1
Auxquels il faudrait adjoindre les
propositions d'Henri Clerc, chef de service au ministère des finances,
auteur dramatique et député de la Savoie.
2
Cf. infra pages 76 et 77.
3
Compte spécial du Trésor n° 902-10
4
Jusqu'à juin 2002, le producteur percevait 140 % du
produit de la TSA (Taxe Spéciale Additionnelle, représentant
11 % du prix du billet) générée par les
entrées de son film : soit environ 5 francs (0,76 euro) par
billet. Depuis, un système dégressif en fonction du nombre
d'entrées a été instauré. Le producteur
reçoit 125 % de la TSA générée par les
500.000 premières entrées, 110 % de la TSA
générée de la 500.001ème à la
5.000.000ème entrée, et 50 % de la TSA des entrées
suivantes. Ce mécanisme est valable pendant une période de cinq
ans à compter de la sortie en salles du film.
5
Une
référence particulièrement
éclairante
est faite
au domaine du sport,
qui subit la
même logique mais dont il est noté, qu'aux États-Unis, pays
éminemment libéral, on s'est efforcé de maîtriser
les dérives : les autorités américaines ont introduit
un ensemble de règles qui visent à préserver la
diversité et à éviter les surenchères qui
compromettraient au bout du compte l'équilibre économique de
l'ensemble des clubs.
6
Dans le cadre d'un accord passé en mai 2000 avec les
représentants du secteur de la production, Canal + s'est
engagé à consacrer 45 % de ses obligations d'achat à
des production d'un montant inférieur à 5,34 millions d'euros,
soit l'équivalent de 35 millions de francs. Cette obligation a
été étendue à compter de 2003 aux chaînes du
câble et du satellite avec d'autres paramètres.
C'est ainsi que TPS qui devrait dépenser 15 % de ses obligations
d'investissement dès 2003 et 20 % en 2004, tandis que ce
pourcentage atteint 25 % pour Canal Satellite.
On note que l'obligation d' investissement -fixée pour TPS cinéma
à 2,01 euros par mois et par abonné dans l'achat ou le
préachat de films français-, qui résultait jusqu'à
présent d'un simple accord avec certaines organisations professionnelles
du cinéma est désormais intégré dans les
conventions des chaînes.
7
Cf. rapport n° 278 (2002-2003) de M. Yann Gaillard, au nom de
la commission des finances.
8
Cette année qui a vu le franchissement par Canal + du seul
du million d'abonnés est une année charnière puisqu'y sont
identiques à la fois le nombre de films français et films
américains distribués ainsi que leur nombre de spectateurs
respectifs.
9
En masse, le rapport remarque que si 20 films ont gagné 20
millions d'euros, 110 films ont perdu 27 millions d'euros. Au total, en 1998,
la distribution des films français avait dégagé,
après intervention du compte de soutien, environ 7,5 millions d'euros de
pertes.
10
Une personne physique ou morale distincte de l'entreprise de
production sera présumée contrôler cette entreprise
dès lors qu'elle détiendra une fraction du capital lui
conférant plus de 50 % des droits de vote, éventuellement en
vertu d'un accord avec d'autres associés ou bien qu'elle n'atteigne pas
ce seuil, elle détermine en fait les décisions des
assemblées générales. Le contrôle de fait est
présumé lorsque cette personne physique ou morale dispose,
directement ou indirectement, d'une fraction des droits de vote
supérieure à 40 % et qu'aucun autre associé ou actionnaire
ne détient directement ou indirectement une fraction supérieure
à la sienne.
11
Cette pratique, déjà mentionnée supra, page
29, consiste à demander au producteur délégué qu'il
rétrocède aux « talents » une partie de ses
droits de tirage sur le compte de soutien, le cas échéant par
l'intermédiaire de sociétés de coproduction ad hoc dont
les droits de tirage ne sont pas réinvestis immédiatement mais
mis en sommeil ou monnayés à l'occasion de la revente des parts
de ladite société de coproduction.
12
La procédure d'agrément est la clé
d'accès au soutien automatique. C'est elle qui permet à un film
de générer, à l'occasion de son exploitation, des droits
futurs en proportion de son succès sur les différents supports
d'exploitation. L'agrément permet également de mobiliser le
soutien précédemment acquis lorsqu'il porte sur une oeuvre dite
de réinvestissement.
13
Les contrats laissent une large proportion des
« recettes nettes par producteur » RNPP- aux partenaires
privés jusqu'à l'amortissement du film, après quoi la part
revenant au fond de soutien est portée à 30 % ou 50 % jusqu'au
remboursement du film. Lorsqu'elle est remboursée, une redevance de 15 %
des recettes France reste due par les bénéficiaires et vient
alimenter le compte de leurs droits à soutien. Le rapport observe en
outre que la notion même de taux de remboursement est difficile à
cerner. Le ratio le plus pertinent serait celui qui rapproche le montant des
recettes encaissées cumulées sur la carrière des films du
montant des avances investies dans la production de ces mêmes films. Les
taux sont plus erratiques. Ils s'établissent pour la période
1960-1987 à 15 %.
14
Il s'agirait de permettre au CNC de récupérer
l'avance sur le soutien automatique engendrée par le film dans tous les
cas, même lorsque son bénéficiaire n'a pas opté pour
cette formule de remboursement.
15
Les demandes de subventions doivent notamment comporter un plan
de production, une liste des personnes employées, un budget
présenté suivant un modèle standard, un plan de
financement (cash flow plan), un contrat de distribution ou une lettre
d'intention ayant le même objet, un plan de promotion et de
communication...
16
Au cours des trois derniers exercices connus, 2000, 2001 et
2002,la commission d'avance sur recettes a retenu respectivement 19, 23 et 28
projets ( faisant apparaître des « taux de
sélectivité » par rapport aux nombre de projets
examinés de 5,9 %, 6,4 % et 7,6 %) parmi lesquels seuls
15, 17 et 10 ont été réalisés, ce qui marque une
baisse très sensible du « taux de
concrétisation », qui n'atteint plus en 2002 que 36 %
contre près de 80 % en 2000.
