2. La formation des enseignants

La nécessité d'améliorer la formation des enseignants dans les disciplines artistiques est un constat assez largement partagé.

La circulaire du 22 juillet 1998 avait déjà souligné à bon escient la nécessité de « renforcer la dimension culturelle et artistique dans la formation des enseignants quelle que soit la discipline, pour les inciter à utiliser les ressources de leur environnement ». Mais, comme le relevait le rapporteur de la commission des affaires culturelles 2 ( * ) , cette priorité est encore dans les faits peu développée : au 30 juin 1999, on recensait seulement neuf conventions signées entre des directions régionales des affaires culturelles et des IUFM.

Le schéma revient à son tour sur la nécessité d'assurer un effort constant en matière de formation initiale et continue des personnels, effort qui doit concerner toutes les structures de formation existantes. Il propose à cette fin d'enrichir les cursus des futurs enseignants d'une dimension artistique et culturelle leur donnant, en particulier, la possibilité d'approfondir un domaine de leur choix. Les étudiants des filières artistiques se verront proposer des modules ou certificats validant les compétences qu'ils auront acquises en matière de transmission, ainsi que des formations à l'intervention en milieu scolaire. Enfin, il prône le développement de partenariats entre les écoles de musique relevant du ministère de la culture, et les écoles primaires.

Ces orientations, assez consensuelles, ne devraient pas susciter d'objection de principe, mais votre rapporteur regrettera, ici encore, l'absence de toute évaluation et de tout calendrier qui lui permettrait de considérer ces propositions comme un véritable programme promis à une réalisation concrète, et non comme la simple vision utopique du meilleur des enseignements possibles.

3. L'intervention d'artistes dans les établissements scolaires et les universités

Ces actions existent déjà : les classes culturelles et les ateliers de pratique artistique rencontrent d'ailleurs un grand succès.

Les premières impliquent le déplacement d'une classe pendant une semaine et sont axées sur la découverte d'une activité de création ou du patrimoine.

Les ateliers de pratique artistique concernent les collèges ou les lycées et sont assurés par une équipe regroupant à la fois des enseignants et des professionnels du secteur culturel.

Mais comme le relevait l'avis de la commission des affaires culturelles 3 ( * ) , ces ateliers et ces classes ne concernent encore qu'une faible proposition des effectifs scolarisés, évaluée à 1,5 % de la population des écoles élémentaires, à 1,5 % de celle des élèves des collèges ; à 0,2 % de celle des lycéens ; et à 0,6 % des effectifs des lycées professionnels.

Certes, un effort est actuellement engagé pour mettre en place des ateliers d'expression artistique dans l'ensemble des établissements, et l'on estime qu'au cours de l'année scolaire 2001-2001, le nombre total d'ateliers devrait avoisiner 1.640, soit un taux de couverture des lycées de l'ordre de 40 %.

Le schéma propose de poursuivre ces actions, et de les étendre à de nouvelles disciplines -il cite les arts du cirque- ou à des esthétiques nouvelles. Votre rapporteur n'est pas hostile par principe à cet effort de diversification, mais constatant les difficultés rencontrées par la généralisation de ces actions d'éveil artistique à l'ensemble de la population scolaire, invite à ne pas sous-estimer les risques que comporterait une dispersion des efforts.

* 2 Avis n° 90 précité

* 3 Avis n° 93 (2000-2001) de M. Philippe Nachbar sur le projet de loi de finances pour 2001.

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