CONCLUSIONS

La raison d'être de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques est d'établir un inventaire des connaissances dans des domaines très divers, caractérisés par un développement rapide du progrès, d'en éclairer les évolutions possibles, d'évaluer les conséquences prévisibles pour les individus et pour la société. A charge, pour le législateur, d'apprécier la nécessité de faire évoluer la loi.

Les nouvelles techniques d'image et de communication, l'apparition d'un "nouveau monde", le monde virtuel, constituent, pour l'Office, un champ de réflexion dont le présent rapport a défini "le bornage".

Au départ, les questions que se posait votre rapporteur étaient simples : les nouvelles techniques d'image aggravent-elles le risque de manipulation et la menace de voir l'un des droits fondamentaux de la personne -son droit sur sa propre image- battu en brèche ? Si oui, les dispositions législatives étaient-elles adaptées, ou devaient-elles être renforcées afin d'être plus protectrices ?

Très rapidement, il est apparu que les risques que suscite tout progrès, toute innovation, étaient sans commune mesure avec les avancées extraordinaires que permettent ces nouvelles techniques, dans des domaines extrêmement divers : industriel, militaire, médical, pédagogique, etc.

Parti d'une démarche "défensive", votre rapporteur, de découverte en découverte, au fil des auditions auxquelles il procédait, cédait à l'enthousiasme ! Il considère désormais que les nouvelles techniques d'image peuvent contribuer au progrès au service de l'homme, que la France doit tout faire pour conserver son avance dans ce domaine, avec la nécessité d'une politique européenne cohérente.

Il ne faut pas sous-estimer les risques que ces techniques génèrent pour les équilibres de la société, surtout pour les plus vulnérables qui s'adaptent difficilement au progrès ou qui risquent de se réfugier dans un monde virtuel moins dur pour eux que le monde réel. Si des réponses juridiques peuvent être nécessaires, il appartiendra aux commissions compétentes de nos deux Assemblées de s'en saisir. Mais la réponse que l'on peut d'ores et déjà apporter réside dans l'éducation à l'image, dans l'apprentissage de l'image auxquels l'éducation nationale et les médias doivent contribuer. Il n'y a pas de temps à perdre.

Restera posé néanmoins le problème de la conciliation difficile -ou impossible- entre la liberté d'expression, la liberté de la presse et des médias et les débordements auxquels un usage abusif de ces principes peut aboutir.

Comme ce fut le cas voici quinze ans dans le domaine des sciences de la vie, une réflexion doit s'engager dans le domaine de ce que l'on pourrait appeler une "Infoéthique".

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