17
Le public du cinéma est plus jeune plus urbain et plus
instruit que celui de la télévision. Le décalage est tel
qu'il est fréquent que la chaîne généraliste
n'utilise pas toujours le droit de deuxième passage à l'antenne
des films qu'elle a coproduit.
18
Il est vrai que cette notion est sans doute moins simple à
établir dans la pratique qu'il ne pourrait sembler de prime abord,
compte tenu, notamment, des marges d'arbitraire dans l'affectation des
coûts à telle ou telle production par suite des libertés
laissées en matière d'amortissement.
19
Pour investir en coproduction, les chaînes hertziennes en
clair doivent passer impérativement par le biais d'une filiale dont
c'est l'objectif social exclusif et qui ne peut en aucun cas être
producteur délégué. Par ailleurs, des conditions
restrictives tenant notamment à la proportion de la part coproduction
par rapport à la part antenne conditionnent l'inclusion des
dépenses des chaînes dans leur obligation à l'égard
de la production indépendante.
20
Ainsi cela pourrait coûter en 2003 en France
Télévisions 3,3 millions d'euros (plus de 1,9 million
d'euros pour France 2, 1,4 million d'euros pour France 3).
21
Celui-ci prévoit notamment que : les filiales de
chaînes de télévision ne peuvent détenir plus de
50 % du soutien financier généré par un film ;
que le producteur délégué se voit réserver une
quote-part inaliénable de 25 % du soutien ; que les filiales
de chaînes n'ont plus accès au soutien généré
par la première diffusion du film sur leur antenne (dans le cadre du
préachat) ; et que le calcul de la quote-part du soutien doit
refléter la participation de chaque partenaire à la production.
22
Le secteur la télévision en clair a vu en 2002 sa
contribution passer de 3 % à 3,2 % du chiffre d'affaires, ce qui
représente un coût additionnel de 2,9 millions d'euros pour France
2 (dont 1,7 million d'euros d'effet taux) et 2,1 millions d'euros pour
France 3 (dont 1,2 million d'euros d'effet taux) par rapport à 2001.
23 La mesure préconisée augmenterait mécaniquement de 66 % les subventions versées par les chaînes mères (+ 2,8 millions d'euros pour France 2 ; + 2,3 millions d'euros pour France 3), en prenant comme référence l'exercice 2003.
24
Le rapport Leclerc souligne la concentration des
investissements sur une vingtaine de gros films et précise que
« c'est sur cette catégorie de films que l'apport en
financements hors part du producteur est le plus élevé : il
atteint 69 % en 2001 ».
25
Le phénomène est accentué par le
développement du marché du DVD, qui conduit les distributeurs
à décaler la date de diffusion de leurs films sur les
chaînes en clair pour des rasons commerciales, indépendamment du
calendrier officiel des médias.
26
Un barème de points permet d'obtenir 100 % du soutien
à partir de 80 points.
27
Sur les 100 premières audiences en 2001 on ne compte plus
que23 films dont 9 français, soit pour chacune de ses catégories
moins de la moitié des scores de 1993.
28
Les agrégats budgétaires tendent à
rapprocher dans un cadre commun la présentation des actions et la mesure
des coûts, la description des objectifs et la mesure des résultats.
29
Cet organisme se verrait confier les missions suivantes :
- description des structures capitalistiques des sociétés de
production cinématographique ;
- suivi statistique des investissements consentis dans la production ;
- évolution des coûts de production par l'exploitation
systématique des devis ;
- suivi statistique des volumes et types de films produits ;
- étude du cycle de remontée de recettes ;
- évaluation des objectifs poursuivis par les différents outils
du soutien à la production : celui-ci pourrait, par exemple,
être chargé d'analyser des pondérations retenues pour les
différents critères permettant d'analyser un film d'initiative
française ou une production indépendante.
30
Elle résulte de la loi n° 94-126 du 11 février
1994 relative à l'initiative et à l'entreprise individuelle.
31
Il s'agit très exactement de deux des critères de
la PME en droit communautaire
(recommandation 96/280/CE du 3 avril
1996)
.
32
C'est à dire le montant de leur souscription
moins les sommes éventuellement récupérées.
33
Le terme de rentabilité appliqué au cinéma
doit être pris avec prudence. Pour un film pris isolément, cette
rentabilité est difficile à déterminer puisqu'elle doit
s'apprécier sur période longue en comptabilisant l'ensemble des
exploitations à venir, support par support, pays par pays, année
après année, sachant que la valeur marchande d'un film est par
ailleurs fonction de l'importance du portefeuille de droits avec lequel il est
commercialisé. Si, faute de mieux, on s'en tient au succès en
salle comme d'un indicateur de rentabilité commerciale potentielle, on
doit prendre en compte le fait, d'une part que cette exploitation ne constitue
qu'un élément très minoritaire du chiffre d'affaires
généré par la production cinématographique
nationale, et d'autre part que, s'agissant d'une « industrie de
prototypes », il n'est ni possible ni même souhaitable que tous
les films produits soient d'emblée des succès commerciaux.
De ce point de vue, le clivage entre « films commerciaux»
et « films d'auteur » n'est pas significatif. Les
films français récents qui apparaissent les plus rentables
à l'issue de leur exploitation en salles sont souvent des films qui
relèvent plutôt du « cinéma d'auteur »,
que des catégories habituelles du « cinéma
commercial ». Un certain nombre de films d'auteur à petits
budgets figurent parmi les succès les plus remarqués du
cinéma français de ces dernières années :
Marius et Jeannette ; Le Goût des autres ; Harry, un ami qui
vous veut du bien ; Vénus beauté ; Une hirondelle fait
le printemps...ont dépassé 2 millions d'entrées en France.
