2. Le premier parc de salles d'Europe

En dépit des évolutions liées à trente cinq années de baisse ininterrompue de la fréquentation, la France a su préserver un parc de salles important et diversifié, facteur essentiel de l'aménagement culturel du territoire.

a) Un parc de salles important qui demeure concentré dans les zones urbaines

La France peut s'enorgueillir de disposer de deux atouts essentiels en matière d'équipement cinématographique : le parc de salles le plus important d'Europe et Paris, véritable capitale mondiale du septième art.

(1) L'un des parcs de salles les plus importants d'Europe

Avec 5 241 salles actives et 1 072 000 fauteuils, la France, comme l'indique le tableau ci-dessous, possède l'un des parcs de salles les plus importants d'Europe. Seuls des pays comme l'Allemagne, en termes de nombre d'écrans et l'Espagne, par le nombre de fauteuils, possèdent un équipement comparable.

L'ÉQUIPEMENT CINÉMATOGRAPHIQUE EN EUROPE EN 2001

Nombre de cinéma

Nombre d'écrans

Nombre de fauteuils

France

2 184

5 241

1 072 000

Belgique

123

493

109 059

Allemagne

1 805

4 792

884 033

Danemark

168

361

55 655

Espagne

1 254

3 747

1 307 800

Italie

2 243

3 198

-

Pays-bas

175

565

102 700

Suède

813

1 174

193 833

Royaume-Uni

766

3 248

745 893

Source : Média Salles-Edition 2002

(2) Un parc de salles concentré

L'analyse des chiffres du CNC permet de constater qu'en dépit de son importance, l'équipement cinématographique reste fortement concentré géographiquement.

• 4,5 % des communes équipées

En 2001, 1 654 communes étaient équipées d'au moins une salle de cinéma en activité (salle ayant transmis au moins un bordereau de recettes au CNC au titre de l'année 2001) soit seulement 4,5 % des communes françaises.

Souvent vanté pour sa densité, le parc de salles français se caractérise en fait par sa forte concentration dans les zones urbaines.

Cette tendance est perceptible au vu des chiffres relatifs à l'équipement des communes . Alors que la majorité des communes de plus de 10 000 habitants est équipée d'au moins une salle, seulement 2,9 % des communes de moins de 10 000 habitants, qui regroupent pourtant plus de la moitié de la population française, ont cette chance.

COMMUNES ÉQUIPÉES DE SALLES DE CINÉMA

Communes

Communes existantes

Communes
équipées

Population
totale*

Population
équipée en 2001

%

millions

%

millions

%

Moins de 10 000 habitants

35 713

1 041

2,9

29,87

51

4,16

13,9

De 10 000 à 20 000 habitants

450

265

58,9

6,28

10,7

3,80

60,5

De 20 000 à 50 000 habitants

298

247

82,9

9,08

15,5

7,73

85,1

De 50 000 à 100 000 habitants

68

65

95,6

4,42

7,6

4,21

95,2

De 100 000 à 200 000 habitants

26

26

100

3,59

6,1

3,59

100

200 000 habitants et plus
(hors Paris)

9

9

100

3,16

5,4

3,16

100

Paris

1

1

100

2,13

3,6

2,13

100

France

36 565

1 654

4,5

58,52

100

28,77

49,2

* INSEE - recensement 1999

Cette concentration est confirmée par les statistiques mesurant l'équipement des unités urbaines . Si plus de 80 % de la population des unités urbaines de plus de 10 000 habitants vit à proximité d'une salle de cinéma, seulement 3,1 % de la population rurale sont dans le même cas.

