PREMIÈRE PARTIE

L'ÉCONOMIE DU CINÉMA

Avec une dépense de 5,8 milliards de francs (880 millions d'euros) en 2000, sur une consommation globale de 4 987,2 milliards de francs (760 milliards d'euros), les Français ont consacré moins d'argent à aller au cinéma, qu'à acheter des sorbets ou des crèmes glacées 36 ( * ) - achat qui par ailleurs contribue de manière significative au chiffre d'affaires des exploitants de salles 37 ( * ) .

C'est peu, même si l'on prend en compte les exploitations secondaires des films. Il n'est pas inutile de le rappeler : l'importance du cinéma, en France comme dans la plupart des autres pays, ne se mesure pas d'abord en termes économiques.

Ce n'est pas le cas du cinéma américain. A Los Angelès, l'industrie du cinéma emploie directement 255 000 personnes, et 500 000 de manière indirecte. Ce secteur représente aujourd'hui pour les Etats Unis un des principaux postes de leur balance commerciale et, surtout, l'accroissement des ventes à l'international est devenu indispensable à la rentabilisation de films dont les coûts, de plus en plus élevés, débordent désormais largement les possibilités d'amortissement du marché intérieur. Toute part de marché conquise à l'étranger sur les cinémas nationaux contribue à cette rentabilisation ; tout recul la compromet.

Les moyens mis en oeuvre par les américains pour assurer le développement de cette industrie sont à la mesure des enjeux qu'elle représente : aux Etats Unis un régime fiscal favorable ; en dehors des Etats Unis et notamment en Europe, un contrôle à peine partagé du système de distribution des films et du parc de salles 38 ( * ) .

Deux chiffres sont à cet égard significatifs : en 2000, les films américains, qui obtenaient 93% des entrées sur leur marché national, représentaient 73% des entrées dans les cinémas européens. Le chiffre d'affaires du cinéma français, pourtant réputé être « le troisième cinéma mondial 39 ( * ) », représente toutes exploitations confondues moins de 2% de celui des seules majors du cinéma américain.

Le débat ouvert par la Commission européenne à propos du droit de la concurrence et du libre jeu du marché doit être replacé dans ce contexte. Les politiques nationales de soutien au cinéma sont avant tout des dispositifs de régulation destinés à permettre la coexistence, voire l'enrichissement mutuel, de cinémas qui sont dans un rapport très déséquilibré.

C'est sous cet angle qu'il convient, en France, d'appréhender l'économie du cinéma, et d'évaluer les résultats des politiques mise en oeuvre

____________

La principale caractéristique de l'évolution du secteur cinématographique a longtemps été la diminution continue du nombre des entrées en salles au profit de la télévision. Elle a entraîné une crise majeure des cinématographies nationales dans la quasi totalité des pays, avec deux exceptions notables : les Etats-Unis et la France

La diminution de la fréquentation sur le marché domestique a été compensée aux Etats-Unis, par un élargissement de la diffusion internationale, et en France, par un certain nombre d'obligations imposées aux chaînes de télévision, en matière de production et de diffusion de films.

L'engagement des chaînes dans la production cinématographique a ainsi permis le développement du cinéma français alors que les autres cinématographies européennes s'enfonçaient dans la crise. Il a toutefois eu pour contrepartie une dilution du rôle que jouaient traditionnellement la distribution et l'exploitation en salle dans la régulation de la production de films, ainsi qu'un relâchement des liens de complémentarité et de solidarité entre les entreprises du secteur, qui étaient au coeur des mécanismes de soutien mis en place après la dernière guerre. Il n'y a pas si longtemps les réseaux de salles contribuaient, sous forme d'à-valoir, à la production des films. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

Ces différents pôles se sont progressivement organisés autour de modèles économiques autonomes, voire antagonistes, destinés à assurer leur survie, puis à permettre leur développement. Les oppositions d'intérêts qui en résultent, illustrés par l'éclatement des associations professionnelles à l'occasion du conflit entre TPS et Canal satellite sur le paiement à la séance, puis par le débat autour des cartes illimitées, contribuent à leur tour à fragiliser le système en rendant plus difficile la recherche de solutions consensuelles.

_______________

Cette étude est organisée autour d'une double approche : celle de l'économie des entreprises et des mouvements qui l'affectent ; celle du financement des films et des tensions auquel il est confronté.