Il paraît dès lors plus logique de chercher à
évaluer la rentabilité des investissements engagés au
cours d'une période donnée, y compris les aides à la
production, soit au niveau de l'entreprise de production, soit au niveau de
l'ensemble du secteur. Le « compte économique de
l'audiovisuel » réalisé conjointement par le CNC et par
la mission statistique de la Direction du développement des
médias, semble ainsi montrer que sur la période
étudiée, 1989-1996, la production cinématographique
française est équilibrée puisque les recettes de
production (20,3 milliards de F. dont 18,1 milliards de ventes de droits
de diffusion, et 2,2 milliards de F. de droits dérivés et autres
recettes de production) sont supérieures à la valeur
cumulée de la production immobilisée, c'est à dire au
total des dépenses engagées pour des productions nouvelles (17,8
milliards de F.).
34
Le déficit commercial de l'Europe en matière
audiovisuelle qui représente aujourd'hui plus de 8 milliards d'euros, a
augmenté de 45% en quatre ans.
35
Les services de la concurrence de la Commission considèrent
que ces obligations sont de nature à introduire des distorsions de
concurrence « lorsqu'elles ne comportent pas une compensation
raisonnable pour les organismes concernés ».
36
Les dépenses des ménages en « glaces et
sorbets », pour l'année 2000 ont été de 1,1
milliard d'euros (source : INSEE / la consommation des
ménages).
37
On notera que les recettes de confiserie des exploitants de
salles ( 69 millions d'euros, en 2000) sont du même ordre que la part de
recettes ( 91 millions d'euros) qui revient aux producteurs français sur
le produit de l'exploitation en salles de leurs films ( tableaux 3 et 5 ,
ci-après).
38 Il serait illusoire de croire que la force du cinéma américain ne relève que du jeu du marché et du dynamisme de ses entreprises. Outre la puissance de leur marché intérieur et la qualité de leurs films, les majors américaines ont en effet bénéficié, et bénéficient encore, de multiples avantages fiscaux à l'exportation, dont le principal consiste pour les entreprises américaines à pouvoir se faire facturer, par une filiale «off shore», les frais relatifs à la commercialisation de leurs films à l'étranger, et à déduire ces coûts de leurs revenus imposables. Ces aides ont contribué à la constitution puis au renforcement de positions dominantes sur les marchés étrangers, notamment au niveau de la distribution et de l'exploitation, selon des pratiques à l'époque strictement interdites sur le marché américain lui-même, mais vis à vis desquelles les réglementations nationales et européennes étaient démunies, ou indifférentes.
39
Après ceux des Etats Unis et de
l'Inde.
40
En toute logique, la rentabilité de la production
cinématographique, comme celle de l'édition de livres, ne peut
être appréhendée qu'au niveau des entreprises, même
si la problématique du financement se situe essentiellement au niveau
des oeuvres. Cette caractéristique est souvent à l'origine d'un
malentendu concernant l'évaluation des performances de la production
nationale ou la légitimité du système de soutien sur
lequel elle s'appuie.
41
Les chaînes de télévision et les
éditeurs vidéo dont les ressources contribuent aussi à
l'économie du secteur relèvent, pour l'INSEE, de filières
spécifiques.
42
Les chiffres d'affaires figurant dans ce tableau correspondent
à l'ensemble des recettes des entreprises concernées, y compris
celles qui ne se rapportent pas à leur activité principale.
43
« Cinéma, télévision,
vidéo et multimédia en Europe »
. Octobre
2002
. Observatoire européen de l'audiovisuel
44
L'indicateur obtenu en ajoutant les immobilisations des
entreprises à leur chiffre d'affaires est, parmi l'ensemble des
indicateurs comptables, celui qui permet le plus simplement de rendre compte de
l'évolution relative de l'activité d'un secteur
économique.
Le Produit intérieur brut (PIB), indicateur utilisé pour
évaluer la croissance économique dans le cadre de comparaisons
internationales, est obtenu en retranchant de la Production nationale, les
consommations intermédiaires et en ajoutant les impôts et taxes
(déduction faite des subventions).
45
Conformément aux conventions retenues par l'INSEE, ne sont
prises en compte dans ce tableau que les recettes des « entreprises
ayant pour activité principale, la production de films ».
D'autres entreprises peuvent coproduire des films, et enregistrer à ce
titre des « recettes de production
cinématographique ». Ainsi, en 2000, aux 712 millions d'euros
des producteurs de films (594 M€ de ventes de droits et 118 M€
d'autres recettes de production), se sont ajoutés 97 millions d'euros de
recettes de production cinématographique d'autres entreprises,
répartis comme suit :
Producteurs audiovisuels : 19
Producteurs de films de commande : 26
Prestataires techniques : 17
Distributeurs :12
Exploitants : 23 (il s'agit essentiellement de Gaumont qui, en
2000, avait encore pour activité principale, une activité
d'exploitant. Son activité de production n'était pas
filialisée).
Globalement, les recettes liées à la production de films
s'établissaient ainsi à 809 millions d'euros en 2000.
46
Ce chiffre, qui représente en principe la valeur de la
production récente, est en fait difficilement interprétable
à cause des différences de traitement comptable pouvant exister
d'une société à l'autre. Le secteur de la production
audiovisuelle bénéficie en effet en France, comme dans de
nombreux autres pays, d'un régime comptable particulier donnant au
producteur une certaine souplesse. Dans la prise en compte des apports des
coproducteurs il peut, soit choisir d'inscrire le coût total de la
production à son actif et les apports des coproducteurs dans son compte
de résultat, soit n'inscrire à son actif que la différence
entre le coût du film et les apports des autres producteurs ;
ceux-ci ne figurent alors pas dans le compte de résultat. De même,
pour ce qui est des amortissements, il peut opter, soit pour un amortissement
linéaire sur un minimum de trois ans, soit pour un amortissement sur la
base des recettes générées par la production dans la
limite, la première année, de 80% du coût de
l'investissement du film.
