2. Mettre le monde du travail à « l'heure mondiale »
a) Une flexibilité nécessaire des contrats et des horaires
La pression de la concurrence, la pression à la baisse qu'exercent les consommateurs sur les prix ont entraîné les entreprises dans une course à la flexibilité où se joue leur survie. Or la France n'est pas vraiment réputée pour la flexibilité du facteur travail.
Ceci contraint parfois les entreprises à rechercher à l'étranger une main d'oeuvre plus flexible en termes d'horaires de travail pour satisfaire leur demande d'adaptation du temps de travail au volume changeant de leur activité. Permettre une plus grande flexibilité dans les horaires de travail limiterait significativement le nombre d'entreprises susceptibles de procéder à ce type de délocalisations. L'effort doit porter en priorité sur la « variabilité » de l'amplitude des horaires quotidiens .
De même, les garanties accordées au salarié dans le cadre d'un contrat de travail sont autant de risques pour l'entreprise lorsqu'une difficulté se présente : elles sont à l'origine de réticences des entreprises, qui trouvent davantage de flexibilité dans les délocalisations. En la matière, la coupure CDD/CDI joue contre l'emploi, d'où des propositions de contrat de travail unique , où les garanties augmenteraient en fonction de l'ancienneté du salarié, que votre commission des finances croit utile d'appuyer.
b) Une politique de qualification indispensable
Face à la concurrence de pays qui forment davantage d'ingénieurs que toute l'Europe réunie, une politique de qualification de la main d'oeuvre constitue une oeuvre de « salut public ». Cette politique de qualification doit jouer à la fois « vers le bas », en limitant les sorties du monde éducatif sans qualification, et vers le haut, en assurant la promotion, dans les universités, de réels pôles d'excellence à l'échelle mondiale, ce qui passe nécessairement par une sélection des candidats à ces pôles d'excellence.
Par ailleurs, le cabinet Katalyse souligne chez la main d'oeuvre française une très mauvaise maîtrise générale des langues étrangères, de l'anglais, la langue véhiculaire internationale, en particulier. Il est impératif pour l'attractivité de la France qu'une majorité des salariés maîtrise cette langue et qu'une proportion croissante la pratique couramment. Il faut donc améliorer l'acquisition de l'anglais professionnel par tous les salariés, depuis la base jusqu'aux niveaux de direction, y compris dans le cadre de formations techniques. Il suffit de concentrer l'apprentissage sur la maîtrise de l'anglais international et professionnel (le « globish », ou « global English »), en mettant avant tout l'accent sur le « savoir communiquer ». On assiste, en effet, aujourd'hui à une augmentation du nombre de délocalisations à destination de pays anglophones liées à une insuffisante maîtrise de la langue anglaise par nos concitoyens.