III. DÉFENDRE LE FOOTBALL FRANÇAIS

Les perspectives présentées ci-dessus dirigeraient le football européen vers un modèle nouveau qui modifierait profondément quelques habitudes nationales. Le modèle européen existant le plus proche de ce nouveau modèle est incontestablement le football français. Contrairement à une pensée trop répandue, le football français a une longueur d'avance. Au lieu de la déplorer, il faut entreprendre de promouvoir l'exception footballistique française.

Cependant, il ne faut pas rester fermés aux évolutions qui pourraient conforter la position économique de notre football.

A. CONSOLIDER LA POLITIQUE DE FORMATION

La France a su mettre en place un système de formation qui est l'une de ses forces. Cependant, la formation est aujourd'hui menacée, le règlement adopté par la Fédération internationale de football (FIFA) sous la pression de la Commission européenne ne permettant pas de prévenir efficacement les risques de délocalisation de la formation en dehors du territoire européen, qui devient une stratégie « payante ».

En outre, la formation dispensée dans les centres de préformation et de formation, si elle est l'objet d'un encadrement et d'un soutien public, à travers les interventions des collectivités locales, devrait être considérée plus pleinement comme une composante à part entière du service public d'éducation nationale.

Trois mesures doivent intervenir :

1. le retour à l'esprit de la disposition légale imposant aux clubs français l'obligation de disposer de centres de formation propres ;

2. une taxation des embauches de jeunes joueurs provenant de centres de formation situés dans des pays les exemptant du respect de règles élémentaires de protection des parcours des jeunes concernés ;

3. une implication plus forte de l'Etat, qui, en particulier, doit relayer les efforts financiers des collectivités locales.

B. PERMETTRE SOUS CONDITIONS L'APPEL PUBLIC À L'ÉPARGNE

Les clubs de football professionnel sont rarement des entreprises rentables. Certains d'entre eux le sont toutefois et il n'y a que des inconvénients à interdire en ce cas l'appel public à l'épargne. Cette interdiction est d'autant plus contestable que certains clubs bénéficient, à travers leurs maisons-mères, dans des conditions qui ne sont pas toujours économiquement justifiées (voir les problèmes posés par les investisseurs à fonds perdus) du soutien d'entreprises qui, elles, sont en mesure d'accéder à l'épargne publique. Il existe par ailleurs une Autorité des Marchés Financiers (AMF) dont le rôle est de surveiller l'équilibre financier des appels publics à l'épargne.

Incontestablement, le football pose, de ce point de vue, des problèmes particuliers du fait de l'attachement irrationnel de certains individus aux clubs. Une organisation et une surveillance particulières du démarchage financier des clubs devraient être mises en place. De la même manière, des conditions particulières d'accès aux marchés d'actions pourraient être envisagées pour satisfaire des préoccupations prudentielles rigoureuses.

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