47
Ce chiffre regroupe les à-valoir versés par les
distributeurs avant la commercialisation des films, et les compléments
de recettes qu'ils versent aux producteurs au fur et à mesure des
exploitations.
48
Conformément aux conventions de l'INSEE, ne sont prises ici
en compte que les entreprises déclarant pour activité
principale : la distribution. Ainsi, par exemple, les recettes de
distribution d'une entreprise d'exploitation en salles comme Gaumont,
distributeur de films comme
Le Cinquième Elément
ou
Jeanne d'Arc
, sont comptabilisées dans les recettes de
distribution des entreprises d'exploitation en salles.
49
Le chiffre des recettes guichet, tel qu'il apparaît ici,
concerne des recettes nettes (hors taxes). Il est issu des résultats de
l'Enquête Annuelle d'Entreprises (EAE), enquête par sondage
menée chaque année par l'INSEE et dont les résultats sont
utilisés tel quel pour en conserver la cohérence interne. Il est
différent du chiffre des recettes des entrées en salles qui
figure dans le tableau p. 25, et qui, issu des bordereaux de recettes que les
exploitants de salles sont tenus de transmettre au CNC chaque semaine,
représente l'intégralité des recettes de billetterie
comptabilisées au titre d'une année.
La part des films français dans ces recettes, varie en fonction du
succès obtenu :
|
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Part des films français dans les recettes guichet (%) |
37,5 |
34,5 |
27,6 |
32,4 |
28,5 |
50
Les recettes de distribution
connaissent
deux pics en 1997 et 1999, grâce aux très bons résultats du
Cinquième Elément et de Jeanne d'Arc, tous deux distribués
par une entreprise dont l'activité principale est l'exploitation de
salles de cinéma.
51
La valeur de ces apports, telle qu'elle apparaît dans le
budget de production peut alors être supérieure à ce
qu'elle serait si les prestations étaient payées au moment
où elles sont fournies, puisqu'elle intègre le risque pris par
les prestataires concernés. C'est le cas, par exemple, quand un
comédien se met « en participation ». Cet
écart entre le coût de la production, et le prix qu'aurait
à payer un commanditaire qui financerait totalement le film en
rémunérant normalement les intervenants, conduit quelquefois les
observateurs extérieurs à considérer que « les
devis sont gonflés ». Ce peut être le cas mais, la
valeur des apports en industrie déterminant généralement
la part de recette à laquelle elle donne droit, son évaluation
est soumise au contrôle des autres producteurs pour lesquels toute
surévaluation constituerait un préjudice.
52
Ils peuvent même être inférieurs aux
financements obtenus par le producteur auprès de ses différents
partenaires, ce qui lui permet de financer, en totalité ou en partie,
ses propres frais de fonctionnement.
53
Source : CNC / octobre 2002. Le coût des films, comme
la répartition des financements fait régulièrement l'objet
de révision en fonction des éléments d'information qui
parviennent au CNC. Ces tableaux, au départ construits à partir
de données provenant des budgets prévisionnels des films,
évoluent donc au fur et à mesure de la disponibilité des
comptes définitifs. Ce qui, pour les années récentes, peut
fausser les comparaisons avec les années antérieures.
54
Les apports en coproduction de Studio Canal France (ex Studio
Canal+), sont ici inclus parmi les apports des producteurs français, en
considérant que ces financements ne font pas l'objet d'une obligation.
Dans les publications antérieures du CNC, ils étaient
généralement compris dans les apports en coproduction des
chaînes.
55
Ces crédits sont de deux types : des crédits
correspondant à une avance de trésorerie gagée sur des
contrats ou des subventions dont tout ou partie du règlement
n'interviendra qu'une fois le film terminé, et présentant
à ce titre un risque limité ; des crédits
finançant le
gap financing,
c'est à dire l'écart
entre les besoins de financement de la production et les ressources
mobilisées avant tournage par le producteur, que ce dernier
espère combler soit par d'autres apports avant la fin du film, soit par
des recettes commerciales au moment de l'exploitation. Les crédits de ce
type peuvent comporter un risque important, et les frais financiers qu'ils
engagent peuvent être relativement élevés.
56
On notera que, si la réglementation
détermine les ressources du fonds de soutien, la part de leurs recettes
que les diffuseurs doivent consacrer au financement de la production
cinématographique, ou le montant des Soficas, l'essentiel de ces sommes
est réparti en fonction de critères de marché. Les aides
sélectives, et notamment l'avance sur recettes, n'ont
représenté en 2001 que 3,2% du coût global des films
d'initiative française.
57 Ce total est estimé par le CNC à 740 M€ pour 2001.
58
Les recettes salles qui apparaissent ici,
correspondent à la part producteurs/distributeurs, sur les films
français, de la recette guichet déclarée dans les
bordereaux transmis au CNC.
59
Les recettes télévisuelles correspondent aux
pré-achats et achats de droits de diffusion de l'ensemble des diffuseurs
(les recettes nouvelles apportées par les services de paiement à
la séance, comme Kiosque et Multivision, ou par les services de
vidéo à la demande restent, pour l'instant, marginales). Les
apports en coproductions des chaînes de télévision ne sont
pas pris en compte dans la mesure ou ils privent en retour la filière
cinématographique d'une partie des recettes
générées par les autres segments. Ce choix conduit
toutefois à sous-évaluer la contribution réelle des
diffuseurs dans la production cinématographique.
60
Les recettes vidéo correspondent ici à la part du
chiffre d'affaires des éditeurs vidéo émanant de la vente
et de la location de cassettes et DVD de films français.
61
Les recettes d'exportation ne prennent en compte que
l'exportation des films français et correspondent aux recettes
déclarées au CNC par les exportateurs.
62
Le montant des recettes découle de l'exploitation des
bordereaux de déclaration de recettes établis par les salles.