UNITÉS URBAINES ÉQUIPÉES DE SALLES DE CINÉMA

Unités urbaines

Unités urbaines existantes

Unités urbaines équipées

Population
totale*

Population
équipée en 2001

%

millions

%

millions

%

Moins de 10 000 habitants

1 540

495

32,1

6,87

11,7

2,72

39,6

De 10 000 à 20 000 habitants

222

180

81,1

3,03

5,2

2,50

82,6

De 20 000 à 50 000 habitants

119

115

96,6

3,73

6,4

3,64

97,5

De 50 000 à 100 000 habitants

61

60

98,6

4,15

7,1

4,09

98,6

De 100 000 à 200 000 habitants

23

23

100

3,27

5,6

3,27

100

200 000 habitants et plus
(hors Paris)

29

29

100

13,49

23,1

13,49

100

Paris

1

1

100

9,64

16,5

9,64

100

France

1 995

903

45,3

58,52

100

39,80

68

* INSEE - recensement 1999

L'analyse du nombre d'habitants par fauteuil illustre cette dichotomie entre une France urbaine dont l'équipement cinématographique est dense et bien réparti et une France rurale encore sous-équipée. En effet, si au sein des unités urbaines, l'équipement proposé aux spectateurs est comparable quelle que soit la taille de l'agglomération (un fauteuil est disponible pour 31 à 52 habitants), il n'en va pas de même dans les zones rurales qui, avec un fauteuil pour 194 habitants, sont encore très loin de la moyenne nationale (un fauteuil pour 55 habitants).

FRÉQUENTATION ET ÉQUIPEMENT EN 2001 PAR TAILLE D'UNITÉ URBAINE

Unités urbaines

Salles actives

Fauteuils
(milliers)

Habitants
par
fauteuil*

Entrées

Indice
de
fréquentation

millions

%

Moins de 10 000 habitants

638

144

48

10,52

5,7

1,5

De 10 000 à 20 000 habitants

355

74

41

6,79

3,7

2,2

De 20 000 à 50 000 habitants

554

105

36

13,41

7,2

3,6

De 50 000 à 100 000 habitants

532

104

40

14,80

8

3,6

De 100 000 à 200 000 habitants

542

107

31

17,72

9,5

5,4

200 000 habitants et plus
(hors Paris)

1 362

280

48

64,19

34,5

4,8

Paris

876

186

52

53,76

28,9

5,6

Zones rurales

382

74

194

4,61

2,5

0,3

France

5 241

1 072

55

185,82

100

3,2

* INSEE - recensement 1999

• La moitié des salles dans vingt-trois départements

Les départements les mieux équipés en salles de cinéma ne sont pas seulement ceux dans lesquels sont localisés les principaux pôles d'activité et de population du territoire (Paris et ses départements limitrophes, les Bouches-du-Rhône, le Nord, la Gironde, le Rhône...). Parmi eux se trouvent aussi certains départements alpins (Savoie et Haute-Savoie) et du littoral atlantique et méditerranéen, dont l'équipement cinématographique est dimensionné de manière à accueillir la clientèle touristique en saison.

C'est en partie à cause de cette « surcapacité » que le nombre de salles par habitant, appelé aussi indice d'équipement cinématographique, est souvent plus élevé dans les départements de la moitié sud que dans ceux du nord. Mais cet écart s'explique surtout par le fait que la pression démographique est moins forte au sud de la France : il existe dans le nord plusieurs départements qui, malgré un nombre important de salles, présentent un faible indice d'équipement du fait de leur très fort effectif de population. Les départements de la région parisienne (hors Paris) en fournissent la meilleure illustration puisque leur indice d'équipement figure parmi les plus faibles de France alors qu'ils sont parmi les mieux dotés en salles.

• 38 % des salles dans trois régions

Les régions Ile-de-France, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur regroupent plus de 38 % des salles françaises. Ces trois régions, qui sont également les plus peuplées de France, bénéficient en outre d'indices de fréquentation supérieurs à la moyenne nationale.

L'Ile-de-France demeure la région la mieux dotée en équipements cinématographiques, avec plus de 18 % des salles actives en France et 196 communes équipées.

(3) Paris, capitale du cinéma

Paris dispose d'un patrimoine de salles de cinéma unique au monde : 373 salles regroupées dans 94 établissements qui ont accueilli plus de 31 millions de spectateurs en 2001, soit 16,8 % de la fréquentation nationale.

