3. L'absence de l'Union européenne

M. Michel Barnier, commissaire européen, a exposé à la commission d'enquête qu'il « n'y a pas spécifiquement de politique européenne de sécurité civile et de protection parce que les États membres n'en ont pas exprimé le souhait . » Il a ajouté que la complexité du problème s'expliquait notamment par le fait que, dans de nombreux pays membres, la compétence en matière de protection civile n'était pas nationale mais régionale.

M. Michel Barnier a néanmoins indiqué que l'on pourrait imaginer « une réponse européenne, un peu sur le modèle de ce qui est en train de se faire avec la force d'intervention militaire européenne, à savoir des unités de protection civile nationales identifiées et coordonnées ».

Il a précisé qu'il « ne (s'agissait) pas de créer une force européenne centralisée à Bruxelles ou ailleurs, mais de désigner ici une unité de maîtres chiens d'avalanche, là une unité hospitalière mobile (...) bref que l'on ait des éléments nationaux agrégeables en cas de catastrophe et apportant une réponse européenne ».

A défaut de pouvoir engager dès maintenant une politique aussi ambitieuse, il serait au moins souhaitable que l'Union européenne puisse exprimer sa solidarité par l'envoi d'une aide d'urgence aux personnes sinistrées.

Il conviendrait à cet effet de rétablir la ligne budgétaire « catastrophes naturelles » supprimée depuis trois ans par la Commission et le Conseil.

Proposition n° 24 : Rétablir une ligne budgétaire spécifique au sein du budget de l'Union européenne pour permettre une réponse rapide en cas de catastrophe naturelle dans un État membre et affirmer une solidarité européenne.

4. La difficile coordination des associations

a) Une forte mobilisation

Une délégation de la commission d'enquête a entendu les représentants des principales associations, pour la plupart créées pour la circonstance, afin de recueillir les dons et veiller à leur meilleure utilisation 70 ( * ) .

La plupart de ces associations ont aussi centré leurs objectifs sur les actions à mener en vue de prévenir le risque d'inondation.

On citera également les « Architectes de l'urgence et des risques naturels » 71 ( * ) , association créée par des architectes picards, avec le soutien respectif des ministères de la Culture et de l'Équipement.

L'association a pour objectif d'apporter conseil et assistance gratuits aux particuliers dont les habitations ont été endommagées. Ils visitent les lieux et établissent un diagnostic comportant une évaluation des travaux à entreprendre.

L'association peut aussi assister, en tant que conseil, le sinistré lors de la visite d'expertise et ultérieurement pour l'examen des devis. Elle est déjà intervenue dans une quarantaine de dossiers.

M. Pierre Lacour, président de la délégation départementale de la Somme de la Croix rouge française, a exposé à une délégation de la commission d'enquête le bilan de ses interventions.

La Croix rouge a procédé à des prêts et des dons de mobilier, d'appareils électroménagers et de vêtements et a apporté diverses formes d'aide pour la vie quotidienne.

A Abbeville, un centre d'hébergement d'urgence, d'une capacité de 100 lits, a été ouvert le 8 avril pour une durée de trois semaines.

A la fin du mois d'avril, une plate-forme logistique a été constituée à Amiens, notamment dans le but de recentrer l'action sur l'ensemble de la vallée de la Somme.

* 70 Les inondations dans la Somme ont donné lieu à un important élan de solidarité dans le pays puisque les dons reçus ont été de (en millions de francs) : 7 par le conseil général ; 5,5 par Abbeville Solidarité Inondations ; 10 par l'Association des maires de la Somme ; 0,6 par le Secours catholique ; 0,65 par le Secours populaire et 2,75 par la Croix rouge.

* 71 Le Courrier picard du 31 juillet 2001 et Picardie la Gazette du 8 août 2001.

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