63
La nationalité résulte de l'origine du film
mentionnée par la commission de classification lors de l'attribution du
visa d'exploitation. La nationalité est automatiquement française
lorsqu'il s'agit d'un film ayant reçu l'agrément. Les films
français comprennent donc les films 100% français et des
coproductions avec d'autres pays. Les évolutions divergentes des
recettes des films français et des films étrangers au cours de la
période considérée traduisent les différences de
performances des deux catégories de films.
64
Les obligations des chaînes en clair, en ce domaine, ne
concernent que les préachats et les apports en coproduction.
65
Ces statistiques sont produites à partir des
déclarations de recettes des éditeurs adhérant au Syndicat
de l'édition vidéo (SEV), qui réalisent environ 90 %
du chiffre d'affaires du secteur (hors films pornographiques). Elles rendent
compte des ventes des éditeurs aux distributeurs (détaillants,
grandes surfaces spécialisées, hypermarchés , ...) et
non les ventes finales aux consommateurs. Les données
communiquées ici correspondent donc aux ventes en gros (hors taxes) des
éditeurs.
66
L'explosion du DVD est surtout sensible depuis 2001. Ainsi, selon
les chiffres du SEV le chiffre d'affaires des éditeurs vidéo
(films et hors films) a progressé de 25 % en 2001 pour atteindre
819 M€, le DVD représentant avec un chiffre d'affaires de 415
millions d'euros, déjà plus de la moitié du chiffre
d'affaires du secteur.
67
Ces chiffres ne prennent pas en compte les apports en industrie
des coproducteurs étrangers, intervenant en contrepartie de droits de
diffusion ou de commercialisation
68
La réglementation actuelle prévoit que les
chaînes qui participent au financement d'une production
indépendante, ne peuvent détenir, directement ou indirectement,
les mandats de commercialisation pour plus d'une des modalités
d'exploitation suivantes : exploitation en salles en France ;
édition vidéo en France; diffusion sur d'autres chaînes
françaises de télévision ; exploitations à
l'étranger.
69
Le département statistique de la Direction du
développement des médias réalise depuis quelques
années un « compte économique de
l'audiovisuel » qui tente d'établir, année par
année, un bilan de l'activité des différentes
filières du secteur audiovisuel en croisant l'ensemble des informations
recueillies par le CNC et par l'INSEE. Comme pour les recettes des films, les
échanges de droits sont pris ici au sens restreint : reversements
des distributeurs aux producteurs ou remontées des salles aux
distributeurs. Ils ne comprennent pas les apports en coproduction, les droits
dérivés et les autres recettes, bien que ceux-ci soient
liés à la production de films. Compte tenu du flou des
définitions, le chiffrage des échanges avec l'étranger,
est à considérer comme un ordre de grandeur.
70
La dernière synthèse disponible concerne
l'année 1996. L'actualisation jusqu'à l'année 2000 est en
cours Les données disponibles conduisent à penser que la
répartition des revenus sera sensiblement la même qu'en 1996.
71
Reversements des exploitants aux distributeurs sur recettes
guichet
72
Achats de droits des distributeurs à l'étranger,
pour ventes aux salles , aux chaînes et aux éditeurs vidéo
73
Importations totales
74
Exportations totales, y compris les réexportations
de films étrangers, et y compris les apports en industrie des
coproducteurs étrangers intervenant dans la production de films
français en contrepartie de droits de diffusion ( ce chiffre est donc
supérieur à celui des recettes d'exportation figurant dans le
tableau 14) .
75
En rapprochant les revenus des producteurs, telles qu'ils
apparaissent dans ce tableau, des recettes des films français telles
qu'elles figurent dans le tableau 8, on peut avoir une estimation de la marge
brute des distributeurs et des éditeurs vidéo sur la part de
droits des films français qu'ils commercialisent. (Chiffres en millions
de francs)
|
Recettes des distributeurs et des
|
Revenus des producteurs
|
Marge
brute
|
Exploitation en salles |
733 |
469 |
264 |
Ventes aux TV |
350 |
232 |
118 |
Exportation et vidéo |
318 |
197 |
121 |
Total |
1401 |
898 |
503 |
76
Par convention, le minimum garanti des
distributeurs est ici affecté aux recettes salles
77
Les entreprises de production doivent remplir les conditions
suivantes : avoir des présidents, directeurs ou gérants de
nationalité française ou ressortissants d'un Etat européen
; ne pas être contrôlées, au sens de l'article 355-1 de la
loi du 24 juillet 1966, par une ou plusieurs personnes physiques ou morales
ressortissantes d'Etats autres que les Etats européens (une
définition large des Etats européens est fixée par le
décret).
1
Les films non agrées sont soit les films financés par
un producteur français mais ne pouvant être qualifiés
d'oeuvres européennes, soit les films dits
« sauvages », qui ne font pas appel à un financement
encadré ou au soutien financier de l'Etat et dont la production n'est
pas terminée. Par définition les films étrangers qui ne
rentrent pas dans les critères de l'agrément sont
également des films non agrées.
78
La souplesse introduite par la réforme - les films
qui n'ont pas obtenu l'agrément avant le début des prises de vues
ne sont plus exclus du bénéfice du soutien financier - a rendu
quasi inexistant le nombre de films dits "sauvages". Seuls les films ne
respectant pas les critères du barème de points européens
et ne remplissant pas les conditions d'accès au barème du soutien
financier (20 points sur 100) ne peuvent être agréés.
Cette réforme peut avoir eu pour effet d'accroître le nombre des
films d'initiative française pris en compte dans les statistiques du
CNC, un décalage d'une année sur l'autre pouvant se produire,
puisqu'un film tourné une année donnée sans faire appel
aux financements encadrés peut apparaître dans les statistiques de
l'année suivante.
79
Les autres interventions du Centre national de la
cinématographie concernent notamment les industries techniques,
l'édition vidéo, les associations et les festivals.
80
Le crédit inscrit à ce compte représente
pour le producteur une part significative des revenus de son film. Le CNC
l'évalue à environ 0,82 euro par entrée, soit plus de la
moitié du recettes directes générées par
l'exploitation en salle.