Ces chiffres ne doivent pas faire oublier que vingt ans plus tôt, le parc parisien, alors à son apogée, comptait 516 salles et attirait 25 % de la fréquentation nationale. Le recul de l'influence parisienne depuis le début des années 80 est essentiellement lié à l'équipement cinématographique de la périphérie : les opérateurs, après avoir bâti, au milieu des années 80, des complexes multisalles dans les grands centres commerciaux (« Artel » à Noisy le Grand en 1981, « 4 Sénart » à Cresson en 1983, extension du « Belle Epine » à Thiais en 1985...) ont investi depuis lors dans des multiplexes 25 ( * ) qui réduisent l'attrait du public de banlieue pour la capitale.

Au sein même de la capitale, les récentes implantations de salles ont sensiblement modifié la répartition des pôles cinématographiques. En effet, si les Champs-Élysées et le VI e arrondissement restent des hauts lieux de loisirs cinématographiques, leur influence s'érode progressivement. Depuis la fin des années 90, de nouvelles places fortes sont nées. Alors que les quartiers des Halles et de Montparnasse et leurs deux multiplexes (UGC Ciné Cité les Halles et Gaumont Parnasse) confirment leur succès, la mise en exploitation des quatorze salles du MK2 Bibliothèque en février 2003, après celle des dix-huit salles de l'UGC Ciné-Cité de Bercy en décembre 1998, assure l'émergence d'un nouveau pôle cinématographique à l'est de la capitale.

Dans un contexte de progression globale, quatre arrondissements voient leur fréquentation reculer, notamment le V e et le II e arrondissements qui, malgré un nombre de salles conséquent, souffrent de la concurrence des nouveaux équipements.

Il convient de souligner que, depuis la réouverture, en novembre 2000, du cinéma la Pagode dans le VII e , tous les arrondissements de Paris sont à nouveau équipés de salles.

b) Un parc varié
(1) Les multiplexes

Comme le faisait déjà remarquer Francis Delon 26 ( * ) dans son rapport, « les textes législatifs et réglementaires en vigueur en France ne donnent pas de définition du « multiplexe ». Ils s'abstiennent même d'utiliser le terme ». Force est de constater que, trois ans plus tard, la situation n'a pas évolué et que le multiplexe, tout comme d'ailleurs la salle de spectacle cinématographique (expression quant à elle abondamment utilisée dans la réglementation), fait encore partie de ces notions fondamentales auxquelles aucune définition précise n'a été attribuée. Ce « flou artistique » n'a pas été dissipé par la loi n°96-603 du 5 juillet 1996, en cours de modification, qui a mis en place un dispositif d'autorisation pour l'ouverture ou l'extension des ensembles de salles de spectacles cinématographiques dont le nombre de places dépasse un certain seuil.

Si, au niveau européen, les définitions en vigueur dans chacun des pays membres diffèrent encore, le critère le plus couramment utilisé reste celui du nombre de salles. La pertinence de cette approche est confirmée par une étude économétrique de London Economics concluant au fait que « l'effet multiplexe n'est valable que pour les complexes de 8 écrans ou plus 27 ( * ) ». Cette situation a conduit l'Union Internationale des Cinémas (UNIC), lors de son assemblée générale de mai 1998, à réserver l'appellation « multiplexe » aux salles disposant d'au moins 8 écrans. C'est cette définition que nous adopterons ici.

La France compte, au 1 er mai 2003, 111 multiplexes , dont le tableau ci-après rappelle la chronologie des implantations. A terme et compte tenu des autorisations déjà accordées par les Commissions départementales d'équipement cinématographique (CDEC) on estime aux environs de 170 le nombre d'équipements de cette nature qui pourraient être implantés sur le territoire national.

CHRONOLOGIE DES IMPLANTATIONS DE MULTIPLEXES EN FRANCE

Années

Nombre d'ouvertures

Écrans

Fauteuils

1993

2

24

5 260

1994

2

26

4 898

1995

7

87

17 890

1996

11

148

33 068

1997

11

138

28 829

1998

11

131

25 005

1999

20

237

48 298

2000

19

211

44 276

2001

14

135

28 684

2002

9

103

22 794

2003*

5

59

14 177

Total

111

1 299

273 179

* 6 premiers mois uniquement

Le graphique ci-dessous permet de constater que le nombre d'implantations recensées chaque année décroît fortement depuis maintenant trois ans.