Ces deux points de vue sont nécessaires et indissociables, comme le montre par exemple la concentration croissante des entreprises du secteur autour de quelques groupes de communication : celle-ci a des effets directs sur les conditions de production et d'exploitation des films, -et inversement, les difficultés de financement ou de distribution des films poussent les entreprises concernées à s'adosser à des groupes financièrement plus puissants.

_________________

Malgré l'abondance des statistiques publiées, il n'existe pas de base de données cohérente permettant d'avoir une vision d'ensemble de l'économie française de la production et de l'exploitation des films.

Cette situation résulte de la conjonction de trois facteurs :

1. L'économie du cinéma est à la fois celle des oeuvres, et celles des entreprises qui interviennent dans leur production, leur distribution et leur diffusion . Or en France, contrairement à d'autres pays où chaque film est identifié comme une entreprise, ces deux univers ne coïncident pas.

2. La réalisation d'un film fait intervenir plusieurs types d'apports, de nature très différente : des apports financiers, mesurables, et divers apports en industrie (artistiques, techniques, administratifs..). La raison d'être de ces derniers n'est pas seulement d'ordre économique. Les recettes générées par un film peuvent très bien être inférieures à la valeur cumulée des apports des différents intervenants, telle qu'elle apparaît dans les devis, sans que ceux-ci s'estiment perdants. Dans ce décompte, il est aussi difficile d'évaluer « le coût réel d'un film », que d'apprécier sa rentabilité 40 ( * ) .

3. La plupart des entreprises du secteur du cinéma (production de films, distribution, et exploitation de salles) interviennent dans plusieurs activités dont l'association contribue à leur équilibre financier.

On dispose en pratique de deux systèmes d'information qui ne se recoupent que partiellement et que nous n'avons pas cherché à faire coïncider mais qui, de manière concordante, mettent en évidence les mêmes tendances :

- l'un construit à partir du bilan des entreprises (chiffre d'affaires, charges salariales,..).

- l'autre organisé autour des statistiques liées à l'action du CNC,  concernant les conditions de la production (devis, plan de financement,..), et les résultats l'exposition des oeuvres (nombre d'entrées en salles ; audiences télévisées ; diffusion vidéo).

I. L'ÉCONOMIE DES ENTREPRISES

Le secteur cinématographique regroupe, selon l'INSEE, trois catégories d'acteurs :

le producteur, qui réunit l'ensemble des moyens financiers nécessaires à la réalisation du film, après avoir investi dans le développement du projet ;

Le distributeur, qui prend en charge le film une fois terminé et en assure la commercialisation, en France et à l'étranger ;

L'exploitant de salles 41 ( * ) .

Les trois ensembles d'entreprises de la filière cinéma ont, en termes de chiffres d'affaires 42 ( * ) , des poids comparables

Chiffres d'affaires comparés des différents sous-secteurs de la filière cinéma (M€)

1996

2000

Entreprises de production cinématographique

539

873

Entreprises de distribution de films

536

842

Entreprises d'exploitation de salles

715

950

Source : INSEE / CNC / DDM .les entreprises de l'audiovisuel . août 2002 Retraitement MF

La période 1996 / 2000 a été prise comme référence dans cette première partie de l'étude. Elle apparaît plus représentative de la situation actuelle du cinéma français que l'année 2001 qui affiche des résultats exceptionnels. Elle correspond à une phase de confirmation de l'accroissement du nombre des entrées en salles qui s'était amorcé au début des années 90, et de montée en puissance des nouvelles chaînes thématiques du câble et du satellite (en particulier des chaînes cinéma). Le chiffre d'affaires de l'édition vidéo n'enregistre pas encore le développement du marché des DVD intervenu surtout à partir de 2001, mais ce développement est déjà perceptible dans l'évolution des cessions de droits effectuées par les producteurs ou les distributeurs. L'importance des variations enregistrées d'une année sur l'autre dans la fréquentation des salles de cinéma en France, ou dans la vente de films français à l'étranger, est par ailleurs significative de l'ampleur des fluctuations qui affectent l'économie de ce secteur, et qui tiennent souvent au succès d'un seul film.

1. La place des entreprises de l'audiovisuel et du cinéma dans l'économie française

«Entre 1996 et 2000, les cinquante premières entreprises cinématographiques de l'Union européenne, dont un grand nombre exercent une activité dans plusieurs branches, ont vu leur produit d'exploitation presque doubler, mais leurs indicateurs de performance indiquent une détérioration de leur situation financière» 43 ( * ) .

