2. 1973 et 1979 : les deux chocs pétroliers

C'est le début de la guerre du Yom Kippour entre la Syrie, l'Egypte et Israël le 5 octobre 1973 qui est à l'origine du premier choc pétrolier : l'embargo de l'OPEP envers les pays occidentaux qui soutiennent Israël se traduit par une réduction de la production et provoque une multiplication par quatre du cours en cinq mois ( 17 octobre 1973 - 18 mars 1974 ) qui passe de 2,59 dollars courants par baril à 11,65 dollars courants par baril. Par la suite, le 7 janvier 1975 , les pays de l'OPEP s'entendent pour augmenter le prix du pétrole brut de 10%.

La révolution iranienne en 1979 puis la guerre entre l'Iran et l'Irak en septembre 1980 provoquent un deuxième choc pétrolier en raison de la réduction considérable des exportations de ces pays : le baril de pétrole passe de 14 dollars courants en 1978 à 35 dollars courants en 1981.

3. 1981- 1986 : une forte diminution des prix

Cette forte augmentation du prix du pétrole va exercer deux conséquences : du côté de l'offre, elle va permettre l'arrivée sur le marché de pétrole dont l'exploitation jusque là n'était pas rentable, provenant principalement du Mexique, de l'Alaska et de la mer du Nord ; du côté de la demande, elle va accentuer la réduction de la consommation engagée à la suite du premier choc pétrolier à travers des politiques d'économie d'énergie et de diversification. Ainsi, la France lance en 1974 son premier programme électro-nucléaire et la construction de 16 tranches de 900 Mégawatts chacune. En conséquence, les prix du pétrole vont diminuer, voire s'effondrer en 1986, et ce malgré la réduction de près de moitié de la production des pays de l'OPEP.

4. 1987- 2000 : une relative stabilité des prix autour de 20 dollars

Pendant les années 90, les prix du pétrole brut exprimés en dollar 2003 évoluent autour de 20 dollars. Les périodes de forte volatilité se limitent à 1990-1991 (l'invasion irakienne du Koweït entraîne une hausse du prix du pétrole entre août et décembre 1990) et à 1998 à la suite de la crise financière des pays d'Asie du Sud-Est qui entraîne une chute brutale des prix jusqu'en février 1999 où ils atteignent 10 dollars le baril.

5. Depuis 2000, une hausse durable des prix du pétrole et des produits dérivés

a) L'augmentation des prix du brut

Prix du brent en dollar par baril

Année

28,5

2000

24,4

2001

25

2002

28,9

2003

38,2

2004

53,6 *

2005

Source : DIREM

* Moyenne des prix sur les neufs premiers mois de l'année

Entre 2000 et 2003, la moyenne des prix du pétrole a atteint 26,7 dollars, et ce malgré la baisse de la demande en kérosène et les perspectives de stagnation économique qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001 et ont pesé à la baisse sur les cours de 2001 et 2002. L'année 2004 a enregistré un nouveau record, avec une moyenne de 38,2 dollars le baril, tandis que sur les neuf premiers mois de l'année 2005, le prix du pétrole atteint 53,6 dollars.

L'évolution récente des prix du pétrole

Source : OFCE

Au total, la hausse du prix du brent en dollars a atteint 15,6% en 2003, 32,2% en 2004 et 40,3% sur les neuf premiers mois de l'année 2005. Si en dollars courants les prix n'ont jamais été aussi élevés, il convient de rappeler qu'ils restent encore sensiblement inférieurs à leur pic de 1980 en dollars constants 2004 (80 dollars le baril).

Les différentes qualités de brut

Si dans le langage courant, on parle du pétrole brut, en réalité, il existe autant de qualités de pétrole qu'il y a de puits dans le monde. En effet, chaque poche de pétrole a des caractéristiques qui lui sont propres et qui sont dues à l'histoire géologique et à la formation du pétrole dans cette poche.

Néanmoins, le pétrole est classifié suivant ses composants majoritaires et sa viscosité mesurée par la gravité API (du nom de l'American Petroleum Institute). Ainsi, un pétrole est léger (light) si le degré API est supérieur à 31,1, moyen s'il est compris entre 22,3 et 31,1, lourd (heavy) s'il est compris entre 10 et 22,3 et extra lourd s'il est inférieur à 10.

Une autre caractéristique essentielle est la teneur en soufre du pétrole. Les pétroles avec une faible teneur en soufre (inférieure à 0,5% du poids) sont qualifiés de doux (sweet). Au-delà, les pétroles sont qualifiés de sulfurés (sour).

Le tableau ci-dessous présente les caractéristiques des principaux pétroles qui servent de référence pour les autres pétroles.

Nom du pétrole

Gravité API

Teneur en soufre

Appellation

Brent

38

0,4

léger doux

West Texas Intermediate (WTI)

36,4

0,48

léger doux

Dubai

31

2

moyen sulfuré

West Texas Sour (WTS)

30,2

1,5

moyen sulfuré

Alaska North Slope (ANS)

24,8

1,04

moyen sulfuré

Source : CNUCED

Par ailleurs, l'augmentation des prix n'est pas identique pour tous les types de pétrole : le différentiel entre les bruts « légers » et « lourds » tend à s'accentuer à la suite de la forte croissance de la demande de produits dérivés légers (essence et gazole) et des limites des capacités de conversion des raffineries. En outre, en raison des normes environnementales appliquées par les pays consommateurs, les teneurs en soufre des produits raffinés doivent être très faibles, ce qui oblige à des processus de raffinage supplémentaires pour réduire cette teneur en soufre. Cela explique la préférence pour des pétroles légers et doux, illustrée par le schéma suivant.

Écart de prix entre le brut WTI et le brut Dubaï en dollars

Source : Datastream

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