C. L'AIDE AUX ENTREPRISES : LE DOSSIER DE LA COMAP TOUJOURS EN ATTENTE

Près de deux cents entreprises ont été touchées par les inondations du printemps 2001 : peu d'entre elles ont connu un dommage physique, mais elles sont beaucoup plus nombreuses à déplorer des dommages économiques, dérivés de l'inondation.

LES ENTREPRISES SINISTRÉES AU COURS DES INONDATIONS DE 2001

Arrondissements

Sinistre physique

Sinistre économique

Total

Peronne

4

28

32

Abbeville

46

71

117

Amiens

7

42

49

Total

57

141

198

Source : préfecture de la Somme

1. L'implication des collectivités locales

Le conseil général et le conseil régional ont pris à leur charge 80 % de l'aide à l'élaboration des dossiers de demandes d'indemnisation des entreprises et ont organisé des réunions d'information spécifiques confiées à des experts mandatés. En outre, le conseil régional, en partenariat avec la chambre régionale des métiers, a proposé des prêts à 0 % aux artisans et commerçants sinistrés 98 ( * ) . Jusqu'à présent une vingtaine de dossiers a été présentée, pour des montants moyens de l'ordre de 50.000 francs.

Enfin, les deux collectivités sont prêtes à aider la COMAP, entreprise d'Abbeville inondée qui souhaite quitter son site, mais dont le dossier est actuellement bloqué dans l'attente de réponses de l'administration sur les taux maxima applicables en matière de subvention à l'immobilier.

LA COMAP À LA RECHERCHE D'UNE SOLUTION

La COMAP est une entreprise installée à Abbeville spécialisée dans la robinetterie. Elle emploie 205 personnes (et 40 intérimaires) et son chiffre d'affaires s'établit à près de 200 millions de francs. Cette entreprise fut totalement inondée sur ses 10.000 m 2 de locaux à l'exception de ses bureaux ce qui entraîna la mise au chômage partiel de 130 personnes pendant six semaines, la délocalisation de l'activité de montage dans la zone industrielle d'Abbeville dans les locaux d'Ampafrance et la sous-traitance des activités les plus lourdes dans la région. A ces effets directs, il faut ajouter les effets induits chez les sous-traitants de la COMAP qui ont également eu à souffrir de ses difficultés.

Le groupe Legris, propriétaire de la COMAP, souhaite quitter le site actuel en raison du risque d'inondation. Les solutions possibles sont le rachat d'un bâtiment existant avec éventuellement son extension mais les locaux disponibles sur Abbeville étant trop exigus, ce projet nécessiterait le déménagement d'entreprises déjà installées et aurait un coût de 30 millions de francs ; ou la construction de locaux neufs qui se chiffrerait à 40 ou 50 millions de francs pour 12.000 m 2 . Le bâtiment actuel de la COMAP a été évalué à 15,4 millions de francs par le service des domaines mais son prix de vente, compte tenu du risque d'inondation, devrait s'établir autour de 5 millions de francs. Le financement de ces projets est donc problématique. D'autant plus que le niveau des aides à l'immobilier pour les groupes est plafonné, dans le cadre de la réglementation européenne, à 17 % ce qui est insuffisant dans le cas de la COMAP (une mesure dérogatoire existe avec un taux de 50 % au lieu de 25 % mais seulement au bénéfice des PME mais pas pour les groupes). Des demandes de déplafonnement de ce taux de 17 % relayées par le Préfet et le secrétaire général aux affaires régionales ont été faites mais aucune réponse n'est parvenue à ce jour. Le conseil régional et le conseil général sont prêts à apporter 5 millions de francs chacun de participation mais il faudrait que l'Etat et le FEDER puissent abonder à hauteur de 8 ou 10 millions de francs pour boucler le projet.

Source : Comité d'expansion économique de la Somme

* 98 Il faut noter que le Crédit agricole a également proposé un prêt à taux zéro à ses clients.

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