81
Le soutien investi fait l'objet d'une majoration de 25% pour les
films tournés en version originale en langue française et peut
être majoré lorsqu'il y a tournage en studio en France.
82
En 2000, la contribution d'Arte à la production
cinématographique a représenté plus de 4% de son chiffre
d'affaires.
83
Pour l'application de ces mesures, une entreprise de production
cinématographique est, selon l'actuel article 3-2 du décret,
réputée indépendante lorsque son capital social n'est pas
détenu par le diffuseur à plus de 15 %, lorsqu'elle n'est pas
contrôlée par un actionnaire ou un groupe d'actionnaires qui
contrôle également le diffuseur et lorsqu'il n'existe pas entre
elle et le diffuseur une communauté d'intérêts durable.
84
L'ensemble du dispositif a donné lieu à de nouveaux
décrets, à la suite de la loi sur l'audiovisuel du 1
er
août 2000.
85
La décision de la Commission du 24 juin 1998 a retenu
quatre critères généraux : l'aide doit concerner les
productions et non les structures ; l'intensité de l'aide doit
être limitée à 50% du budget de production (un arrêt
de la Cour de Justice de mars 2001 a par ailleurs admis que les obligations
d'investissement des chaînes de télévision peuvent ne pas
être qualifiées d'aides d'Etat) ; le producteur doit avoir la
liberté de dépenser au moins 20% du budget du film dans d'autres
Etats membres sans perte d'aide ; les aides complémentaires
destinées à certaines prestations spécifiques ne sont pas
autorisées.
86
Un film américain est distribué dans tous les pays
européens en même temps (ce qui permet de réaliser des
économies d'échelle dans la promotion et la commercialisation),
alors que pour un film européen les distributeurs attendent de voir le
succès qu'il a obtenu dans son pays d'origine pour envisager son
exploitation dans les autres pays de la Communauté.
87
Aucun de ces distributeurs pris isolément n'a de position
dominante, mais la distribution des films américains en Europe est
organisée de manière concertée, entre les majors, à
partir d'Hollywood, pour limiter les risques de concurrence frontale.
1
Dans chacun des pays européens considérés, ne
sont ici comptabilisés que les films totalement ou majoritairement
nationaux.
A noter qu'un certain nombre de films, comptabilisés en 2000 ou en 2001
comme films européens, sont des « coproductions »
entre la Grande Bretagne et les Etats-Unis, comme James Bond : the world
is not enough ; Tomorrow never dies ; Bean ; Evita ;
Chicken Run ; Sliding doors ; Bridget Jones's diary ;
Trainspotting ; Chocolat ;..
2
Sur ces 461 films, 191 ont été distribués par
les Majors, 270 par des distributeurs indépendants (sans
nécessairement être sortis en salles) .
3
Estimations
4
621 millions de livres, soit 1003 millions d'euros, sur la base
de 1£ = 1,62 euros, taux moyen en 2000
5
7661 millions de dollars, soit 8733 millions d'euros, sur la base
de de 1$ = 1,14 euros, taux moyen en 2000
4
Sur un total de « recettes guichet » aux Etats
Unis évaluée à 7 661 Millions de dollars en 2000, et
à 8 410 millions de dollars en 2001.
5
Ce chiffre représente la part distributeur producteur
revenant aux films français, sur la recette guichet
évaluée à 891,4 millions d'euros en 2000, et à 1
014 millions d'euros en 2001.
88
Un léger recul du coût moyen des films produit par
les majors est intervenu en 2001, passant de 53 millions de dollars à
47,7 millions de dollars, mais les investissements dans le marketing ont
continué à augmenter, passant de 27,3 millions de dollars en
moyenne par film, à 31 millions de dollars.
89
Cette prise de position est d'autant plus intéressante,
que W. Baumol est par ailleurs l'un des théoriciens qui ont
participé, dans les années 80 et au début des
années 90, à une redéfinition libérale des modes de
régulation économique en matière de concurrence, à
partir de la notion de « marchés contestables »,
à laquelle se réfèrent la plupart des procès
antitrust américains depuis 1985.
Dans cette approche, la régulation repose non sur une
référence formelle à une situation de concurrence
parfaite, mais sur l'évaluation en fonction de l'intérêt
général, de l'écart qui pourrait exister entre les
performances observées et celles qui résulteraient d'une
meilleure organisation. La définition de cet optimum, correspondant
à une plus grande efficacité en termes de production
(quantité, qualité, prix), de progrès technique,
d'allocations des ressources et d'emploi, constitue la matière d'une
abondante littérature dont émergent un certain nombre de notions
nouvelles et de nouveaux critères d'évaluation, parmi lesquels
celui de marché contestable, défini par Baumol comme
« one into which entry is absolutely free, and exit is absollutely
costless ».
90
Actes du colloque international sur « l'économie
du spectacle vivant et de l'audiovisuel » / Nice -octobre 1984 ( La
Documentation française)
91
En 1947, année où le cinéma avait
enregistré 423 millions d'entrées, quatre films français
avaient dépassé les 5 millions de spectateurs
: Le
bataillon du ciel
,
Monsieur Vincent
,
Pas si bête
et
Quai des orfèvres
92
CNC / Réponses aux questions du Sénat
93
Avec 41,5% de part de marché pour le cinéma
français, les résultats de 2001 ont un caractère
exceptionnel : sur les neuf premiers mois 2002, la part de marché
des films français est estimée à 37,4 % contre 43,6 % sur
les neuf premiers mois 2001 ; celle des films américains est
estimée à 51,4 % contre 47,5 % en 2001.
94
Fin 2001, 56 départements possédaient au moins un
multiplexe, contre 47 en 2000, 38 en 1999, 26 en 1998, 23 en 1997 et 8 en 1996.
