNEL PROBLÈME ?

De 1998 à 2001, sans tenir compte du financement de sa construction, l'exploitation du Stade de France a coûté 36 millions d'euros à l'Etat . Les montant annuellement versés par l'Etat au consortium exploitant le Stade de France représentent, selon les années, entre 15 et 25 % des dépenses d'intervention sportives figurant sur le chapitre 43-91 « sport de haut niveau et développement de la pratique sportive ». Pour l'année 2002, le projet de loi de finances prévoit le versement d'une indemnité de 12 millions d'euros.

Il convient de noter que, au cours de l'année 2000, l'indemnité versée par l'Etat a atteint, pour la première fois, la première place au titre de la marge contributive du résultat d'exploitation du consortium, devant celle due à l'activité de location des loges et des sièges « premiers ». Dans son rapport, la SANEM note qu' « il paraît discutable que l'Etat verse intégralement cette indemnité de 78 millions de francs lorsque le résultat brut d'exploitation de l'exercice (168,9 millions de francs) est largement supérieur (de 49,2 millions de francs) à celui prévu (...) ».

Le résultat brut d'exploitation « indemnité compensatrice » est devenu la première source de rentabilité commerciale du consortium. Par conséquent, le risque financier devant être supporté par le concessionnaire n'existe plus . Le directeur général du consortium pouvait donc qualifier la gestion du Stade de France de « durablement bénéficiaire » lors de la présentation des comptes, en juin 2000.

La garantie de l'Etat constitue une lourde charge pour les finances publiques . Le ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie et la ministre de la Jeunesse et des Sports ont, le 24 novembre 2000, chargé M. Claude Villain, inspecteur général des finances, d'engager des discussions avec le consortium Stade de France en vue de trouver « un accord durable et équilibré » dans le cadre d'une évaluation globale de la concession et de proposer des solutions aux différentes demandes formulées par le consortium depuis la mise en oeuvre du contrat de concession. M. Villain a récemment remis ses conclusions aux ministres intéressés. Votre rapporteur regrette que ces conclusions ne lui aient pas été communiquées .

Votre rapporteur considère que la situation actuelle est d'autant plus dommageable que le consortium n'a pas respecté toutes les obligations qui s'imposent à lui dans le cadre du contrat de concession (notamment, le programme d'animation permanente sur le site du Stade de France, l'installation d'activités commerciales, en particulier dans le secteur de la restauration, certaines prestations techniques...). Enfin, si le consortium sponsorise trois événements forts de la vie locale (meeting international d'athlétisme, festival de musique et semi-marathon de Saint-Denis), il n'a pas mis en oeuvre toutes les actions prévues par le contrat de concession pour soutenir les jeunes sportifs locaux de haut niveau et favoriser la découverte par les jeunes des métiers d'avenir pratiqués dans les groupes constituant le consortium.

*

* *

Votre rapporteur constate que le projet de budget du ministère de la jeunesse et des sports pour l'année 2002 s'inscrit dans la continuité de l'action conduite par Madame Marie-Georges Buffet depuis son arrivée à la tête de ce ministère, marquée par un développement du soutien au milieu associatif et à l'éducation populaire, des actions en faveur de l'emploi et de la formation, la mise en oeuvre de dispositifs visant à faciliter l'accès de tous aux activités sportives, et un combat incessant contre le dopage.

Depuis 1997, le ministère de la jeunesse et des sports a mis en oeuvre une politique cohérente, axée autour des valeurs humanistes et sociales du sport. La politique de la jeunesse a également été relancée avec une volonté de permettre aux jeunes de bénéficier d'un accès à internet, de connaître leurs droits et de prendre part aux débats politiques dans le cadre des conseils de la jeunesse.

Le ministère de la jeunesse et des sports conduit une politique ambitieuse et exigeante. S'agissant du sport professionnel, certaines initiatives ont pu sembler de nature à accroître le décalage de la France vis-à-vis de ses partenaires européens, et à provoquer une délocalisation des manifestations sportives vers l'étranger (instauration d'une taxe sur les droits de retransmission télévisée des manifestations sportives, agrément obligatoire d'une fédération sportive pour l'organisation d'une manifestation en France donnant lieu à remise de prix, lutte contre le dopage...). Il n'en a rien été, et la France a permis, par ses prises de position courageuses au niveau européen et mondial, de faire avancer la réflexion sur la place du sport dans nos sociétés.

Quelques écueils et défis demeurent cependant pour l'avenir. Il s'agit, en premier lieu, de la question du Stade de France, dont la permanence est flagrante. Votre rapporteur émet le souhait que la mission confiée à M. Villain, inspecteur des finances, permettra de dégager des pistes intéressantes afin de soulager le budget du ministère de la jeunesse et des sports. Les investissements en faveur de la rénovation des équipements sportifs et des centres de vacances et de loisirs pourraient utilement bénéficier de crédits supplémentaires, tant les besoins en la matière sont importants.


1 Cependant, au stade actuel, la Commission européenne considère que l'apport financier de l'Europe est disproportionné par rapport à son pouvoir décisionnel au sein de l'AMA (il est prévu que l'Europe finance 47,5 % de la partie gouvernementale du budget de l'AMA alors que l'Amérique et l'Asie, qui ont le même nombre de représentants au Conseil de la fondation, n'en financeraient respectivement que 29 et 20,5 %.