Cette situation est très exactement celle de la France : l'activité des entreprises du secteur audiovisuel en général, de la filière cinéma en particulier, s'est développée entre 1996 et 2000 deux fois plus vite que dans le reste de l'économie, mais leur équilibre économique apparaît fragile.

L'INSEE évaluait en 2000, la progression de la « production nationale » à 20% par rapport à 1996, soit un rythme moyen de 4,6% par an.

Calculé sur les mêmes bases, le produit de l'activité des entreprises du secteur audiovisuel (chiffre d'affaire et immobilisations) apparaît en augmentation de 43% par rapport à 1996, soit une moyenne de 9,3% par an 44 ( * ) .

La filière cinéma affiche une augmentation de 36,5% par rapport à 1996, soit une moyenne de 8,5% par an.

Sur cet ensemble, l'activité des entreprises de production cinématographique, enregistre une progression de 50% par rapport à 1996, soit une augmentation moyenne de 10,7% par an.

Croissance comparée des différents secteurs audiovisuel entre 1996 et 2000

1996

(M€)

2000

(M€)

Evolution moyenne annuelle

Production nationale

2 060,20

2 472,52

4,6%

Produit de l'activité du secteur audiovisuel

12,117

17,305

+9,3%

Entreprises de la filière cinéma

2,603

3,553

+8,5%

Production de films

0,785

1,177

+10,7%

Distribution

1,012

1,369

+7,8%

Exploitation de salles

0,806

1,007

+5,7%

Autres entreprises de l'audiovisuel

9,514

13,752

+9,6%

Télévision hertzienne

4,664

5,921

+6,1%

Chaînes thématiques et locales

0,413

1,157

+29,4%

+34,0%

Ensembliers du câble et du satellite

0,486

1,565

Production de programmes télévisuels de flux

0,482

0,624

+6,7%

Production de programmes télévisuels de stock

1,140

1,351

+4,3%

Edition vidéo

0,693

0,861

+5,6%

Production de commande

0,634

0,894

+9,0%

Prestations techniques

1,001

1,378

+8,3%

Sources : Les Comptes de la Nation / INSEE 2002 , et Les entreprises de l'audiovisuel / édition août 2002 / CNC - DDM.

2. Les entreprises de production cinématographique

Le chiffre d'affaires des producteurs de cinéma s'est établi à 873 millions d'euros en 2000, en forte progression par rapport à 1996 grâce notamment à l'augmentation des ventes et préventes de droits aux chaînes de télévision, en 1999 et surtout 2000.

Si l'essentiel des recettes de ces entreprises est lié à l'exploitation des films produits 45 ( * ) , une partie significative provient d'autres activités de production (production exécutive, prestations diverses), ou de distribution.

Chiffre d'affaires des entreprises de production cinématographique (M€)

1996

1997

1998

1999

2000

Production totale

785

876

861

924

1177

dont : chiffre d'affaires

539

569

563

661

873

production immobilisée ou stockée 46 ( * )

246

307

288

263

304

Détail du chiffre d'affaires

Ventes de droits d'exploitation des films

384

412

347

525

594

dont :

Remontées recettes guichets et autres recettes en provenance des distributeurs 47 ( * )

123

129

85

120

91

Ventes de films aux chaînes

53

72

69

104

143

Préventes de films aux chaînes

135

121

122

144

201

Ventes et préventes de films à la vidéo

17

20

16

33

59

Ventes et préventes de films à l'étranger

56

70

56

123

101

Autres recettes de production

38

50

80

44

118

Recettes de distribution et autres recettes

117

107

135

93

161

Source : INSEE / CNC / DDM .les entreprises de l'audiovisuel . août 2002 Retraitement MF

3. Les entreprises de distribution

Le montant des recettes des distributeurs de programmes audiovisuels, correspondant à la commercialisation de films français ou étrangers s'est élevé à 842 millions d'euros en 2000, en progression de près de 60% par rapport à 1996. La part des distributeurs spécialisés dans la distribution des films reste majoritaire, mais elle tend à baisser au profit des distributeurs plus généralistes : elle représentait 61 % des recettes en 2000 contre 76% en 1996.

La progression des ventes de films aux éditeurs vidéo est le reflet de l'évolution attendue du marché du DVD.

