III. DES FAIBLESSES

A. LA FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE

L'une des principales critiques adressées à la première version du projet de schéma de services collectifs de l'enseignement supérieur et de la recherche était qu'elle évoquait très peu la formation tout au long de la vie et plus généralement l'ouverture de l'enseignement supérieur à de nouveaux publics (formation continue, retraités, etc.).

Cette critique a été entendue : la seconde version du projet comble un peu cette lacune en accordant une place plus importante à l'objectif « adapter l'enseignement supérieur à de nouveaux publics ».

Cependant, les précisions apportées à cet objectif consistent pour l'essentiel à relever les mesures déjà décidées (mise en place d'unités capitalisables et transférables, développement de la validation des acquis professionnels mesures actuellement en discussion devant le Parlement dans le cadre du projet de loi de modernisation sociale, etc.), et ne tracent presque aucune perspective nouvelle . Il s'agit pourtant là d'une nécessité économique et sociale.

Les potentialités des NTIC pour le développement de la formation tout au long de la vie sont ainsi présentées de manière floue , le projet se contentant d'indiquer que « de nouvelles perspectives sont offertes pour la formation continue par le développement des technologies de l'information et de la communication appliquées à l'enseignement supérieur... L'articulation entre formation à distance et formation sur site permettra de déployer à une toute autre échelle l'offre de formation continue supérieure ».

De plus, les enjeux liés à la formation tout au long de la vie demeurent très peu abordés dans les trois autres chapitres de la première partie, relatifs respectivement au diagnostic, au contexte et aux perspectives d'évolution et aux modes d'action, qui ne posent pas vraiment la question des moyens et ne se risquent pas à proposer des pistes concrètes.

On peut notamment s' étonner de ce que le point 2. du chapitre relatif au contexte et aux perspectives d'évolution, pourtant intitulé « Des populations étudiantes plus complexes et plus multiformes », commente l'évolution du nombre d'étudiants à la rentrée 1999 et à la rentrée 2000, mais n'évoque que de manière très générale le développement de la formation tout au long de la vie, qui n'est d'ailleurs pas vraiment pris en compte dans les projections d'effectifs.

Tout en soulignant qu'il « ne fait aucun doute que les besoins de la société en terme de formation tout au long de la vie iront croissants », le projet se borne en effet à indiquer qu'il « est difficile de prévoir sous quelle forme se fera cette montée en puissance, qui dépend en particulier des solutions à trouver pour son financement et pour sa mise en oeuvre », là où on pouvait attendre des orientations ou des analyses plus nettes.

Votre rapporteure s'étonne ainsi de ce que le schéma passe sous silence des pratiques éprouvées du service public de l'enseignement supérieur en matière de formation continue, comme celles du CNAM.

Votre rapporteure regrette surtout que la nécessaire ouverture de l'enseignement supérieur ne soit pas l'une des idées-forces qui irriguent et structurent l'ensemble du projet.

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