Toutes les régions françaises exceptées la Corse sont désormais dotées d'au moins un multiplexe. C'est surtout dans les régions les plus peuplées que ces établissements ont été implantés jusqu'à présent : Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes et Pays-de-Loire rassemblent encore près de la moitié des écrans et des fauteuils construits jusqu'à cette date au sein des multiplexes.

(2) Les salles de centre-ville

Il s'agit encore, en dépit de la concurrence des multiplexes, de la grande majorité des entreprises d'exploitation cinématographique présentes sur le territoire français.

Dans les villes moyennes (agglomérations de 20 000 à 100 000 habitants), les salles de ce type représentaient en 2001 près de 20 % du parc total des salles et 21 % de la fréquentation nationale. Situées sur un marché leur permettant d'exister sans l'appui constant des collectivités territoriales, elles sont a priori hors des zones de chalandise nécessaires à l'implantation d'un multiplexe.

Cependant, en matière d'aménagement et de politique culturelle, ces salles sont aujourd'hui face à un double défi. En tout premier lieu, celui de la qualité. L'arrivée des nouveaux établissements a sensiblement modifié le comportement des spectateurs. Ils attendent aujourd'hui que leur cinéma offre une projection, un confort et des conditions d'accueil optimum. Le second défi est d'ordre culturel. Dans les villes moyennes, les salles commerciales traditionnelles représentent souvent le seul équipement culturel ouvert toute l'année et accessible à tous. Elles ont à satisfaire toutes les attentes en programmant des films commerciaux, mais aussi des films art et essai.

A l'évidence, dans les villes moyennes, la salle remplit deux fonctions : celle d'offrir du loisir et de la culture et, sur le plan urbanistique, celle d'être un élément structurant du centre-ville. En effet, sa présence permet à toute une gamme d'autres établissements commerciaux d'exister, voire de se développer. C'est pourquoi elle est, aujourd'hui plus encore qu'hier, soutenue et mise en valeur par un nombre croissant de collectivités locales.

Son activité, avant tout commerciale, ne justifie a priori pas qu'elle soit aidée sur le plan économique. Cependant, et plus particulièrement pour les exploitants indépendants dont la situation est de plus en plus inquiétante , leur capacité d'investissement peut être insuffisante pour répondre aux nouvelles exigences du public.

Ces salles peuvent bénéficier des aides financières à l'investissement du CNC. Bien souvent cependant, la modernisation des salles de centre-ville nécessite, en complément, que les collectivités territoriales lui apportent un soutien direct ou indirect pour faire face aux contraintes d'urbanisme, pour organiser des opérations d'animation, ou pour renforcer la diffusion des films art et essai.

(3) Les salles municipales

Les salles municipales sont de plusieurs types. En effet, le statut juridique d'un cinéma dont la commune est propriétaire peut être très différent selon les options culturelles et économiques que la collectivité privilégie. Celle-ci peut confier en partie ou en totalité la gestion et la programmation de son établissement à une association intervenant dans le domaine du cinéma, qu'elle subventionne ou pas. Elle peut aussi engager une collaboration avec un exploitant privé en lui louant simplement l'immeuble ou en pratiquant la formule soit de la location-gérance soit de la concession de jouissance. La collectivité peut dresser un cahier des charges susceptible de favoriser la diffusion de certains types de films, ou la promotion d'une politique d'animation spécifique. Il existe encore d'autres formules, comme la régie municipale ou la société d'économie mixte.

Si l'on retient le seul critère de la propriété immobilière, on compte en France environ 1 300 salles municipales soit plus du quart du parc. 40 % d'entre elles sont gérées par un exploitant privé. La très grande majorité (80 %) des salles dont les villes sont propriétaires offrent au maximum deux écrans. A noter que le tiers des établissements « municipaux » programme au moins une salle art et essai.

La localisation des salles « municipales » est aussi diverse que leur statut est multiple. Certaines sont situées dans des zones à faible densité de population ou sous-équipées en cinémas et d'autres implantées dans les banlieues des grandes agglomérations. On estime que 20 % des salles municipales associatives sont situées en banlieue parisienne.