21 des 22 régions françaises (toutes exceptée la Corse)
étaient ainsi dotées d'au moins un multiplexe à la fin de
l'année 2001. C'est surtout dans les régions les plus
peuplées que ces établissements ont été
implantés jusqu'à présent : Ile-de-France,
Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Rhône-Alpes et Pays
de la Loire rassemblaient, à la fin de l'année 2001, près
de 52 % des écrans et des fauteuils construits jusqu'à cette date
au sein de multiplexes
95
16 multiplexes ont été ouverts en 2000,
mais un multiplexe a fermé ses portes à Marseille. Le solde
effectif entre 1999 et 2000 est donc de 15 établissements
supplémentaires.
96
Groupement ou entente assurant la programmation des salles,
lorsque celle-ci n'est pas assurée directement par les entreprises
propriétaires du fonds de commerce
97
A l'exclusion des films en « sortie
technique », ou diffusés dans un seul établissement
98
Annexe
99
focus 2002 / Observatoire européen de l'audiovisuel.
100
Ces données n'ont qu'un caractère indicatif :
le contenu des catalogues (nombre de films, durée des droits, modes
d'exploitation couverts, version linguistique, territoires autorisés)
évolue en permanence, et un même film peut apparaître dans
plusieurs catalogues mais pour des droits différents.
101
Le catalogue de Canal +, premier catalogue
français avec plus de 5 500 films, comporte 1815 films français,
2 035 films européens, 1540 films américains, et 110
« autres ». Le catalogue d'Universal est composé
de 3 574 films dont des films de Steven Spielberg comme « Jurrasik
Park », « ET » (auxquels s'ajoutent plus de 16
000 épisodes de télévision avec notamment des
séries cultes comme Columbo ou Dream On). L'addition des catalogues de
Canal + et d'Universal conduit à la création du premier catalogue
de films au monde avec plus de 9 000 films.
Les Principaux catalogues européens sont ceux de Carlton (RU) avec1
500 films; Kirch (All) avec 2.700 films; CLT-UFA (All.Lux.) avec 2000 films.
102
Les recettes issues de leurs catalogues, estimées par les
majors, à plus de 7 milliards de dollars par an, donnent la mesure des
enjeux..
103
Avec les quelques mois de retard dus à la chronologie
réglementaire des médias, les succès remportés par
les films français en salles, en 2001, devraient toutefois se traduire
par de bonnes ventes en vidéo en 2002.
104
CNC / Réponses aux questions du Sénat
105
Ce processus accentue le handicap des films européens par
rapport aux films américains qui sortent en général
simultanément dans tous les pays européens, et
bénéficient à ce titre d'une économie
d'échelle dans les frais de promotion. Il rend encore plus
problématique la construction d'un « marché
unique » du film européen.
106
Accorder plus d'un mandat pourrait dans certains cas faciliter
le montage financier d'un projet, mais aboutirait à réduire les
droits commerciaux résiduels dont disposent les producteurs pour assurer
leur développement et à restreindre plus encore qu'aujourd'hui
les possibilités d'intervention des distributeurs et des exportateurs
indépendants. Ce qui aurait aussi pour effet de rendre la production de
films et le contenu des projets, encore plus tributaires des priorités
des chaînes de télévision.
107
Appliquées aux données du « Compte
économique de l'audiovisuel », les évolutions
enregistrées dans ces tableaux fournissent une estimation de la balance
commerciale pour 2000 :
1996 (M€) |
2000 (M€) |
||||
|
L'étranger achète |
L'étranger vend |
|
L'étranger achète |
L'étranger vend |
Aux producteurs |
58,1 |
- |
Aux producteurs |
66,3 |
- |
Aux distributeurs |
61,9 |
235,6 |
Aux distributeurs |
128,8 |
377,0 |
dont films français |
20,6 |
|
dont films français |
23,5 |
|
films étrangers |
41,3 |
|
films étrangers |
105,3 |
|
Aux éditeurs vidéo |
|
17,2 |
Aux éditeurs vidéo |
|
16,3 |
Aux opérateurs TV |
|
37,2 |
Aux opérateurs TV |
|
64,0 |
total |
120 |
290 |
total |
195,1 |
457,3 |
Déficit commercial |
170 |
Déficit commercial |
262,2 |
108
Il s'agit de
8 femmes
et de
Sur
mes lèvres
109
Il semble que la réforme de l'agrément mise en
place en 1999 ait partiellement contribué à ce
phénomène. En effet, avant la réforme, ne pouvaient
être agréés que les films ayant fait l'objet d'une demande
d'agrément avant le début des prises de vues et dont le
financement était assuré dès ce stade. La procédure
laissait ainsi inévitablement de côté un certain nombre de
films que l'on qualifiait de " sauvages ". La réforme de
l'agrément a assoupli ce processus en permettant aux films ne faisant
pas appel à des financements encadrés de demander
l'agrément une fois terminés. Ainsi, parmi les 42 films dont le
devis est inférieur à un million d'euros, pas moins de 15 films
ont fait l'objet d'une demande d'agrément sur film terminé. Bien
qu'il soit difficile de dénombrer parmi eux lesquels auraient pu
être agréés dans l'ancien système, il paraît
néanmoins indéniable que la réforme de l'agrément
fait entrer dans les statistiques un certain nombre de films qui en auraient
été exclus auparavant.
110
Ce statut est notamment nécessaire pour que les
chaînes de télévision qui ont participé à
leur financement, puissent les comptabiliser dans leur quota d'oeuvres de
cinéma.
111
En tout état de cause, le courant de création
dont participent ces films alimente la diversité et le renouvellement
du cinéma français. Les 42 films d'un budget inférieur
à 1 M€ produits en 2001 (soit le quart de la production
française) représentaient moins de 3,6% des investissement dans
le cinéma, soit un pourcentage de recherche-développement
tout à fait raisonnable.