Chiffre d'affaires des entreprises de distribution (M€)

1996

1997

1998

1999

2000

Production totale

1012

1054

1304

1243

1369

Dont : chiffre d'affaires

946

1004

1246

1186

1342

immobilisations

66

50

58

57

27

Détail du chiffre d'affaires

Recettes de distribution de films 48 ( * )

536

588

802

763

842

dont :

Remontées de recettes des salles

327

288

348

337

343

Ventes de films cinéma aux chaînes

114

174

253

252

225

Ventes de films cinéma à la vidéo

36

43

57

70

115

Distribution de films cinéma à l'étranger

49

61

104

63

93

Divers

10

22

40

41

66

Autres recettes des distributeurs

410

416

444

423

500

Recettes des entreprises ayant pour activité principale la distribution de films en salles

Recettes de distribution de films

407

399

491

461

513

dont :

Remontées de recettes des salles

313

269

319

293

314

Ventes de films cinéma à la vidéo

18

26

27

38

43

Ventes de films cinéma aux chaînes

59

80

121

108

104

Autres recettes sur films cinéma

8

19

20

16

30

Distribution de films cinéma à l'étranger

9

5

4

6

22

Autres recettes des distributeurs de films

65

89

83

101

100

Total des recettes

472

488

574

562

613

4. Les entreprises d'exploitation de salles de cinéma

Les recettes liées à l'exploitation des salles représentaient, en 2000, un total de 798 millions d'euros, constitué à 84% des « recettes guichet », auxquelles s'ajoutaient les recettes de confiseries et les recettes de publicité. On notera que les montants de ces deux derniers postes ont doublé depuis 1996, alors que les recettes guichet n'augmentaient que de 20%

Le niveau élevé des recettes guichet en 1998 est lié au succès de Titanic.

Chiffre d'affaires des entreprises d'exploitation en salles

en millions d'euros

1996

1997

1998

1999

2000

Production totale

806

890

1038

1063

1007

Dont : chiffre d'affaires

715

836

952

958

950

immobilisations

91

54

86

105

57

Détail du chiffre d'affaires

Recettes liées à l'exploitation des salles

625

678

808

758

798

dont

Recettes nettes aux guichets ( hors TSA) 49 ( * )

555

585

686

629

669

Confiseries

34

49

58

64

69

Recettes de publicité

16

18

22

33

31

Autres recettes d'exploitation de salles

20

27

43

32

28

Autres recettes des exploitants de salles

90

158

144

200

153

Recettes de distribution 50 ( * )

43

124

80

122

82

Recettes de production

Autres recettes

30

17

22

12

28

36

31

47

23

48

Total

715

836

952

958

950

Source : INSEE / CNC / DDM .les entreprises de l'audiovisuel . août 2002 Retraitement MF

* 36 Les dépenses des ménages en « glaces et sorbets », pour l'année 2000 ont été de 1,1 milliard d'euros  (source : INSEE / la consommation des ménages).

* 37 On notera que les recettes de confiserie des exploitants de salles ( 69 millions d'euros, en 2000) sont du même ordre que la part de recettes ( 91 millions d'euros) qui revient aux producteurs français sur le produit de l'exploitation en salles de leurs films ( tableaux 3 et 5 , ci-après).

* 38 Il serait illusoire de croire que la force du cinéma américain ne relève que du jeu du marché et du dynamisme de ses entreprises. Outre la puissance de leur marché intérieur et la qualité de leurs films, les majors américaines ont en effet bénéficié, et bénéficient encore, de multiples avantages fiscaux à l'exportation, dont le principal consiste pour les entreprises américaines à pouvoir se faire facturer, par une filiale «off shore», les frais relatifs à la commercialisation de leurs films à l'étranger, et à déduire ces coûts de leurs revenus imposables. Ces aides ont contribué à la constitution puis au renforcement de positions dominantes sur les marchés étrangers, notamment au niveau de la distribution et de l'exploitation, selon des pratiques à l'époque strictement interdites sur le marché américain lui-même, mais vis à vis desquelles les réglementations nationales et européennes étaient démunies, ou indifférentes.

* 39 Après ceux des Etats Unis et de l'Inde.

* 40 En toute logique, la rentabilité de la production cinématographique, comme celle de l'édition de livres, ne peut être appréhendée qu'au niveau des entreprises, même si la problématique du financement se situe essentiellement au niveau des oeuvres. Cette caractéristique est souvent à l'origine d'un malentendu concernant l'évaluation des performances de la production nationale ou la légitimité du système de soutien sur lequel elle s'appuie.

* 41 Les chaînes de télévision et les éditeurs vidéo dont les ressources contribuent aussi à l'économie du secteur relèvent, pour l'INSEE, de filières spécifiques.