Sur le plan économique et culturel, les salles municipales jouent un rôle important. De nombreuses municipalités se sont impliquées dans le domaine du cinéma pour éviter que des salles ne ferment ou pour leur permettre de se moderniser. Elles sont ainsi intervenues pour combler un vide culturel ou pour éviter une désertification de l'animation sociale. Le regain actuel de la fréquentation cinématographique et la création de nouveaux établissements commerciaux dans des zones jusqu'à présent peu équipées doivent amener les salles municipales à renforcer leur spécificité culturelle et sociale afin de renouveler la notion de service public en matière de diffusion cinématographique.

A l'échelle nationale, toutes salles confondues, les salles qui bénéficient d'une intervention municipale enregistrent 15 % de la fréquentation globale.

(4) Les salles d'art et essai

873 établissements de cinéma représentant 25 % de la fréquentation nationale bénéficient, à ce jour, du classement art et essai.

Depuis la réforme de juillet 2002, ce classement se fait par établissement et repose :

- sur un indice automatique indiquant la proportion de séances réalisées avec des films recommandés art et essai par rapport au total des séances offertes ;

- sur une pondération de cet indice automatique par deux coefficients. D'une part, un coefficient majorateur qui apprécie le nombre de films proposés, la politique d'animation, l'environnement sociologique et l'environnement cinématographique, d'autre part, un coefficient minorateur qui prend en compte l'état de l'établissement, la diversité des films d'art et d'essai proposés, l'insuffisance de fonctionnement (nombre de semaines et de séances hors période de travaux).

Le classement est effectué par le Directeur général du CNC, après avis de la commission du cinéma d'art et d'essai, qui examine les dossiers de demande de classement des établissements pour l'année n au début de cette même année. Le montant des subventions est fixé en fonction de l'indice résultant des calculs exposés ci-dessus.

Les salles classées art et essai sont principalement situées au centre des grandes zones urbaines, dans un environnement équipé de nombreux établissements culturels et universitaires. 43 % des salles art et essai sont situées dans des agglomérations de plus de 200 000 habitants et l'Ile-de-France et la région Rhône-Alpes en rassemblent plus de 27 %.

Deux exceptions à cette règle sont néanmoins à signaler : la région Nord-Pas-de-Calais, qui, pour une population de près de 4 millions d'habitants, ne compte que 20 établissements classés et, à l'opposé, la Bretagne, qui, malgré un équipement en salles majoritairement rural, recense néanmoins 73 établissements d'art et d'essai.

La gestion de ces salles dépend en règle générale de leur localisation : elle est le plus souvent privée dans les agglomérations les plus importantes et municipale ou associative dans le cadre de marchés plus restreints ou dans celui d'une politique sociale et culturelle favorisée par la collectivité. Au total, les écrans classés art et essai représentent plus de 16 % du parc de salles.

Paris reste néanmoins la ville de l'art et essai. En 2002, selon le nouveau mode d'attribution des aides, près de 40 % des établissements parisiens sont classés art et essai. Près de 60 % d'entre eux sont situés dans le V e et le VI e arrondissements. En revanche, il n'existe aucun établissement d'art et d'essai dans neuf des vingt arrondissements.

Économiquement, la salle classée art et essai est celle qui s'adapte le mieux et le plus vite aux changements provoqués par le développement des multiplexes. Trois raisons à cela : sa programmation, ses activités d'animation et une clientèle fidèle et régulière.

* 25 On peut citer, à titre d'exemples et pour les plus récents, l'ouverture de l'Espace Cinéma d'Evry (10 salles, 2 100 fauteuils), du Pathé Quai d'Ivry (14 salles et 3 820 places), du Gaumont Carré-Sénart à Lieusaint (16 salles, 3 500 places) ou du Pathé Village Cinéma à Boulogne (7 salles, 1 492 fauteuils).

* 26 Les multiplexes, rapport au ministre de la culture et de la communication, janvier 2000

* 27 Cinema Exhibition in Europe, White Book of the European Exhibition Industry, MEDIA Salles 1994, volume 2

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