112
Cette évolution n'est pas sans ouvrir un débat
parmi les cinéastes français, illustré par les prises de
position d'Olivier Assayas, dans le n° 568 des
Cahiers du
Cinéma
consacré au cinéma français autour du
monde, revendiquant « une conception apatride du
cinéma » et déclarant « je ne supporte pas
le chauvinisme diffus du discours économique sur le cinéma
français. Qu'est-ce que j'en ai à faire que des navets
français gagnent des parts de marché ...». Sans aller
aussi loin, Charles Tesson, rédacteur en chef des Cahiers du
Cinéma constate : « qu'un cinéma d'auteur
ambitieux puisse se maintenir grâce à sa reconnaissance
internationale est une donnée nouvelle. L'exportation est au coeur de la
définition esthétique du cinéma
français ».
113
Observatoire européen de l'audiovisuel / la production de
fiction en Europe, en 2001.
114
Inversement, introduire des possibilités de
bonification pour le soutien automatique, justifierait d'envisager avec les
professionnels un plafonnement de ce soutien pour les films à budget
élevé. Il n'est pas anormal que les producteurs fassent le choix
d'engager des dépenses considérables pour s'assurer la
participation d'un comédien à forte notoriété, ou
financer des effets spéciaux particulièrement spectaculaires. Il
n'est pas absurde que les diffuseurs acceptent de participer à leur
financement, s'ils considèrent que ce coût est justifié.
Mais est-il légitime que la totalité de ces dépenses
relève d'une aide automatique du CNC ?
115
Dans l'approche qui est exposée ici, un film commercial
est un film qui est considéré comme tel par ceux qui investissent
dans sa production.
116
En règle générale, l'investissement d'une
chaîne de télévision et les aides du CNC assurent la plus
grosse partie des besoins de financement. C'est au financement de la partie
complémentaire, à risque élevé mais à fort
rendement potentiel, qu'il importe d'intéresser des investisseurs. A
chaque fois les sommes en jeu sont marginales par rapport au coût de la
production ; à chaque fois, les profits à en attendre sont
sans commune mesure avec les dépenses à engager.
117
Dans l'état actuel de la réglementation,
l'entreprise de production doit, pour bénéficier du soutien,
être établie en France et ne pas être contrôlée
, directement ou indirectement par des personnes physiques ressortissantes
d'Etats non européens, ou par des personnes morales établies sur
le territoire d'Etats non européens.
118
Les majors américaines ont de plus en plus tendance
à choisir des lieux de tournage hors Etats Unis, voire à
créer des filiales locales, au gré des opportunités
sociales, financières ou fiscales. Il n'est pas inutile de rappeler que
les avantages fiscaux du système allemand des fonds de placement ont
permis à Hollywood de collecter en 2001 quelques 2 milliards de dollars
auprès des investisseurs d'outre-Rhin, à côté
desquels les 25 millions d'euros mobilisées par les Soficas
françaises pour financer les productions nationales représentent
objectivement peu de choses.
119
Les conditions de délivrance de cette autorisation ont
été fixées par une décision réglementaire de
mars 1948.
120
Cette obligation s'accompagne de dispositions, qui peuvent
apparaître trop rigides , et qu'un certain nombre de producteurs
indépendants voudraient pouvoir moduler, comme celle qui concerne la
limitation des mandats. Des dérogations devraient dans ce cas pouvoir
être accordées par une instance de médiation
121
Le souci de préserver la diversité des entreprises
et le pluralisme des contenus dans le secteur de la télévision,
exprimé dans la Directive « télévision sans
frontière », est présent dans la réglementation
de la plupart des pays européens. Les réponses données
varient d'un pays à l'autre, qu'il s'agisse des seuils
anti-concentration (seuil capitalistique comme en France, ou part de
marché comme en Grande -Bretagne ou en Allemagne), ou des dispositifs
mis en place pour garantir le pluralisme (contrôle interne en
Grande-Bretagne ou en Allemagne ; contrôle externe en France).
Dans d'autres domaines, comme la presse ou l'édition, la garantie de
pluralisme et de diversité repose sur une combinaison
d'autorégulation, de régulation sectorielle, et d'interventions
publiques.
1
1 : premier film ; 2 :deuxième
film ; 3 : autre
122
Ces chiffres comportent un certain nombre de doubles comptes,
puisqu'une part du chiffre d'affaires des distributeurs, par exemple, provient
des recettes des salles, des éditeurs vidéo, ou des chaînes
de télévision. Il en est de même des recettes des
producteurs.
1
La production totale est la somme du chiffre d'affaires, de la
production stockée et de la production immobilisée
1
La production totale est la somme du chiffre d'affaires, de la
production stockée et de la production immobilisée
1
La production totale est la somme du chiffre d'affaires, de la
production stockée et de la production immobilisée
123
La production totale est la somme du chiffre d'affaires, de la
production stockée et de la production immobilisée
124
En matière de cinéma, ce texte a été
modifié ou complété à deux reprises depuis
1990 :
- par le décret n° 92-281 du 27 mars 1992 qui reprend pour les
obligations de production, les nouvelles définitions des oeuvres
d'expression originale française ou européennes, introduites par
le décret n° 92-279 du 27 mars 1992 modifiant le décret
n° 90-66 du 17 janvier 1990 relatif à la diffusion des oeuvres
audiovisuelles et cinématographiques ;
- par le décret n° 99-189 du 11 mars 1999, qui introduit
l'obligation pour les diffuseurs d'investir au moins 75 % de leurs
dépenses dans la production d'oeuvres cinématographiques, dans
des oeuvres produites par des sociétés indépendantes.
125
Pour l'application de ces mesures, une entreprise de
production cinématographique est, selon l'actuel article 3-2 du
décret, réputée indépendante lorsque son capital
social n'est pas détenu par le diffuseur à plus de 15 %,
lorsqu'elle n'est pas contrôlée par un actionnaire ou un groupe
d'actionnaires qui contrôle également le diffuseur et lorsqu'il
n'existe pas entre elle et le diffuseur une communauté
d'intérêts durable.