* 42 Les chiffres d'affaires figurant dans ce tableau correspondent à l'ensemble des recettes des entreprises concernées, y compris celles qui ne se rapportent pas à leur activité principale.

* 43 « Cinéma, télévision, vidéo et multimédia en Europe » . Octobre 2002 . Observatoire européen de l'audiovisuel

* 44 L'indicateur obtenu en ajoutant les immobilisations des entreprises à leur chiffre d'affaires est, parmi l'ensemble des indicateurs comptables, celui qui permet le plus simplement de rendre compte de l'évolution relative de l'activité d'un secteur économique.

Le Produit intérieur brut (PIB), indicateur utilisé pour évaluer la croissance économique dans le cadre de comparaisons internationales, est obtenu en retranchant de la Production nationale, les consommations intermédiaires et en ajoutant les impôts et taxes (déduction faite des subventions).

* 45 Conformément aux conventions retenues par l'INSEE, ne sont prises en compte dans ce tableau que les recettes des « entreprises ayant pour activité principale, la production de films ». D'autres entreprises peuvent coproduire des films, et enregistrer à ce titre des « recettes de production cinématographique ». Ainsi, en 2000, aux 712 millions d'euros des producteurs de films (594 M€ de ventes de droits et 118 M€ d'autres recettes de production), se sont ajoutés 97 millions d'euros de recettes de production cinématographique d'autres entreprises, répartis comme suit :

Producteurs audiovisuels : 19

Producteurs de films de commande : 26

Prestataires techniques : 17

Distributeurs :12

Exploitants : 23 (il s'agit essentiellement de Gaumont qui, en 2000, avait encore pour activité principale, une activité d'exploitant. Son activité de production n'était pas filialisée).

Globalement, les recettes liées à la production de films s'établissaient ainsi à 809 millions d'euros en 2000.

* 46 Ce chiffre, qui représente en principe la valeur de la production récente, est en fait difficilement interprétable à cause des différences de traitement comptable pouvant exister d'une société à l'autre. Le secteur de la production audiovisuelle bénéficie en effet en France, comme dans de nombreux autres pays, d'un régime comptable particulier donnant au producteur une certaine souplesse. Dans la prise en compte des apports des coproducteurs il peut, soit choisir d'inscrire le coût total de la production à son actif et les apports des coproducteurs dans son compte de résultat, soit n'inscrire à son actif que la différence entre le coût du film et les apports des autres producteurs ; ceux-ci ne figurent alors pas dans le compte de résultat. De même, pour ce qui est des amortissements, il peut opter, soit pour un amortissement linéaire sur un minimum de trois ans, soit pour un amortissement sur la base des recettes générées par la production dans la limite, la première année, de 80% du coût de l'investissement du film.

* 47 Ce chiffre regroupe les à-valoir versés par les distributeurs avant la commercialisation des films, et les compléments de recettes qu'ils versent aux producteurs au fur et à mesure des exploitations.

* 48 Conformément aux conventions de l'INSEE, ne sont prises ici en compte que les entreprises déclarant pour activité principale : la distribution. Ainsi, par exemple, les recettes de distribution d'une entreprise d'exploitation en salles comme Gaumont, distributeur de films comme Le Cinquième Elément ou Jeanne d'Arc , sont comptabilisées dans les recettes de distribution des entreprises d'exploitation en salles.

* 49 Le chiffre des recettes guichet, tel qu'il apparaît ici, concerne des recettes nettes (hors taxes). Il est issu des résultats de l'Enquête Annuelle d'Entreprises (EAE), enquête par sondage menée chaque année par l'INSEE et dont les résultats sont utilisés tel quel pour en conserver la cohérence interne. Il est différent du chiffre des recettes des entrées en salles qui figure dans le tableau p. 25, et qui, issu des bordereaux de recettes que les exploitants de salles sont tenus de transmettre au CNC chaque semaine, représente l'intégralité des recettes de billetterie comptabilisées au titre d'une année.

La part des films français dans ces recettes, varie en fonction du succès obtenu :

1996

1997

1998

1999

2000

Part des films français dans les recettes guichet (%)

37,5

34,5

27,6

32,4

28,5

* 50 Les recettes de distribution connaissent deux pics en 1997 et 1999, grâce aux très bons résultats du Cinquième Elément et de Jeanne d'Arc, tous deux distribués par une entreprise dont l'activité principale est l'exploitation de salles de cinéma.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page